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« Le Maroc veut tout, c’est pourquoi nous vivons dans la schizophrénie. La réalité est que 50 000 enfants sont abandonnés chaque année, qu’en moyenne 24 bébés par jour sont trouvés dans les ordures et qu’il n’y a pas de chiffre officiel de mères célibataires, mais il y a 10 ans, il y en avait déjà plus d’un demi-million, » a déclaré Ech-Channa directement à Madrid il y a quelques semaines, lors de la réunion annuelle organisée par le Mouvement pour la paix.
L’activiste a expliqué au quotidien espagnol « MujerHoy » que l’article 490 du Code pénal marocain punit d’un an d’emprisonnement les relations sexuelles hors mariage et que l’avortement est interdit au Maroc. Son association, Solidarité Féminine, à travers laquelle sont passées 7 000 mères célibataires et qui dispose actuellement d’une équipe multidisciplinaire de 35 personnes, possède des filières à Marrakech, Fès et Tanger. « Quand nous avons commencé ce travail en 1981, nous l’avons fait pour que les mères célibataires cessent d’errer dans les rues dans des conditions inhumaines. Nous avons travaillé (entre les années 1970et 1990)…sans crainte de dénoncer au gouvernement ce qui se passait. J’ai été franche, je leur ai dit que je voulais créer une association pour les mères célibataires et ils m’ont répondu que je devais ajouter devant les mères “célibataires”, “défavorisées, veuves, répudiées”. Je l’ai fait et on a ainsi entamé notre travail ».
Ech-Channa a également indiqué que son organisation a d’abord tenté vainement de pousser les pères biologiques à reconnaître leurs enfants, mais elle a vite compris que, plus important encore, elle devait se concentrer sur les mères célibataires. « Apprenez-leur à être autonomes, à retrouver l’estime de soi, à apprendre à être responsables, car il y a une autre vie qui dépend d’elles. Avant d’être tout ce dont la société les étiquette, elles sont mères », souligne la militante.
Selon H24, Aïcha Ech-Chenna avait commencé à sensibiliser la société sur la nécessité du planning familial en 1960, en organisant entre autres des tables rondes sur le sujet. Grâce à son engagement, ajoute la même source, le Maroc est devenu une référence en matière de contrôle des naissances en Afrique, avec une moyenne de 2,4 enfants par femme. Pour sa contribution à l’amélioration de la situation de milliers de mères célibataires, l’activiste a reçu l’Opus Prize (prix humanitaire) aux États-Unis en 2009, le titre de chevalier de la Légion d’honneur en France en 2013, ainsi qu’un prix de la Banque mondiale en 2015. Par ailleurs, après avoir vaincu un cancer en 2007, loin deprofiter d’une retraite méritée, elle se sent toujours «excitée» par l’énorme tâche de transférer tout ce qu’elle a appris aux nouvelles générations de militants.
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