Croissance économique : les prévisions du FMI pour le Maroc et le monde

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Liban : reprise des discussions incertaines avec le FMI

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Selon le dernier rapport de Perspectives de l’économie mondiale (PEM) du Fonds monétaire international (FMI), la croissance du produit intérieur brut (PIB) du Maroc connaitra une hausse de 4,5% en 2021, alors que les prix à la consommation ne devraient augmenter que de 0,8%. L’organisme international estime que ces prévisions positives placent le Royaume parmi les marchés émergents et les économies en développement les plus performants. Ce lundi, le FMI a en plus annoncé sa décision d’augmenter sa capacité de prêt de 650 milliards de dollars afin de soutenir les pays les plus vulnérables en ces temps de crise sanitaire de la Covid-19.

La croissance économique du Maroc se confirme. Dans son rapport de juillet de Perspectives de l’économie mondiale (PEM), le Fonds monétaire international (FMI) a fait état de prévisions de croissance économique positive dans plusieurs régions du monde, dont le Maroc. Dans ce rapport, le FMI a spécifiquement mentionné le Royaume parmi les marchés émergents et les économies en développement les plus performantes. Selon les auteurs du document, le Maroc a bénéficié d’une «activité soutenue» au cours de l’année 2021, compensant les tendances à la baisse observées dans d’autres régions du monde.

L’organisme international prévoit ainsiune augmentation d’environ 4,5% de la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel du Royaume en 2021, alors que les prix à la consommation ne devraient augmenter que de 0,8%. Le taux d’inflation du pays devrait également connaitre une légère hausse au cours de l’année prochaine, mais restera probablement parmi les plus bas enregistrés ces six dernières années. Des prévisions un peu moins optimistes que ceux de Bank Al-Maghrib qui table sur une croissance de 5,3% en 2021 et une inflation de 1%.

Dans le reste du monde, l’économie mondiale devrait croître de 6% en 2021 et de 4,9% en 2022 selon le FMI. Alors que plusieurs pays de la catégorie des marchés émergents devraient connaitre des contractions économiques continues en raison de la pandémie, les économies des nations développées devraient se renforcer dans un avenir proche, précise le rapport.

Lire aussi :FMI : l’accès inégal aux vaccins creuse les inégalités économiques

Les secteurs de l’automobile et de l’agriculture à la rescousse

Pour le Maroc, les récents développements des secteurs de l’automobile et de l’agriculture continuent de soutenir la reprise du Royaume malgré les effets de la Covid-19. D’ailleurs, le dernier bulletin mensuel des échanges extérieurs de l’Office des changes indique queles exportations marocaines d’automobiles ont atteint 42,33 milliards de DH (MMDH) en juin 2021, contre 29,65 MMDH une année auparavant. Il s’agit de la poursuite d’une tendance de croissance positive dans l’industrie automobile marocaine, une source clé de revenus pour le pays.

De même, le gouvernement marocain a annoncé que, cette année, lasaison agricole sera plus riche que la précédente. Ainsi,même siles prix mondiaux des denrées alimentaires affichent une hausse, les productions agricoles du pays lui permettraient d’accroitre ses revenus économiques.

Augmentation des capacités de prêts du FMI

Outre son rapport des PEM de juillet, le FMI a annoncé ce lundi 2 août l’augmentation de ses capacités de prêt de 650 milliards de dollars afin de soutenir les pays les plus vulnérables en ces temps de crise de la Covid-19. C’est le conseil des gouverneurs del’institution qui a approuvé cette décision, qualifiée d’historique parla directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. «Il s’agit d’une décision historique : la plus importante allocation de droits de tirages spéciaux (DTS) de l’histoire du FMI et une bouffée d’oxygène pour l’économie mondiale en cette période de crise sans précédent», a déclaré Georgieva. Cette dernière a expliqué que cette allocation bénéficiera «à tous les pays membres, répondra au besoin mondial de réserves à long terme, stimulera la confiance et renforcera la résilience et la stabilité de l’économie mondiale». Ces DTS serviront aussi de bouée de sauvetage pour les États les plus impactés par les effets de la pandémie de la Covid-19.

D’après France 24, ces nouveaux DTS seront attribués aux pays membres proportionnellement à leur quote-part au FMI et que ce programme sera mis en œuvre le 23 août. Environ 275 milliards de dollars seront ainsi consacrés aux pays émergents et à ceux en développement. De plus, la directrice générale du FMI souligne que les échanges d’actifs vont se poursuivre avec les pays membres de l’organisme international, l’objectif étant de «déterminer les options viables d’un transfert volontaire des DTS des pays plus riches aux pays plus pauvres et plus vulnérables» pour les aider à réaliser une croissance résiliente et pérenne.

Dans le détail, explique Nadia Daar, responsable du FMI à Washington, les nouveaux DTS fourniront aux pays en développement sinistrés les liquidités dont ils ont besoin sans augmenter leur dette. Pour ce faire, et pour assurer une distribution équitable des DTS, les gouvernements devronttravailler en toute transparence et en collaboration avec la société civile.

Enfin, il faut noter que les DTSne sont pas une monnaie et n’ont pas d’existence matérielle. Créés en 1969, ces droits de tirage spéciaux «reposent sur un panier de cinq grandes monnaies internationales, le dollar, l’euro, la livre, le renminbi ou yuan, et le yen». Suite à leur émission, ils peuvent servir de monnaie de réserve pour stabiliser la valeur de la monnaie intérieure, ou être convertis en monnaies plus fortes pour financer des investissements. L’attrait principal des DTS pour les pays les plus pauvres réside dans leur capacité à leur procurer des devises fortes tout en leur évitant de verser des taux d’intérêt conséquents.

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