Assises de la fiscalité : Quelles priorités ?

Avatar de Nora Jaafar
Temps de lecture :

Assise de fiscalité

A
A
A
A
A

Les Troisièmes Assises de la Fiscalité se tiendront les 3 et 4 mai prochains. Le comité scientifique finalise ses travaux, appuyés par une centaine de contributions reçues de différentes parties prenantes (universitaires, associatives, partisanes, institutionnelles…). La loi de finances 2020 sera élaborée en intégrant les principes directeurs du rendez-vous de Skhirat.

Toute la nation est impliquée dans cet événement qui déterminera des principes directeurs d’une loi-cadre de programmation fiscale pluriannuelle (cinq ans).

Le chômage des jeunes diplômés et l’aggravation des inégalités sont les principaux défis de ces troisièmes assises. « Les attentes sont certes énormes, mais le régime fiscal n’est qu’un instrument de politique économique pour affronter ces défis », explique Mohamed Berrada, ancien ministre des Finances et actuel président de la commission scientifique préparatoire des Assises de la fiscalité. Il ajoute aussi : « L’organisation de ces assises, six ans à peine après les précédentes organisées en 2013, dénote d’une réelle prise de conscience de la nécessité d’adapter le système fiscal aux défis auxquels le Maroc est confronté, dans un contexte d’accélération des mutations au niveau mondial ».

Lors d’une rencontre informelle avec les représentants des médias spécialisés, coanimée avec Omar Faraj, directeur général des impôts, Berrada a planté le décor du contexte préalable à une nouvelle réforme du système fiscal national. Il est temps, dit-il, de s’atteler à améliorer la qualité de la croissance avec l’objectif d’assurer la souveraineté de l’État sur sa politique économique, sans dépendre des aléas climatiques.

Difficile aujourd’hui de prédire la nature du futur régime fiscal. Les Assises seront l’occasion de se mettre à l’écoute de l’ensemble des acteurs concernés par la fiscalité. Mais l’on sait d’ores et déjà que l’on s’oriente vers des taux d’imposition moins élevés (le ratio de pression fiscale/PIB, soit 22%, est jugé élevé) et une assiette fiscale plus élargie.

Mohamed Berrada tient toutefois à préciser que la fiscalité n’est qu’un instrument de politique économique parmi tant d’autres, à côté de la politique monétaire, de la politique industrielle… En d’autres termes, la réforme fiscale qui sera lancée à partir de 2020 ne règlera pas tous les problèmes socio-économiques du Maroc, mais y contribuera si elle est incorporée à l’ensemble des réformes à mener, dans le cadre de la mise en place du nouveau modèle de développement.

Une réforme fiscale principalement sociale

« La politique fiscale doit être d’essence sociale », insiste de son côté le patron de l’administration fiscale, Omar Faraj. L’un des principes directeurs de la future réforme sera de lutter contre la rente et encourager surtout les investissements créateurs d’emplois permanents. « La nécessité de la réforme n’a pas été imposée par une institution politique. C’est la DGI qui a demandé à tenir les Assises. Nous voulons que cette réforme aille jusqu’au bout », poursuit Omar Faraj.

La cohésion sociale constitue, avec le capital humain (éducation, santé…) et le capital institutionnel (gouvernance étatique), le capital immatériel qu’il s’agit de renforcer après une longue période où les efforts étaient tournés vers l’accumulation du capital physique (investissement dans les infrastructures).

«C’est une réforme de longue haleine qui renvoie au principe de civisme fiscal lié à son tour au principe de la démocratie», souligne Mohamed Berrada. Ce n’est donc pas un hasard si les organisateurs ont choisi l’universitaire Rahma Bourquia pour dresser une conclusion sociologique des travaux du rendez-vous de Skhirat.

Des cours de fiscalité dans les programmes scolaires, l’établissement d’un guide fiscal, une taxation forfaitaire pour les très petites entreprises, sont autant de pistes avancées par les organisateurs en vue d’inculquer aux contribuables le devoir de faire preuve de civisme fiscal.

De son côté, l’administration fiscale s’engage à mobiliser ses troupes pour accompagner la réussite de ce grand chantier national. « Moins de contrôle direct, plus de contrôle indirect », tel sera le credo de la DGI pour les années à venir, en faisant appel à de nouvelles méthodes sophistiquées (algorithmes, intelligence artificielle, Data mining, Big Data).

