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Les avantages et les risques de la réouverture des frontières marocaines

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Après des mois d’incertitudes, le Maroc a enfin décidé de rouvrir ses frontières aériennes et maritimes. Le lancement de cette démarche, qui concerne principalement les citoyens marocains, les résidents étrangers et leurs familles, est prévu à partir du 14 juillet à minuit. Cependant, cette décision intervient alors que le royaume est confronté à une importante recrudescence de la pandémie du coronavirus, et elle ne garantit pas non plus la relance du tourisme.

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Bonne nouvelle pour les citoyens marocains, les résidents étrangerset leurs familles. Dans la soirée du mercredi 8 juillet, les ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur ont annoncé la réouverture des frontières aériennes et maritimes aux Marocains et aux résidents étrangers vivant au royaume, et ce à partir du 14 juillet à minuit. Selon le communiqué de presse conjoint des deux départements, lescompagnies aériennes nationales(Royal Air Maroc et Air Arabia)programmeront «autant de vols que nécessaire pour assurer le succès de cette opération». Médias24 rapporte que des ferrys seront également mobilisés à cette fin, exclusivement au départ des ports de Sète, en France, et de Gênes, en Italie. La même source indique que les passagers devront se soumettre à des tests de dépistage dans les 48 heures précédant leur départ, afin de confirmer qu’ils ne sont pas porteurs du Covid-19. Il est probable qu’ils soient de nouveau soumis à un test PCR lors de leur voyage, précisent les ministères. Et d’ajouter que les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ainsi que les étrangers résidant au Maroc pourront aussi quitter le Maroc par voie aérienne ou maritime à la fin de leur séjour.

Les avantages de cette démarche

La décision du gouvernement de rouvrir les frontières intervient après des mois d’incertitude, les nationaux étant bloqués à l’étranger et les membres de la diaspora attendant avec impatience des nouvelles sur l’avenir de la gestion des frontières. D’après Challenge, cette décision accélérera le rapatriement des quelque 29000 ressortissants qui sont encore piégés un peu partout dans le monde, et cedepuis la fermeture des frontières le 15 mars 2020. De plus, conformément à la circulaire du 6 juillet du ministère de la Santé, ces derniers «ne sont plus tenus d’observer une période de quarantaine dans un établissement dédié», mais peuvent se confiner chez eux à condition de «signer une déclaration sur l’honneur et de télécharger l’application Wiqaytna».

À ce jour, plus de 10000 Marocains dans une situation vulnérable ont pu regagner le pays, grâce à la stratégie mise en place par les départements des Affaires étrangères et de la Santé. Maintenant, reste à savoir comment le gouvernement prévoit de gérer l’accueil des jeunes qui étudient à l’étranger et qui viennent de finir leurannéescolaire, ainsi que celle des MRE impatients de regagner le pays pour les vacances d’été et l’Aïd Al-Adha.

Les risques de la réouverture des frontières

Depuis le démarrage de la deuxième phase de l’assouplissement des mesures du confinement sanitaire au Maroc, le pays a enregistré une montée en flèche du nombre de contaminations au coronavirus. Un relâchement concernant les mesures préventives a été constaté, entraînant l’apparition de plusieurs foyers de contagion, notamment ceuxdeLalla Mimouna,de Safi et de Laâyoune. Dans sa livraison du jour, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, a même évoqué l’éventualité d’une deuxième vague depandémie du coronavirus, qui pourrait conduire à une nouvelle phase de confinement. Ainsi, il est fort probable que la réouverture des frontières du Maroc exacerbedavantage la situation épidémique du royaume, qui est, pour le moment, encore maîtrisable.

Par ailleurs, la démarche du gouvernement ne garantit pas non plus la relance du tourisme national. Le360 explique qu’à cause de la pandémie, la majorité des pays chercheà dynamiser davantage leur tourisme local, plutôt que celui international. De plus Fouzi Zemrani, vice-président général de la Confédération nationale du tourisme (CNT), soutient qu’aujourd’hui «les principaux tour-opérateurs (TO) hésitent encore àrenouveler leurs accords avec les autorités marocaines, en l’absence de visibilité sur l’évolution de la situation épidémiologique». Et de préciser que«la saison estivale se prépare dès le printemps voire dès l’hiver, le temps de s’organiser, de concevoir et d’imprimer les brochures, les catalogues, etc. Cette année, à cause du Covid-19, le manque de visibilité touche l’ensemble des destinations du bassin méditerranéen». Zemrani a également indiqué que les 9 jours de quarantaine imposés à chaque personne arrivant au pays, comme la crainte des citoyens d’être forcés de se confiner dans une ville autre que la leur en cas d’apparition de clusters, n’encouragent ni les touristes marocains ni étrangers à venir au Maroc.

Enfin, il est sûr que l’ouverture des frontières du Maroc confortera les Marocains bloqués à l’étranger, les étrangers résidant au Maroc ainsi que les MRE. Toutefois, le risque d’une exacerbation de la pandémie lors de l’affluence des MRE, des étudiants et des touristes après le 15 juillet est considérable. Reste maintenant à savoir comment le gouvernement compte gérer ce process, tout en garantissant la sécurité sanitaire des citoyens.

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