La lutte des Marocaines pour leurs libertés individuelles

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Le Code pénal marocain interdit les relations sexuelles en dehors du mariage et les avortements qui ne présentent aucun risque pour la vie de la mère. Les chiffres officiels indiquant que plus de 14 500 personnes ont été jugées l’année dernière pour « débauche », 3 048 pour adultère, 170 pour homosexualité et 73 pour avoir subi un avortement. En 2016, le gouvernement a approuvé un certain nombre d’amendements du Code pénal, dont la légalisation de l’avortement dans les cas de viol, d’inceste, de situations où la mère a de graves problèmes de santé mentale, ou lorsque le fœtus souffre d’une maladie grave ou d’une malformation. Toutefois, ces changements n’ont pas encore été appliqués.
La colère des Marocaines
Les activistes marocains affirment que des milliers de femmes ont signé le manifeste lancé par deux Marocaines, Sonia Terrab et Leila Slimani, dans lequel elles déclarent avoir enfreint à la fois la loi sur les relations sexuelles hors mariage et celle sur l’avortement, afin de soutenir Hajar Raissouni, une journaliste emprisonnée pour les deux délits. Celles qui ont signé la déclaration, qui a fait la Une du journal français Le Monde, ont affirmé qu’elles continueraient à enfreindre « des lois injustes et obsolètes » jusqu’à ce qu’elles fassent l’objet d’une révision.
Le manifeste, rédigé par l’écrivaine franco-marocaine Leila Slimani et la cinéaste marocaine Sonia Terrab, compte aujourd’hui plus de 7 000 signatures, dont celle de plusieurs hommes. « Lorsqu’une femme se donne du pouvoir, elle en donne à tout le monde autour d’elle », a déclaré Terrab à The Independent. « Je suis étonnée de voir à quel point les femmes marocaines sont fortes et courageuses en ce moment — surtout les jeunes. Nous avons atteint 7 000 signatures et nous poursuivons notre lutte. Je suis si fière ».
La réaction deHuman Rights Watch
Human Rights Watch a condamné l’arrestation de Raissouni, qui « viole de manière flagrante » ses droits — en exhortant les autorités à abandonner les charges retenues contre elle et à la libérer immédiatement, et en déplorant que son droit à la vie privée et à la liberté a été violé.
« En premier lieu, Hajar Raissouni est accusé de comportement privé présumé qui ne devrait pas être criminalisé », a déclaré Ahmed Benchemsi, directeur de la communication du groupe au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. « De plus, en rendant publiques des allégations détaillées sur sa vie sexuelle et reproductive, les autorités ont bafoué son droit à la vie privée et ont visiblement cherché à salir sa réputation». Son arrestation illustre le «manque de respect des libertés individuelles» de la nation et l’utilisation sélective de la loi, a-t-il ajouté.
Ce qui s’est passé
Hajar Raissouni, issue d’une célèbre famille dissidente, est mariée religieusement, mais pas encore légalement et devait se marier avec son partenaire Rifaat Al-Amin au début du mois. Selon ces dires, la police l’a agressé elle et son fiancé, les forçant à retourner chez le médecin et affirmant qu’elle avait subi un avortement. Raissouni, son fiancé et le personnel médical ont tous été arrêtés pour avortement illégal — un avortement qui, selon la victime, n’a jamais eu lieu.
L’arrestation de la journaliste a déclenché de vivesprotestations dans le pays. Le hashtag #FreeHajar a été lancé sur les réseaux sociaux en solidarité avec elle. Le fiancé de Raissouni, le médecin qui aurait effectué l’avortement et ses deux assistants sont accusés de complicité et risquent jusqu’à dix ans de prison.
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