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Liban : les manifestants rejettent l’appel au dialogue de Michel Aoun

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Les manifestants dans la capitale libanaise, Beyrouth, ont rejeté l’appel au dialogue lancé par le président Michel Aoun, tout en exigeant la démission du gouvernement avant que de tels pourparlers n’aient lieu.

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Dans une allocution télévisée diffusée le jeudi 24 octobre,Aoun a déclaré qu’il était disposé à rencontrer les manifestants qui protestent depuis huit jours et qui réclament que les dirigeants libanais assument les conséquences de nombreuses années de corruption et de mauvaise gestion de l’économie. Le président a affirmé que le gouvernement ne pouvait pas être renversé par les militants, mais il a proposé un remaniement gouvernemental et s’est engagé à soutenir une nouvelle législation visant à réprimer la corruption, avouant que ce sujet a « dévoré le Liban jusqu’aux os ». Aoun a également appuyé les réformes récemment dévoilées par le Premier ministre Saad Hariri — qui avaient laissé les manifestants indifférents — les qualifiant de « première étape pour sauver le Liban et éliminer le spectre de l’effondrement financier et économique ».

La colère des Libanais

Cependant,sur la place des Martyrs, au centre de Beyrouth, où divers groupes de la société civile ont installé des tentes, l’invitation au dialogue d’Aoun a été rapidement rejetée. Pour les Libanais, le message était clair : il n’y aura pas de négociations tant que le gouvernement nedémissionne pas.

La réaction au discours d’Aoun était similaire à celle de l’annoncedes mesuresde Hariri, qui comprenaient une promesse de ne pas augmenter les impôts, de modestes dépenses publiques pour les crédits immobiliers et de nouveaux programmes sociaux. Hariri a également déclaré que le gouvernement allait adopter une loi pour récupérer l’argent volé à l’État et une réduction de 50 % des salaires des ministres.

Les manifestations sont survenues au milieu d’une grave crise économique que le peuple impute aux politiciens sectaires qui ont dirigé le pays depuis la fin de ses 15 années de guerre civile, en 1990. Ils se sont également produits quelques jours après des incendies de forêt, les piresen plus de 10 ans, se sontdéclenchés dans le liban, provoquant une indignation générale. La coalition au pouvoir affirme que les protestations ne font qu’aggraver les profonds problèmes économiques du pays. Elle a également accusé les politiciens de l’opposition de profiter de la vague de colère populaire pour promouvoir leur propre agenda politique.

Le pays est au point mort

Le mouvement de protestation, qui a lui-même transcendé les frontières religieuses et a été en grande partie sans leader, accuse les membres de l’élite politique de s’enrichir dans un contexte de faible croissance économique, de hausse des coûts des crédits et des taux élevés dechômage. Depuis le début des manifestations, les militants bloquent les routes du Liban afin de maintenir la pression sur le gouvernement.

« Les manifestants sont toujours dans les rues de la capitale ainsi que d’autres villes du pays », rapporte Al Jazeera, ajoutant que le discours d’Aoun n’a pas réussi à mettre fin à la « quasi-paralysie de la vie quotidienne » provoquée par les manifestations de masse. « Les écoles, les universités et les banques restent fermées… Le pays est au point mort », poursuit la source. « Ils (les manifestants) exigent un changement radical ; ils veulent de nouveaux visages au pouvoir qui ne sont pas affiliés aux partis au pouvoir et ils promettent de maintenir le Liban en quarantaine jusqu’à ce que cela se produise ».

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