ONU-Sahara : qui est Staffan De Mistura et quels sont les défis qu’il doit relever ?
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La nomination du nouvel envoyé personnel du secrétaire général (SG) des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, au Sahara est imminente. L’italo-suédois Staffan De Mistura, proposé par Guterres pour succéder à Horst Kohler à ce poste, a été approuvé ce mardi par le Maroc, soit plus de quatre mois après avoir été validé par le Polisario. Des négociations ont ainsi été entamées par le SG de l’ONU avec les membres du Conseil de sécurité (CS) pour confirmer la nomination de De Mistura, qui seraprobablement annoncée dans les prochains jours.
Le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a exprimé l’engagement du Maroc à coopérer dans les négociations sur le Sahara. Il a déclaré que «De Misturapourra compter sur la coopération et le soutien, sans faille, du Maroc dans la mise en œuvre de sa facilitation pour le règlement de ce différend régional, et ce conformément aux résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007, notamment les résolutions 2440, 2468, 2494 et 2548, qui ont consacré le processus de Tables rondes avec ses quatre participants et ses modalités».
Hilale a expliqué que «le Maroc a été consulté au préalable au sujet de cette nomination et a déjà notifié son accord à Antonio Guterres». Selon lui, l’accord du Maroc «émane de sa confiance permanente et son soutien constant aux efforts du Secrétaire général de l’ONU, pour parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis au différend régional sur le Sahara marocain». Le diplomate marocain a décrit Staffan De Mistura comme une pierre angulaire de l’ONU dans ses efforts pour régler les différends de manière pacifique.
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Qui est doncStaffan De Mistura ?
Né le 25 janvier 1947 à Stockholm, Staffan De Mistura est un diplomate italo-suédois, fonctionnaire de l’ONU et ancien membre du gouvernement italien. Il a occupé plusieurs postes au sein des Nations Unies, notamment celui de Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Irak (2007-2009) et en Afghanistan (2010-2011), Représentant personnel du Secrétaire général pour le Sud-Liban (2001-2004) et Directeur du Centre d’information des Nations unies à Rome (2000-2001). Son travail et ses missions l’ont conduit à se rendre en Afghanistan, en Irak, au Rwanda, en Somalie, au Soudan ou encore en ex-Yougoslavie. Avec une carrière comptant près d’une trentaine de missions onusiennes, De Mistura a également rempli de 2014 à 2019 les prérogatives d’envoyé spécial du SG de l’ONU pour la Syrie.
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Quels sont les défis qu’il doit relever dans la question du Sahara ?
La nomination de Staffan De Mistura au poste d’envoyé personneldu SG de l’ONU pour le Sahara intervient alors que l’Algérie et le Maroc ont mis fin à leurs relations diplomatiques, bien que «leurs consulats généraux restent ouverts de part et d’autre dans les deux pays», nous explique Hafid Boutaleb, expert en relations internationales. Il précise que cette rupture «est le couronnement d’un long processus de dégradation des liens entre Rabat et Alger». Ainsi, cette situation représente l’un des défis majeurs auxquels devra faire face le nouvel émissaire, qui a déjà essuyé un échec cuisant au terme de son mandat d’envoyé spécial en Syrie. «C’était un échec retentissant, car il n’a pas réussi à ramener autour de la table des négociations les différents belligérants impliqués dans ce conflit de taille, qui a fait plus d’un demi-million de morts», précise Boutaleb.
Pour l’expert, contrairement à la complexité du conflit syrien, la crise du Sahara marocain est plus artificielle. Ainsi, De Mistura «a l’opportunité de faire valoir ses talents de négociateur, puisqu’il n’y a pas de guerre ni de conflit ouvert sur le terrain. On sait tous que la situation actuelle dans les provinces du Sud du Royaume est parfaitement pacifique, et leurs habitants jouissent de tous leurs droits. D’ailleurs, on a constaté après les élections du 8 septembre que les résidents de cette région sont ceux qui ont enregistré les taux de participation les plus élevés du pays».
Toujours selon Hafid Boutaleb,le nouvel envoyé du SG de l’ONU pour le Sahara devra aller «plus loin que ces prédécesseurs et faire prendre conscience aux Algériens et au Front Polisario que le plan d’autodétermination n’est plus d’actualité». Il devra leur faire comprendre que plus vite ils adhèreront au plan d’autonomie proposé en 2007 par le Maroc, plus vite les négociations pourraient reprendre pour définir les marges de manœuvre démocratiques de chaque partie impliquée, notamment pour assurer un avenir meilleur pour cette région. «Il faut aussi noté que le conflit artificiel du Sahara, qui dure depuis près d’un demi-siècle, est soutenu par plusieurs belligérants, mais n’est aucunement lié à une réelle volonté de décolonisation, car la décolonisation a été réalisée en 1975 par la Marche verte et la signature des accords de Madrid entre le Maroc et l’Espagne», avance notre interlocuteur. Et d’ajouter que «De Mistura devra principalement gérer la reprise du dialogue entre les différentes parties concernées par ce dossier, et ce, sur la base de la solution avancée par le Royaume et approuvée par plusieurs pays», dont les États-Unis.
Enfin, il est clair qu’à la suite de la nomination de Staffan De Mistura au poste d’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, il lui faudra un peu de temps pour se pencher sur ce dossier épineux et proposer ses propres solutions. Ainsi,à quelques semaines de la réunion du Conseil de sécurité relative à la prolongation de la mission onusienne au Sahara (Minurso), «il va falloir donner la chance à cette nouvelle médiation du SG de l’ONU à travers Staffan de Mistura» en prolongeant une nouvelle fois son mandat.
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