Paiement : la carte bancaire poursuit son ascension, mais le cash reste imperturbable

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Les Marocains se servent de plus en plus de leur carte bancaire pour régler leurs achats. Plus de 30,5 milliards de DH de dépenses ont été réglées par carte bancaire auprès des commerçants et e-Marchands, selon le CMI. Petit à petit, le paiement par carte bancaire s’ancre dans les habitudes. Demain, ce sera le paiement mobile. Le challenge aujourd’hui est de convaincre les commerçants à adhérer. Les autorités monétaires, les banques et les établissements de paiement les poussent dans ce sens. En tout les cas, le travail pour réduire l’utilisation du cash sera rude. La circulation fiduciaire s’est renforcée ces dernières années. Cela a en partie soutenu l’amnistie sur le cash détenu chez soi introduit par la Loi de Finances 2020.

Plus de 16 millions de cartes étaient en circulation en 2019 (+7,6% sur un an) selon les chiffres dévoilés par le Centre monétique interbancaire (CMI). Les détenteurs s’en servent de plus en plus pour régler leurs achats. Plus de 30,5 milliards de DH de dépenses ont été réglées par carte bancaire (marocaine) auprès des commerçants et e-Marchands affiliés au CMI. Dans ces transactions, celles réalisées auprès des sites e-Commerce et ceux des grands facturiers atteignent 4,4 milliards de DH. Par ailleurs, les opérations de paiements sur les guichets automatiques bancaires pour le règlement des factures, des taxes et l’achat derecharges Télécom s’élèvent à 411 millions de DH. Sur l’ensemble de ces canaux, le nombre d’opérations affiche des progressions à deux chiffres depuis plusieurs années.

Petit à petit, le paiement par carte bancaire s’ancre dans les habitudes des Marocains. Demain, le paiement mobile pourrait aussi s’ériger comme une solution intéressante. L’écosystème se met en place. Le challenge aujourd’hui est de convaincre les commerçants à adhérer. Pour cela, des avantages fiscaux seront octroyés à ceux qui accepteront les paiements via mobile. L’usage de ces moyens de paiement signifie donc plus de transparence, ce que redoutent certains commerçants qui ont peur d’avoir à rendre des comptes à l’administration fiscale.

Les autorités monétaires, les banques et les établissements de paiement militent pour un renforcement de l’usage de ces moyens de paiement. L’objectif est notamment de réduire la circulation du cash qui a un coût non négligeable pour les différents acteurs. Cela dit, la compétition sera rude. Ces dernières années, l’usage de l’argent liquide a repris de la vigueur avec une croissance de plus de 7 % sur les trois dernières années. Il est difficile de changer de vieilles habitudes. Le Maroc n’est pas un cas isolé. L’usage du cash reste dominant dans certaines économies avancées.

Le dynamisme de la circulation fiduciaire exerce une pression sur les ressources bancaires, ce qui avait poussé la banque centrale a baissé le taux de la réserve monétaire en septembre 2019 pour octroyer un peu plus de marge de manœuvre aux banques dans le cadre du financement de l’économie. Dans ce sillage, l’amnistie sur le cash détenu chez soi introduit par la Loi de Finances 2020 vise à rapatrier une partie des liquidités dans la nature (plutôt sous les matelas) vers le système bancaire. Il faudra attendre quelques mois pour voir si la mesure accroche.

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