Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Politique / Les médecins du public en grogne contre Fouzi Lekjaa

Les médecins du public en grogne contre Fouzi Lekjaa

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

Fouzi Lekjaa, ministre délégué en charge du Budget, a levé un coin de voile de la réforme du système de santé, notamment la valorisation des ressources humaines. Il a plaidé pour une révision profonde de la fonction publique médicale, en payant les médecins à l’acte pratiqué. Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) s’est fortement opposé à cette réforme, dénonçant une logique comptable et une approche purement financière.

Temps de lecture : 5 minutes

Les médecins du public sont de nouveau en colère contre le gouvernement. Cette fois, leur ire intervient à la suite des déclarations de Fouzi Lekjaa, ministre délégué en charge du Budget, lors de la réunion du week-end dernier avec les membres de la Commission des finances à la Chambre des représentants. Au cours de cette rencontre, Lekjaa a présenté les prémices dela réforme du système de santé. Interpellé par les parlementaires au sujet de la hausse des salaires des médecins du public, il a reconnu que le salaire de 7.000 DH par mois pour un médecin au Maroc est «insuffisant». Il a expliqué que même après une revalorisation qui élèverait les salaires à plus de 8.000 DH, ces derniers restent «insuffisants pour les médecins».

Ainsi, le responsable a suggéré de réformer en profondeur la fonction publique médicale et de payer les médecins à l’acte pratiqué. Il a souligné dans ce sens qu’«un médecin ne peut pas être un fonctionnaire»,et qu’il«doit être rémunéré à l’acte pratiqué, avec un seuil minimum et un plafond». «S’il arrive à atteindre 100.000 DH par mois, tant mieux pour lui, s’il préfère travailler peu et gagner 30.000 DH, c’est son choix également», a-t-il précisé.PourLekjaa, il est impossible d’avoir deux structures dans le système de santé, avec un secteur privé qui permet aux médecins d’avoir des rémunérations différentes de leurs confrères du public. Selon lui, il est temps de «rompre avec les anciennes considérations liées à l’échelon, l’échelle, le grade… et aller vers un nouveau système». Le ministre a d’ailleurs annoncé ce week-end que le projet de loi est déjà prêt et devrait faire prochainement son entrée dans le circuit législatif.

Lire aussi :Pass vaccinal, immunité collective, réforme de la Santé… les précisions d’Aït Taleb

La condamnation du SIMSP

Les précisions de Fouzi Lekjaa ont très vite attisé la colère du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP), qui en réponse a adressé une lettre incendiaire le 1er novembre Lekjaa ainsi qu’à Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale, et à Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement. «Les médecins reçoivent avec stupéfaction toutes les justifications et arguments fragiles derrière lesquels se cachent les gouvernements successifs pour se désengager de leurs promesses», tonne la correspondance à travers laquelle le SIMSP a lancé : «nous le disons à tous avec clarté : nous condamnons les récentes déclarations du ministre délégué chargé du budget». Et de noter que les justifications de Lekjaasont «infondées» et dissimulent «une logique comptable et une approche purement financière qui ne prend pas en considération la dimension sociale».

El Mountadar Alaoui, secrétaire général du SIMSP, martèlepour sa part : «nous sommes opposés à tout traitement unilatéral de cette réforme, sans faire participer les syndicats pour donner leurs avis». Il précise que ledit syndicat réclame que le gouvernement adopte une approche participative, ajoutant : «nous avons nous-même revendiqué cette réforme. Pourtant, lors de l’intervention du ministre chargé du Budget, il a annoncé que la réforme est prête et qu’elle sera bientôt soumise au Parlement alors que nous ne disposons pas d’informations sur ce nouveau texte». Le SIMSP estime que ce projet pourrait être «dangereux», si son élaborationne prend pas en considération l’avis et les observations des médecins du secteur public.

La réforme du secteur doit émaner des revendications de ses professionnels, estime Alaoui. Il explique que les médecins du public veulent que «les acquis de la fonction publique soient préservés» sur la base des grandes lignes de leurs dossiers revendicatifs. De plus, le SIMSP précise dans sa lettre, son attachement à la mise en place d’un système de salaire fixe suffisamment motivant. Ilévoque aussi l’importance de l’autorisation del’indice 509 avec toutes ses indemnités. Une mesure qui a longtemps été considérée comme une priorité pour les médecins du public, et dont l’application permettra une augmentation des salaires.

Désormais, le syndicat exige l’ouverture «d’un débat national» autour de cette réforme et met en garde«contre toute tentative de l’imposer de manière unilatérale».

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Quand l’Algérie défie toute logique !

Quelle mouche a encore piqué l'Algérie ? Cette question, résonnant avec un mélange d'incompréhension et de consternation, émerge au cœur d'u…

Bilan à mi-mandat : Aziz Akhannouch face aux médias

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a récemment été interviewé par, conjointement, les deux chaînes nationales, Al Oula et 2M. Cet ent…

Bilan à mi-mandat : les réalisations et défis du gouvernement d’Aziz Akhannouch

Dès l'ouverture de son discours, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a célébré les réussites diplomatiques du Royaume, soulignant les …

18e Congrès de l’Istiqlal : vers une nouvelle dynamique politique et idéologique

La commission préparatoire du 18e congrès du Parti de l'Istiqlal est en pleine effervescence avec la réception de 107 demandes de candidatur…

Rapport SIPRI : le Maroc réduit ses dépenses militaires

Le très attendu rapport de l'nstitut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) vient d'être publié. L'institut spécialise …

Sahara : le blocage politique et l’implication algérienne discutés au Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi à huis clos pour examiner les derniers développements dans le dossier du Sahara. La réunio…

Parlement : les enjeux de la session du printemps

L’ouverture de la deuxième session de l’année législative 2023-2024 a vu la réélection du candidat du Rassemblement national des indépendant…

Maroc-Belgique : un socle solide pour une coopération multidimensionnelle

La Haute commission mixte de partenariat entre le Maroc et la Belgique a tenu sa 3e réunion ce lundi 15 avril 2024 à Rabat, sous la coprésid…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire