Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
Le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), Jihad Azour, et le coordonnateur des travaux sur le climat du même département, Christophe Duenwald, avancent que le Maroc doit envisager d’investir davantage dans la lutte contre l’exacerbation du stress hydrique. «Les simulations réalisées sur le Maroc montrent que des investissements dans des infrastructures hydrauliques amélioreraient la résilience face aux sécheresses, réduiraient de près de 60% les pertes de PIB et limiteraient l’augmentation de la dette publique», précisent les deux responsables dans un blog qu’ils ont co-signé.
Les experts de l’institution internationale ont fait une simulation, dans l’étude « Feeling the Heat: Adapting to Climate Change in the Middle East and Centrale Asia », pour quantifier l’impact macroéconomique des investissements dans les mesures d’adaptation au changement climatique dans le Royaume.
L’étude compare deux scénarios
Il s’agit d’un plan d’investissement standard dans les infrastructures et d’un plan d’investissement d’adaptation avec une résilience renforcée. L’étude rappelle également que le Maroc a investi dans le développement de son infrastructure hydraulique au cours des dernières décennies.
Les auteurs de l’étude constatentque «le plan d’investissement d’adaptation offre des rendements économiques plus élevés, avant même qu’une sécheresse ne se matérialise, que la combinaison d’investissements standard».
L’étude souligne: «bien que les deux types d’investissement public augmentent la productivité du secteur privé, les projets d’irrigation résilients (tels que les barrages et les canaux) génèrent des dividendes plus élevés pour le PIB, car ils offrent des rendements économiques plus avantageux dans les pays menacés de sécheresse que les investissements standard, même avant qu’une sécheresse ne survienne».
Les experts de l’institution de Bretton Woods concluentque «l’investissement dans l’adaptation au climat améliore la résilience de l’économie marocaine aux épisodes de sécheresse». Ilsprécisent qu’un investissement d’adaptation dans des infrastructures d’irrigation résilientes pourrait baisser les pertes de PIB du Royaume de près de 60%, les ramenant à environ 1%.
Lire aussi : Agriculture : les récentes précipitations à la rescousse des cultures printanières
L’impact sur la trajectoire du ratio dette/PIB
La même étude souligne que «l’amélioration des capacités d’approvisionnement en eau et d’irrigation contribuerait à combler l’écart entre la demande et l’offre d’eau dans le secteur agricole, ce qui lui permettrait de rester productif dans une large mesure, même en cas de sécheresse». De même, le déclin plus modéré du PIB serait également bénéfique pour la trajectoire du ratio dette/PIB à la suite des épisodes de sécheresse, ajoute-t-elle.
Jugée «très sensible» aux sécheresses, la production agricole bénéficierait, selon le FMI, d’investissements dans des infrastructures hydrauliques résilientes au climat, rappelant que le secteur agricole employait plus de 30% de la main-d’œuvre et représentait environ 12% du PIB en 2020.
«Le changement climatique a des effets dévastateurs au Moyen-Orient et en Asie centrale, où les pays pauvres ou touchés par des conflits sont ceux qui souffrent le plus de l’élévation des températures et des phénomènes météorologiques extrêmes», font savoir les experts du FMI dans le même blog.
Les températures de la région ont augmenté, au cours des trente dernières années, de 1,5 degré Celsius, soit deux fois plus que la hausse observée au niveau mondial (0,7 °C). À cet égard, le FMI observe qu’«il est essentiel que la communauté internationale coopère pour tirer le meilleur parti de l’adaptation et en gérer les coûts, en particulier pour les pays les plus vulnérables».
Lire aussi : Agriculture : une pénurie d’eau imminente malgré les bonnes performances agricoles
Temps de lecture : 4 minutes
Classe moyenne marocaine : mirage ou réalité ? Pr. Nabil Adel répondDans son étude « Classes moyennes au Maroc : au-delà des perceptions, que disent les chiffres ? » le Policy center for the new South rapport… |
Vision 2024 : le Maroc investit massivement dans son réseau ferroviaire et aéroportuaireFace aux défis croissants de la mobilité et au besoin d'innovation dans les infrastructures de transport, le Maroc dévoile un projet colossa… |
Croissance au Maroc : les prévisions optimistes de la BERDLe dernier rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) décrit les dynamiques économiques des régions q… |
Banque mondiale : investissements de 117 millions de dollars dans les infrastructures privéesLa Banque mondiale a publié son rapport annuel pour l'année 2023 sur les investissements privés dans les infrastructures des pays à revenu f… |
Tourisme : la perspective d’une nouvelle année record se confirmeCette année, le Maroc s'apprête à battre un nouveau record touristique après celui de 2023, où 14,5 millions d'arrivées avaient été enregist… |
Maroc et cybersécurité : la quête d’une place de leader sur la scène internationaleEn 2024, la cybersécurité reste au cœur des préoccupations mondiales alors que l'environnement en ligne devient de plus en plus complexe et … |
Chômage au Maroc : des chiffres qui inquiètentLe Fonds monétaire international n’a pas fermé les yeux sur la situation du marché de l’emploi marocain. L’institution a d’ailleurs tiré la … |
Horizon 2030 : ces grands chantiers qui transformeront CasablancaCette dynamique de construction et de rénovation que connaît Casablanca n’est non seulement un moteur de modernisation, mais c’est surtout u… |