Mobilisation mondiale contre la violence à l’égard des femmes
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Partout dans le monde, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et pour soutenir la campagne « L’égalité des générations, contre le viol ! ». La directrice exécutive de l’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a déclaré que le viol «peut avoir un impact traumatisant sur la vie des victimes, des effets non désirés (une grossesse ou une maladie sexuellement transmissible), un grand changement de comportement et un sentiment de honte injustifié». Malgré les mouvements qui font la une des journaux comme #MeToo, #TimesUp et #BalanceTonPorc, ONU Femmes a déclaré que « la violence sexuelle continue d’être normalisée et sévit dans notre environnement social ».
Selon The Independant UK il existe une « culture du viol » qui inclut la banalisation de ce crime, le blâme des victimes, l’utilisation d’un langage misogyne, l’« objectivation » du corps des femmes et la glorification de la violence dans la publicité, à la télévision et dans les films. La même source souligne en citant les déclarations d’ONU Femmes qu’il est difficile de déterminer le nombre exact de viols ou d’agressions sexuelles en raison de la crainte qu’ont de nombreuses victimes à signaler les abus dont elles ont souffert. Toutefois, les Nations Unis affirment qu’environ 15 millions d’adolescentes de 15 à 19 ans dans le monde ont eu des rapports sexuels forcés. L’organisme estime qu’une femme sur trois dans le monde a été victime de violence physique ou sexuelle, ou les deux, de la part d’un partenaire, un membre de la famille, un proche ou un inconnu.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réitéré l’engagement de son organisation à mettre fin à toutes les formes de violence contre les femmes, affirmant dans une allocution que «ces violations sont les plus horribles, persistantes et généralisées au monde». « La violence sexuelle contre les femmes et les fillesest le résultat de plusieurssiècles de domination masculine », a-t-il déploré. « N’oublions pas que les inégalités qui alimentent la culture du viol traduisent essentiellement un déséquilibre de pouvoir », a-t-il ajouté.
Manifestation dans plusieurs pays dénonçant le féminicide
Les marches condamnant la violence contre les femmes ont commencé ce week-end lorsque plus de 10 000 personnes ont défilé à Rome le samedi 23 novembre. Puis près de 10 000 activistes ont manifesté à Bruxelles le jour suivant. Ce lundi, en Suisse, une veillée a été organisée en souvenir des femmes tuées par leur partenaire. En France, le gouvernement s’est engagé à saisir les armes à feu des conjoints violents et à améliorer la formation des policiers pour réduire le nombre de femmes tuées par leurs conjoints.
Cependant, dans d’autres pays, ces rassemblements pacifiques ont très vite dégénéré. En effet, enTurquie, une marche est devenue violente et la police a utilisé du gaz poivré pour disperser la foule. À Madrid, le secrétaire général du parti nationaliste-populiste Vox, Javier Ortega, s’est heurté à la colère des féministes lorsqu’il a profitéde cette journéepour demander l’abolition d’une loi visant à protéger les femmes. Tandis qu’en Russie, des femmes ont exprimé leur crainte vis-à-vis de l’annulation d’un nouveau projet de loi visant à durcir les peines pour les violences domestiques.
Selon, The New York Times qui rapporte une déclaration de Mlambo-Ngcuka : « Même si plus de 80 % des pays ont maintenant une législation qui criminalise toutes les formes de violence contre les femmes, y compris la violence domestique, le viol conjugal n’est toujours pas considéré comme un crime dans environ 45 pays ». Elle ajoute que « La société ne comprend tout simplement pas à quel point cela nuit et blesse les femmes ». Elle a également souligné dans une interview précédente : « Nous voulons sans cesse insister sur le fait qu’il s’agit d’un crime, d’une violation des droits de la femme et non pas d’un problème familial, mais d’une poursuite judiciaire», a lancé Mlambo-Ngcuka.
Au Maroc, des chiffres éloquents
En 2018, 12 233 cas de violences faites aux femmes ont été signalés contre 10 559 en 2017. 2 475 victimes de violences conjugales ont été accueillies dans les différents centres du Royaume, rapporte le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia, dans son numéro du 26 novembre 2019. Ce bilan a été dévoilé par un réseau d’association de protection des droits de la Femme, qui a mené une enquête couvrant 24 provinces du pays.Les violences infligées sont classées seloncinq catégories :psychologiques, physiques, économiques, juridiques ou sexuelles, indiquent la même source.
De son côté le journal Le Matin indique que Le Département de la Solidarité, du Développement social, de l’Egalite et de la Famille a révélé, que le taux national des violences perpétrées contre les femmesest de 54,4 %, dont 55,8 % en milieu urbain et 51,6 % dans les zones rurales. Le quotidien soutient qu’il « devient urgent de se livrer à une mobilisation générale et à un effort commun pour mettre en œuvre des actions pour venir en aide à ces femmes victimes en détresse ». Par ailleurs, poursuit Le Matin, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) a créé des cellules de prise en charge des femmes et des filles victimes de violences pour les accompagner, conformément à la loi 103-13 du 22 février 2018. Notons que cette loi impose des sanctions sévères aux harceleurs, notamment un à six mois d’emprisonnement et une amende de 2 000 à 20 000 dirhams. Elle s’applique non seulement au harcèlement de rue, mais aussi aux propos à caractère sexuel tenus ou envoyés par SMS, messages vocaux, ou encore à travers des photos. Toutefois, et malgré les efforts consentis pour mettre fin à ce fléau, les associations et les activistes marocains estiment que la promulgation de cette loi ne suffit pas pour résoudre le problème des violences faites aux femmes, voire même qu’elle ne protège pas de manière efficace et efficiente leurs droits.
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