Guerre contre Gaza, un appel à la libération des consciences
Les plus spontanés à battre le pavé dans les villes marocaines en solidarité avec le peuple palestinien martyr ont été les franges populaires et les cadres des mouvances à référentiel islamique et de gauche. Puis, au fil des épisodes du génocide à Gaza, tel que les spécifications des Nations Unies le qualifient désormais, les esprits et l’expression se libèrent peu à peu, élargissant le spectre des réactions à diverses sensibilités.
Le martyr de Palestiniens a produit comme une déflagration mondiale qui, non seulement, suscite la solidarité entre peuples, mais parvient à secouer les consciences individuelles et collectives. Avouons que le processus met du temps à s’étendre, tant la fusion d’une partie de notre élite dans le moule de pensée occidental était puissante. Cependant, les langues de notre élite intellectuelle se délient en sourdine, leurs plumes s’expriment, bien qu’avec prudence et délicatesse, et leurs jambes parfois s’aventurent dans quelques manifestations. Ils ne donnent pas la voix ni le verbe franc comme les manifestants de la première heure, mais ils ont mal à leur humanité. Ils réalisent à quel point l’évolution du conflit de Gaza interpelle leur conscience.
La qualification de crime de guerre ne suffit même plus à qualifier les horreurs de Gaza et de Cisjordanie. Mais ce qui transparaît de l’attitude et positions politiques des parties prenantes de cette guerre, en Europe comme en Amérique, c’est que le ciblage du «village irréductible» des résistants gazaouis n’est que la focalisation exacerbée d’une guerre impérialiste plus large et plus étendue dans le monde, contre toute velléité d’indépendance où qu’elle soit et quelle qu’elle soit : Indépendance des terres, du destin, des moyens de développement, des choix de mode de vie. Écrase-toi, tu me gênes. Le profil du bon citoyen de nos territoires pacifiés serait un humain flottant, mais arrimé, affairé, mais soumis, ambitieux, mais aiguillonné, harassé par le quotidien, mais diverti, informé, mais discipliné, ingénieux, mais asservi, à peine vindicatif, mais basiquement pacifiste. Sous l’habit de l’acteur, se contente le bon facteur.
Nos territoires ne sont pas les seuls domptés par le totalitarisme du capital et de la post-modernité. Que d’esprits libérés en occident se sont héroïquement soulevés contre leurs États défenseurs de l’occupation israélienne. Qu’on les écoute juste un peu. Eux et nous portons aujourd’hui le même combat. Nous nous libérons du profil ci-dessus décrit, à la recherche d’une liberté de penser «out of the box» et d’être soi-même et autrement. La résistance palestinienne est poussée à porter les armes. Ce faisant, elle nous appelle nous autres à porter le flambeau. Chaque pas arpenté dans nos rues en effervescence, chaque slogan audacieux scandé aux oreilles du monde libère une parcelle en nous, au-delà du soutien exprimé envers cette Palestine en pleine guerre de libération. Telle guerre, de nombreux peuples l’avaient initiée dans l’histoire douloureuse de l’impérialisme. Les Gaulois contre Rome, les Indiens d’Amérique contre l’Europe, les Incas contre les Conquistadors. Aujourd’hui, les Palestiniens sont en passe de la réussir malgré l’infériorité militaire, mais par la force des bras et la bravoure de l’âme. À tout contexte ses moyens, à condition de choisir les bons ; n’en déplaise à un certain Bush conquérant, qui avait offert en 2003 à un Chirac par trop militant du droit des peuples arabes, des ouvrages sur l’histoire des «bons indiens», anéantis et parqués à jamais.
De nombreux intellectuels du Maroc et d’autres territoires conquis ont été formés à l’école occidentale, qui domine aujourd’hui avec efficacité et expertise. Les institutions culturelles, politiques et mêmes scientifiques occidentales, sont fières de nous, nous encensent et récompensent tant que nous sommes au service du système dominant, employés de cette grande industrie qui, si elle n’est pas lucrative pour tous, est en revanche destructrice pour tous. En contrepartie, une sensation de bien-être et d’accomplissement du bon élève réussit à nous emplir et à nous fidéliser davantage.
Les puissances occidentales tiennent les régimes du Moyen-Orient par leurs trônes. Ils tiennent l’État marocain ancestral par le Sahara, lequel s’est habilement sorti de l’étau économique de la France, de l’Allemagne et de l’Espagne, mais s’est incliné devant le Damoclès géostratégique des États-Unis. Quant à nous, citoyens mondialisés, ils nous tiennent par leurs langues, fonctionnellement puis culturellement intégrées, par leur mode de pensée intériorisé, par leurs produits largement consommés ou encore par leurs visas de vacances parcimonieusement distribués. Et qui sait, le pire est encore à venir. De quoi ce One Best Way, est-il le nom ? À une autre époque, Lhoucine Slaoui l’avait appelé Zamane Maricane.
Jusqu’à quand le miroir aux alouettes occidental brillera-t-il de tous ses feux à nos yeux épatés, vendant l’illusion d’une émancipation libératrice du joug de la tradition ? D’aucuns se retranchent derrière le confort intellectuel de «l’universalité des valeurs» dans une arène politique, culturelle et sociale mondialisée, dont nous sommes les facteurs sans en être les acteurs ? Va-t-on continuer à fustiger, comme repli identitaire d’un autre âge, l’attachement viscéral et serein de nos concitoyens aux valeurs ancestrales et à un mode de vie plus authentique ? N’est-il pas temps que les intellectuels et leaders d’opinion éclairés s’inscrivent tous, modernistes et traditionalistes dans une réingénierie de la pensée qui nous préserve de l’aliénation mondialiste sournoise, sans nous engluer dans une tradition passéiste stérile ?
À chacun sa vision du monde. L’objet ici n’est pas d’accuser, mais, à la faveur de cet élan planétaire de remise en question, d’inviter notre élite intellectuelle à interroger son parcours, avec plus d’introspection et de lucidité.
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