Pour cela, un vaste mouvement de recrutement est annoncé dès l’année 2020, ciblant des profils très pointus (économistes, ingénieurs, etc.). L’externalisation de certains métiers, notamment celui du recouvrement forcé, n’est pas exclue. Il est fort probable que cette fonction soit confiée aux huissiers de justice.

(Sources : Le360, Medias24)

Assises de la fiscalité: La baisse des taux d’imposition est acquise

Voici à quoi ressembleront les résultats des Assises de la Fiscalités 2019

Dernier articles
Les articles les plus lu
Maroc-Japon : accord de prêt de 3,9 MMDH pour moderniser l’irrigation dans la plaine du Gharb

Économie - Le Maroc et le Japon signent un prêt de 3,9 MMDH pour moderniser l’irrigation de la plaine du Gharb, renforçant sécurité alimentaire et coopération bilatérale.

Hajar Toufik - 20 novembre 2025
COP30 : quand le Maroc tisse une transition climatique qui unit tourisme, sport, jeunesse et territoires

Économie - Au cœur de la COP30 à Belém, le Maroc multiplie les initiatives pour ancrer l’action climatique dans les territoires, renforcer l’éducation, verdir le tourisme, mobiliser le sport et consolider la coopération internationale, affirmant un modèle durable et inclusif.

Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025
Budget citoyen 2026 : un guide clair pour comprendre les priorités nationales

Économie - Un document pédagogique du ministère des Finances présente les grandes lignes du Budget 2026 de manière simple et accessible, en éclairant les citoyens sur les priorités publiques, les choix fiscaux et les projets majeurs prévus pour l’année à venir.

Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025
Vidéo – La SGTM franchit un cap stratégique avec son entrée en Bourse

Économie - La SGTM ouvre une nouvelle phase de son expansion avec une entrée en Bourse destinée à renforcer sa croissance, diversifier son actionnariat et consolider son rôle dans les grands projets d’infrastructures au Maroc et en Afrique.

Ilyasse Rhamir - 20 novembre 2025
Investissement touristique : le Maroc renforce son positionnement comme hub continental

Économie - La deuxième édition du Morocco Showcase Summit 2025 renforce l'attractivité du Maroc pour les investisseurs touristiques.

Mouna Aghlal - 19 novembre 2025
Le Maroc signe un partenariat digital stratégique avec Keiretsu Forum

Le Maroc a signé un partenariat stratégique avec Keiretsu Forum afin de devenir un acteur majeur du numérique en Afrique et d’accélérer sa transition digitale.

Mahmoud Nafaa - 19 novembre 2025
Voir plus
Visa Schengen : le cauchemar européen à prix d’or

Dossier - Entre les délais interminables, les coûts exorbitants et les parcours semés d’embûches, obtenir un visa Schengen c’est devenu…

Sabrina El Faiz - 26 juillet 2025
Coût, impact… tout savoir sur la nouvelle LGV Kénitra-Marrakech

Économie - Le Maroc lance l’extension de sa LGV vers Marrakech, un projet structurant qui transformera durablement la mobilité, l’économie et la connectivité entre les grandes villes.

Hajar Toufik - 25 avril 2025
Où en est l’avancement du gazoduc Nigeria-Maroc ?

Économie - Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc progresse : 13 pays engagés, signature intergouvernementale à venir et lancement d’un premier tronçon entre Nador et Dakhla.

Hajar Toufik - 14 juillet 2025
BTP : le Maroc bétonne ses règles

Dossier - Pas d’attestation, pas de chantier. C’est simple, non ? Pas de couverture décennale, pas de livraison. N'y réfléchissons pas trop !

Sabrina El Faiz - 19 juillet 2025
Régions : qui profite vraiment du Maroc des grands chantiers ?

Économie - Le Maroc construit partout, mais se développe-t-il partout ? Analyse région par région…

Sabrina El Faiz - 25 octobre 2025
Indemnités CNSS 2025 : nouveaux plafonds et conditions d’exonération

Économie - Un arrêté du 19 mai 2025 redéfinit les règles d’exonération des indemnités liées au transport, à la représentation ou aux aides sociales. La CNSS est désormais dotée d’un cadre harmonisé avec la fiscalité, garantissant plus de clarté pour les employeurs.

Ilyasse Rhamir - 20 octobre 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire