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Dans un contexte d’amélioration globale du niveau de vie des Marocains, en particulier en milieu urbain, le taux de pauvreté absolue a nettement reculé depuis 2001 pour atteindre 1,2% en 2019. C’est ce qu’a souligné l’Observatoire national du développement humain (ONDH) dans sa nouvelle étude, intitulée « La dynamique de la pauvreté au Maroc ».
Selon les résultats de cette enquête, présentés, ce mardi 8 juin, lors d’un webinaire, le taux de pauvreté relative se maintient à un niveau encore élevé, surtout en milieu rural où il a atteint 36,8% en 2019. Durant la même période, l’incidence de la pauvreté relative a reculé en milieu urbain de 9% à 6,4%.
En 2019, près de 45% des Marocains, dont 38,6% dans le milieu urbain et 58,4% dans le milieu rural, se considéraientsubjectivement pauvres, souligne l’étude. La pauvreté subjective (pourcentage des chefs de ménages qui se considèrent en situation de pauvreté) affecte l’ensemble des classes sociales, mais à des niveaux différents. Ainsi, le taux de pauvreté subjective a été de 55,7% parmi les 20% les plus pauvres et 26,7% parmi les 20% les plus aisés, fait savoir la même source.
L’enquête a également révélé qu’au niveau national, 48,5% de la population a connu au moins une fois une expérience de pauvreté entre 2012 et 2019. De plus, 18,2% des Marocains, dont 34,4% en milieu rural contre 5,5% en milieu urbain, ont été, entre 2012 et 2019, en situation de pauvreté chronique.
S’agissant de la pauvreté transitoire, elle a concerné 30,3% des individus au niveau national (21,9% citadins contre 41,3% ruraux).
Concernant les mouvements à travers le seuil de pauvreté relative entre 2012 et 2019, l’étude montre qu’un individu vivant dans un ménage pauvre a 56% de chance de se soustraire de cette situation. En revanche, le risque d’entrée en pauvreté d’un individu issu d’un ménage non pauvre est de 13,7%. La probabilité qu’un individu pauvre en 2012 le reste encore en 2019 est de 43,3%, souligne l’ONDH.
Par ailleurs, parmi les facteurs clés d’entrée dans la pauvreté relative figurent notamment la composition familiale (nombre d’enfants, monoparentalité, etc.), la situation dans l’emploi et le niveau de scolarité de l’individu ou du chef du ménage auquel il appartient, explique l’étude. De même, le fait de connaître une première expérience de pauvreté accroît les risques d’entrée à nouveau en pauvreté, estime la même source.
La pandémie du nouveau coronavirus, survenue bien après la période observée par l’ONDH, a créé une véritable déflagration économique et sociale au Maroc. Selon une étude du Haut-Commissariat au plan (HCP), dès le printemps 2020, la pauvreté absolue, ne permettant pas de satisfaire aux besoins fondamentaux, a flambé dans le pays. Son incidence a été multipliée par sept, passant de 1,7% à 11,7%. Et pour les personnes en situation de vulnérabilité, le taux a plus que doublé, passant de 7,3% avant le confinement à 16,7% pendant le confinement. Si la Covid-19 a profondément creusé les inégalités, les mesures mises en place par le Royaume ont permis d’atténuer le choc, mais ces aides n’ont pas été durables.
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