Pénurie de personnel : le salaire des médecins du secteur public va augmenter

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Médecins étrangers : le projet de loi n°33.21 adopté à la Chambre des représentants

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Alors que le ministère de l’Enseignement supérieur avait affirmé la semaine passée sa volonté de réduire le nombre d’années de formation des médecins pour pallier la pénurie de personnel, le gouvernement vient d’annoncer que le salaire des praticiens du secteur public augmentera d’ici à l’horizon 2023. Objectif : les convaincre de rester exercer au Maroc.

Un accord portant sur l’application de l’indice-échelon 509 dans le calcul du salaire des médecins, des pharmaciens et des dentistes, a été trouvé mardi 22 février entre le ministère de la Santé et de la Protection sociale et les syndicats du personnel du secteur public de la santé, apprend-on d’un communiqué relayé par le ministère.

«La bonne rémunération des médecins est essentielle, sinon, après leurs études, ils seront toujours tentés de partir à l’étranger», estime le Dr.Abderrahim Chabdu Conseil national de l’Ordre des médecins(CNOM). «Selon les chiffres de l’Ordre, nous avons 500 médecins qui partent chaque année exercer en dehors du Maroc, en plus des 100 qui prennent leur retraite tous les ans».

Les médecins du secteur public perçoivent actuellement des salaires fixés selon l’indice336, qui correspond au salaire équivalent d’un titulaire d’un master, se situant autour des 8.000 DHpar mois. L’indice 509, que réclamaient les blouses blanches depuis plusieurs années, leur permettra de percevoir le salaire d’un titulaire de doctorat, situé entre 11.000DH et 12.000DH, qui compenseront au moins leurs 10 ans d’études minimum. Selon le communiqué du ministère, la mise en œuvre de cette indice-échelon se fera à compter du 1erjanvier 2023 et sera graduelle, sur une période de deux ans.

Cette mesure, qui entre dans le cadre du Nouveau modèle de développement, sera formulée dans un accord collectif entre le gouvernement et les partenaires sociaux, et devrait être signéjeudi 24 février 2022, date de la reprise du dialogue social avec les syndicats, conclut le communiqué.

Lire aussi :Refonte du système sanitaire : besoin urgent de médecins

Moins d’années de formation pour pallier au manque de médecins

La semaine passée, une autre mesure avait déjà été annoncée par le gouvernement afin de remédier au déficit de médecins dans le secteur public. Par le biais d’une note interne envoyée aux présidents des universités publiques, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, avait en effet évoqué sa volonté de réduire la durée de la formation en médecine générale, pour la faire passer de sept ans actuellement à 6 ans à l’avenir.

«C’est une très bonne réforme, car il y a actuellement beaucoup de matières inutiles qui peuvent être coupées totalement du programme sans réduire la qualité de la formation», estime Abderrahim Chab. «Il vaut mieux réduire la durée du cursus, et passer directement à la pratique, comme cela a déjà fait dans d’autres pays, notamment Cuba. Leurs médecins sortent très bien formés au bout d’un bac+5, et leur système de santé est l’un des meilleurs au monde».

Lire aussi :Médecins étrangers : le projet de loi n°33.21 adopté à la Chambre des représentants

La Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie (CNEM) est venue préciser les modalités concernant ce projet de réduction du nombre d’années de formation en médecine. Par le biais d’un communiqué publié mardi, la CNEM informe que «selon les premières données qui lui sont parvenues de la part du ministère de l’Enseignement supérieur, des doyens de facultés et des présidents d’universités», aucun changement n’est prévu de la 1ère à la 5e année et pour les concours d’internat. Le projet de réforme envisagé concernerait une fusion des 6e et 7e années.

La CNEM appelle toutefois le ministère «à adopter une clarté complète et une interaction sérieuse dans ses relations avec la Commission nationale» et à développer «un programme de formation adapté pour la sixième année».

Peu d’arrivées de médecins étrangers au Maroc

En assouplissant les conditions d’exercice de la profession au Royaume, la loi n°33-21 du 26 juillet dernier visait à faciliter l’accès des médecins étrangers au Maroc, mais aussi des professionnels marocains résidant à l’étranger.

«On croyait qu’on assisterait à un afflux de médecins avec cette loi, mais ce n’est pas le cas», regrette le Dr.Abderrahim Chab. «Seulement 40 praticiens étrangers sont arrivés depuis cet été, et en contrepartie, nous avons toujours un trop grand nombre de nos médecins qui partent à l’étranger».

Avec les nouvelles mesures tout juste annoncées par les pouvoirs publics, telles que la future hausse des salaires, Abderrahim Chab se dit toutefois «très optimiste» pour l’avenir.

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