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Nouvelle escalade de violences en Syrie. Depuisjeudi 27 février, Ankara a intensifié ses attaques contre les forces syriennes, soutenues par la Russie. Ces offensivessurviennentaprès que le régime de Damas ait tué 55 soldats turcs en février. La Turquie a ainsi déployé des milliers de militaires et de véhicules de guerre dans la province d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, afin d’endiguer la progression des forces gouvernementales syriennes, rapporte France24. La même source souligne que ces hostilités ont déplacé un million de personnes, dontenviron500000 enfants,vers la frontière sud de la Turquie. Ankara, qui accueille déjà 3,6 millions de réfugiés syriens, est déterminée à empêcher tout nouvel afflux en provenance de la Syrie. Elle a également annoncé qu’elle laisserailes migrants franchir ses frontières vers l’Union européenne (UE), dans un effort apparent de faire pression pour obtenir le soutien de l’UE dans la lutte contre la crise syrienne.
Multiplications des attaques turques et syriennes
Selon Euronews, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a déclaré que les forces de son pays avaient détruit, au cours des quatre derniers jours, 8 hélicoptères, 103 chars, 72 obusiers, des lance-roquettes, un drone et six systèmes de défense aérienne. Il a baptisé cette opération, quatrième incursion turque en Syrie en quatre ans, «Opération Spring Shield». En réponse, l’armée syrienne a affirmé avoir abattu trois drones turcs et a averti qu’elle détruirait tout avion pénétrant dans son espace aérien au-dessus du nord-ouest du pays, qui est contrôlé depuis des années parla Russie,principal allié du président syrien, Bachar al-Assad. Cependant, malgré les menaces du régime de Damas,les avions de guerre turcs ont abattu deux avions syriens, tandis que l’agence publique Anadolu a indiqué que les militaires turcs avaient pris pour cible et rendu inutilisable l’aéroport de Nayrab, à l’ouest de la ville d’Alep. Les commandants de l’opposition, soutenus par la Turquie, ont également annoncé que l’aéroport Koweït, à l’est de Nayrab, avait été bombardé ce dimanche à minuit. Ces deux aéroports se trouvent à l’intérieur du territoire contrôlé par le gouvernement d’al-Assad, ce qui marque une expansion significative des cibles syriennes d’Ankara.
D’après Reuters, ces combats risquent d’attiser les tensions entre la Russie et la Turquie, qui coopèrent depuis des années pour contenir les combats en Syrie. Pour cause, chacun de ces deux pays soutient l’une des parties rivales de la guerre syrienne, qui dure depuis 9 ans.
La diplomatie de crise
Les efforts diplomatiques d’Ankara et de Moscou pour désamorcer les tensions n’ont pas permis d’obtenir un cessez-le-feu durable à Idlib, dernier grand bastion rebelle enSyrie. De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré samedi que bien que les discussions entre les délégations turque et russe avaient progressé, la question d’Idlib ne pourrait être résolueque parles présidents Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, rapporte Asharq Al Awsat. Selon un haut fonctionnaire turc, ces derniers pourraient se rencontrer ce jeudi ou vendredi pour discuter d’un éventuel accord portant sur les mesures à adopter pour mettre fin aux affrontementsd’Idlib. Cavusoglu et son homologue russe, Sergei Lavrov, ont soulignéla nécessité de créer une «atmosphère favorable» pour améliorer les relations de travail entre leurs pays, indique la même source.
Pour rappel, la Turquie a annoncé vendredi dernier qu’elle n’empêcherait plus les réfugiés syriens en provenance d’Idlib de se rendre en Europe. Elle aainsi levéles restrictions de circulation mises en place en 2016 dans le cadre d’un accord avec l’UE. En vertu de cet accord, les frontières de la Turquie avec l’Europe avaient été fermées aux migrants, mettant ainsi finà la crise migratoire de 2015-16, lorsque plus d’un million de personnes ont traversé la frontière turco-grecque pour fuir vers l’Europe.
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