Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Économie / Les « Youtubeurs » marocains dans le viseur de l’Office des Changes

Les « Youtubeurs » marocains dans le viseur de l’Office des Changes

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

En l’espace de quelques jours, l’office des changes a adressé deux correspondances aux Youtubeurs et influenceurs marocains. Ces derniers sont appelés à présenter des comptes rendus des services réalisés entre l’année 2016 et 2018, afin de se conformer à la liasse des déclarations opérateurs du 1er janvier 2019. L’Office des Changes a accordé un délai d’un mois aux Youtubers pour respecter et appliquer la loi.

Temps de lecture : 4 minutes

L’office des changes ne badine plus avec les Youtubeursmarocains. L’institution dirigée par Hassan Boulaknadel a adressé une lettre aux Youtubeurset influenceurs. Cette dernière,les exhorte àse mettre en conformité avec l’instruction générale des opérations de change avant la fin de cemois, rapporte le site ecoactu. « Selon les éléments d’information en possession de l’Office des Changes à ce jour, vous avez réalisé entre 2016 et 2018 des opérations d’exportation de services sans transmettre à cet organisme les comptes rendus y afférents, et ce conformément aux dispositions de l’instruction générale des opérations de change du 1er janvier 2019 que vous pouvez consulter sur le site Internet de l’Office des Changes », souligne l’office dans sa lettre.

Ainsi, « les Youtubeurs» doivent présenter un compte rendu des « exportations de services » réalisés au titre des années 2016, 2017 et 2018 conformément au modèle 10 de la Liasse des Déclarations Opérateurs du 1er janvier 2019. De même, ils doivent préciser et justifier la nature des opérations d’exportation de services en faveur de leurs clients « Google Ireland Limited » et « Unity Technologies », etc.

Un business qui rapporte « très » gros

D’après une source opérante dans le secteur citée par ecoactu, « la grande majorité des Youtubeursne déclare pas leurs revenus. Ces nouvelles superstars sont payées soit en liquide, sans obligation de présenter de facture, soit en contrepartie de produits de la marque qu’elles revendent ou gardent pour usage propre. En d’autres termes, leurs bénéfices échappent à l’impôt. Et pourtant, ces opérations devraient être régies par le Code ducommerce ».

Pour le directeur de publication de Les Inspirations éco, l’Office des Changes est venu sonner la « fin de la récréation ». Dans son éditorial du jour, Samir Chaouki affirme que « ces gens-là, excepté une minorité sérieuse, se font un argent fou, parfois l’équivalent d’un salaire de ministre, aidés en cela par des annonceurs inconscients et à la recherche d’un pseudo-retour sur investissement, tout en exerçant dans l’informel ». L’éditorialiste salue l’intervention de l’Office des Changes estimant qu’elle permettra « de créer une véritable économie avec des instances de corporation, tout en chassant la mauvaise monnaie ».

De son côté, le quotidien arabophone Assabah s’est intéressé, dans son édition du 3 décembre, aux termes des articles 179 et 180 du Code pénal. Ces articles donnent le droit au parquet général d’exécuter des peines à l’égard des Youtubeursqui ne respectent pas la vie privée et qui enfreignent les règles d’édition. Interrogé par le journal, Mohamed El Hayni, avocat au barreau de Tétouan, a estimé que l’application de cette loi est une victoire pour l’État contre tous ceux et celles qui profitent de ce réseau pour « dire tout et n’importe quoi ». L’avocat a cité l’exemple de Moul Lkaskita arrêté après avoir publié le 29 novembre dernier une vidéo où il profère « des propos injurieux à l’encontre des Marocains, touchant à leur dignité et à leurs institutions constitutionnelles ».

Nul doute que la correspondance de l’Office des Changes va secouer les acteurs de ce secteur, appelés à faire preuve de plus de transparence dans leurs activités permanentes.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Classe moyenne marocaine : mirage ou réalité ? Pr. Nabil Adel répond

Dans son étude « Classes moyennes au Maroc : au-delà des perceptions, que disent les chiffres ? » le Policy center for the new South rapport…

Vision 2024 : le Maroc investit massivement dans son réseau ferroviaire et aéroportuaire

Face aux défis croissants de la mobilité et au besoin d'innovation dans les infrastructures de transport, le Maroc dévoile un projet colossa…

Croissance au Maroc : les prévisions optimistes de la BERD

Le dernier rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) décrit les dynamiques économiques des régions q…

Banque mondiale : investissements de 117 millions de dollars dans les infrastructures privées

La Banque mondiale a publié son rapport annuel pour l'année 2023 sur les investissements privés dans les infrastructures des pays à revenu f…

Tourisme : la perspective d’une nouvelle année record se confirme

Cette année, le Maroc s'apprête à battre un nouveau record touristique après celui de 2023, où 14,5 millions d'arrivées avaient été enregist…

Maroc et cybersécurité : la quête d’une place de leader sur la scène internationale

En 2024, la cybersécurité reste au cœur des préoccupations mondiales alors que l'environnement en ligne devient de plus en plus complexe et …

Chômage au Maroc : des chiffres qui inquiètent

Le Fonds monétaire international n’a pas fermé les yeux sur la situation du marché de l’emploi marocain. L’institution a d’ailleurs tiré la …

Horizon 2030 : ces grands chantiers qui transformeront Casablanca

Cette dynamique de construction et de rénovation que connaît Casablanca n’est non seulement un moteur de modernisation, mais c’est surtout u…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire