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Dans une récente intervention, Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances, a comparé la crise actuelle à celle de 1929. Ce rapprochement a suscité divers commentaires. Ce qui est sûr, nous sommes en face d’une crise dont l’ampleur pourrait dépasser celle de 2008. Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que la récession pourrait être plus forte qu’en 2009, année durant laquelle le PIB mondial avait baissé de 0,6%. Le choc économique lié au coronavirus appelle donc à des mesures d’envergure.
Soutien sans limites des états
Les États-Unis vont déclencher un plan de soutien à l’économie de 2000 milliards de dollars. Inédit! Ce soutien prendra la forme d’une distribution de 3000 dollars aux ménages (Helicopter money) qui en ont le plus besoin ainsi que des mécanismes de soutien aux petites et moyennes entreprises. Ce vaste plan a été bien accueilli par les marchés, les indices boursiers ayant effectué des bonds tout aussi spectaculaires que les baisses quelques jours auparavant.
En Europe, basta le dogme du déficit budgétaire à 3% du PIB. Même l’Allemagne qui y est très attachée va ouvrir les vannes pour soutenir son économie. Elle mettra plus de 800 milliards d’euros sur la table. À l’initiative des présidents français et chinois, le G20 va tenir une réunion par visioconférence pour coordonner les efforts dans la lutte contre la propagation du virus et apporter un soutien plus large à l’économie. Il y a quelques jours, les chefs d’État des sept pays les plus industrialisés s’étaient entretenus en mode virtuel pour trouver des solutions communes et harmoniser les efforts dans l’élaboration d’un vaccin. Le fameux « whatever it takes » de Mario Draghi sera aussi la ligne de conduite du FMI.
Ces mesures exceptionnelles répondent à la gravité de la situation dans la mesure où plusieurs pans de l’économie mondiale sont à l’arrêt. L’ampleur de la crise dépendra aussi de la durée pendant laquelle l’économie mondiale tournera au ralenti ou sera totalement à l’arrêt dans certains secteurs d’activité. Pour les gouvernements et les banques centrales, le plus important aujourd’hui est de maintenir les entreprises et les ménages à flot.
C’est ce que va faire le Maroc aussi avec les mesures annoncées pour soutenir les salariés, les TPE, les PME et les professions libérales. La France par exemple n’a pas exclu de nationaliser certaines entreprises si la situation l’exige. L’on pense notamment aux compagnies aériennes qui sont lourdement impactées par la crise. Pour faire face aux charges liées à l’immobilisation de ses avions, la RAM va baisser de 10 à 30% les salaires des employés qui touchent au moins 10.000 DH. Ces retenues seront restituées une fois la crise passée.
La fin du confinement ne voudra pas dire que l’activité va redémarrer automatiquement. Certaines entreprises mettront plus de temps à redémarrer et les ménages à reprendre leurs habitudes quotidiennes et à consommer. Tout ceci explique les montants colossaux annoncés pour soutenir les entreprises et la demande.
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