La situation provisoire des charges et ressources du Trésor dégage un déficit budgétaire de 3,7 milliards de DH(MMDH) à fin janvier 2022, contre un excédent de 3 MMDH à fin janvier 2021, selon lebulletin de statistiques mensuel de la Trésorerie générale du Royaume (TGR).
«Le mois de janvier 2021 a été un mois de reprise économique et d’activité intense après plusieurs mois de confinement», rappelle l’économiste et spécialiste des politiques publiques Abdelgani Youmni, qui estime que cette hausse du déficit budgétaire n’est pas spécifique au Maroc. «Janvier 2022 cadre avec un scénario international de hausse sans précédent des cours des matières premières, des coûts de la logistique et des tensions politiques, mais également d’unebaisse sérieuse de l’activité économique, liée à la fermeture des frontières et à des signes de sécheresse qui impactera la consommation et les revenus du monde rural, donc les recettes fiscales», a-t-il précisé.
L’économiste explique en outre qu’il est préférable de calculer le déficit sur l’année fiscale, et non de manière mensuelle ou saisonnière. «N’oublions pas qu’une croissance économique vigoureuse peut absorber une partie du déficit, de même qu’une faible inflation permet de la réduire, surtout si le pays est souverain économiquement et travaille à réduire sa dette extérieure et ses importations des biens et services de première nécessité», avance-t-il, notant qu’«un déficit budgétaire de 3 à 5% est raisonnable».
À l’inverse, un déficit budgétaire excessif peut «alourdir la dette et forcer notre économie à s’endetter sur les marchés internationaux, et cela pourrait conduire à déprécier le dirham et rendre notre facture énergétique, le remboursement de la dette et les importations plus coûteux», souligne notre intervenant, qui pronostique une diminution progressive du déficit budgétaire avec la sortie de la crise et la reprise économique.
Une hausse des recettes fiscales
Le bulletin de laTGR de fin janvier 2022 fait également état d’une hausse des recettes ordinaires brutes de 2,5% à 21,6 MMDH, qui s’explique notamment par l’augmentation des impôts directs (+3,2%), des impôts indirects (+21,1%) et des droits de douane (+13,8%) conjuguéeà la baisse des droits d’enregistrement et de timbre de 7,2% et des recettes non fiscales (72,5%).
«C’est le résultat desprojets des lois des Finances 2021 et 2022qui ont consacré un large chapitre à la réforme fiscale et au recouvrement des impôts pour améliorer les recettes et encourager les entreprises à faire acte de pare-crise pour réduire les effets socioéconomiques de la crise de la Covid-19, précise Abdelgani Youmni. Et de noter que«l’impôt sur les sociétés a augmenté pour plusieurs entreprises, surtout celles travaillant dans le secteur des services».
«Concernant les droits de douane, le Maroc sort progressivement du désert fiscal en matière decommerce extérieur, en luttant contre la contrebande dans le Nord et l’Ouest du Royaume tout en créant une vraie alternative avec la substitution aux importations qui crée de l’emploi, de la TVA et de l’impôt sur le revenu et qui permet une économie annuelle de réserves de devises de plus de cinq milliards de dollars», estime L’économiste. «La révision de certaines dispositions dans les accords de libre-échange avec la Turquie et la Tunisie, ainsi que des coûts de plus en plus élevé du fret venant de Chine et de pays lointains, vont permettre d’améliorer les recettes fiscales pour l’économie intérieure».
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