Accueil / Monde

Malgré la controverse, Trump accueille Erdogan à la Maison-Blanche

Temps de lecture

Malgré la controverse, Trump accueille Erdogan à la Maison-Blanche (1)

Alors que le processus de sa destitution passe à la phase dramatique des audiences publiques du Congrès, le président Donald Trump attise la controverse en matière de politique étrangère en accueillant ce mercredi 13 novembre son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à la Maison-Blanche, et ce malgré les contestations des républicains.

Selon le New York Times (NYT), Trump et Erdogan entretiennent une bonne relation. Toutefois, cetterelation a été mise à rude épreuve à la suite de l’offensive menée en octobre par la Turquie, membre de l’OTAN, contre les forces kurdes, alliées des États-Unis dans le nord de la Syrie. Notons que, Trump a ordonné aux troupes américaines dans la zone frontalière de se retirer avant l’invasion turque, tout en exhortant Erdogan dans une lettre extraordinairement peu diplomatique à retenir son armée, ajoute le quotidien. Malgré cette correspondance « insolite », le retrait des soldats américains a effectivement donné le feu vert à la Turquie pour lancer son opération « Printemps de la Paix ». De plus cette offensive a scandalisé de nombreux membres du parti républicain du président, qui considérait cette démarche comme un abandon et une trahisonà l’encontre desKurdes ainsi qu’une aubaine pour les ambitions russes en Syrie.

Par ailleurs, le gouvernement américain est furieux contre Erdogan pour avoir accepté d’acheter le système de missile russe S-400, une transaction inacceptable pour un membre de l’OTAN, souligne le Washington Post. Washington a exclu la Turquie du programme d’achat de l’avion de combat F-35, créant encore plus de tension dans l’alliance troublée de l’Ouest. Le conseiller dela sécurité nationale de Trump, Robert O’Brien, a déclaré le dimanche 10 novembre que des sanctions économiques pourraient également être imposées sur le S-400.

Génocide des Arméniens

Cette rencontreintervient à un moment où l’administrationTrump doit faire face à l’enquête de destitution lancéepar leCongrès. La première audience publique des témoins, attestant que le président a abusé de son pouvoir pour forcer l’Ukraine à investiguer sur son rival aux présidentielles de 2020, commence à peine deux heures avant l’arrivée à midi d’Erdogan, rapporte France24. La même source indique que Trump, accablé et affaibli devrait éviter de contrarier les républicains qui vont décider de son sort. Ces législateurs ne portent pas Erdogan dans leurs cœurs. En effet, la Chambre des représentants a manifesté son mécontentement en octobre en reconnaissant que la destruction massive de la communauté arménienne par l’Empire Ottoman,était un génocide. La Turquie d’aujourd’hui continue cependant de nier cette accusation, affirmant que les Arméniens n’étaient que l’une des nombreuses autres victimes de la Première Guerre mondiale.

Le seul point positif dela rencontre de Trump avec Erdogan, selon le NYT, serait de détourner l’attention du public desaudiences de l’enquêtede destitution. Après trois heures de réunions et de déjeuner, le dirigeant turc et Trump tiendront une conférence de presse conjointe à 15 h 10 (20 h 10 GMT).

Des manifestants ont été tabassés

Le département d’État a défendu l’invitation adressée à Erdogan, affirmant que les dossiers complexes rendent les entretiens directs encore plusimportants, souligne le Washington Post. Mais, d’après les sources du journal américain,il y aura des tensions, même au-delà des Kurdes syriens et des S-400. Le quotidien indique qu’en effet Washington est en colère à propos de la longue détention de citoyens turcs travaillant pour les consulats américains, alors qu’Ankara continue de faire pression pour l’extradition de l’islamiste, Fethullah Gulen, qu’Erdoganaccuse d’avoirorchestré le coup d’État manqué de 2016.

En outre, la députée républicaine Liz Cheney a soulevé un autre point de discorde : les scènes horribles de la dernière visite d’Erdogan à Washington, en 2017, lorsque les gardes du corps du dirigeant ont frappé des manifestants devant la résidence de l’ambassadeur de Turquie. « L’usage de la violence par le régime d’Erdogan contre les civils, où qu’il se trouve, est inhumain, non civilisé et inacceptable », a-t-elle écrit dans une lettreréclamant au département d’État d’interdire le retour des « brigands » en question.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Pluie de bombes sur Gaza : au moins 24 morts

Monde - Les bombardements israéliens se sont intensifiés à Gaza, causant la mort d’au moins 24 personnes, dont plusieurs membres d’une même famille.

Ilyasse Rhamir - 18 avril 2025

Harvard dans le viseur de Trump : menace et coupure de fonds

Monde - Trump accentue sa croisade contre Harvard, accusée de promouvoir une idéologie biaisée.

Mouna Aghlal - 18 avril 2025

Washington cible les navires chinois

Monde - Les États-Unis s’apprêtent à introduire de nouveaux droits portuaires visant les navires liés à la Chine, une initiative qui risque d’attiser davantage les tensions commerciales entre Washington et Pékin.

Ilyasse Rhamir - 18 avril 2025

Canada : les libéraux en tête avec 43% des intentions de vote

Monde - Selon un sondage mené par la firme Léger du 10 au 14 avril, le Parti libéral du Canada mène avec 43% des intentions de vote à l’approche des élections fédérales.

Rédaction LeBrief - 18 avril 2025

Le Canada sous pression face aux taxes de Trump

Monde - Les taxes américaines récemment imposées sur certains produits canadiens risquent d’alimenter l’inflation et de freiner la dynamique économique du Canada, selon la Banque du Canada.

Ilyasse Rhamir - 18 avril 2025

Un accord mondial pour mieux gérer les futures pandémies

Monde - Hier matin à Genève, les États membres de l’OMS sont parvenus à un consensus sur un projet d’accord international destiné à améliorer la prévention et la gestion des futures pandémies.

Ilyasse Rhamir - 17 avril 2025
Voir plus

La CPI et immunités d’État : le cas Netanyahu et les ambiguïtés du droit international. Interview

Monde - La France, le 27 novembre, qui a souligné pour la première fois l’immunité de Benjamin Netanyahu, en raison du statut d’Israël, non partie au Statut de Rome

Farah Nadifi - 28 novembre 2024

Le grand retour des BRICS

Monde - Le Sommet des BRICS est marquée par la guerre en Ukraine, et l’absence de Poutine, sous mandat d’arrêt international.

Rédaction LeBrief - 22 août 2023
Voir plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire