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Dans un mouvement de défiance contre les manquements du gouvernement, la Confédération démocratique du travail (CDT) a annoncé la tenue d’une grève nationale dans le secteur de la santé les 3 et 4 avril 2024. Cette décision fait suite à un constat d’échec du gouvernement à honorer ses engagements et à prendre au sérieux les revendications des professionnels de la santé. Réunie le samedi 30 mars, la branche santé de la CDT a exprimé son insatisfaction face à l’attitude jugée négligente du gouvernement, notamment en ce qui concerne l’implémentation des accords déjà établis.
La CDT monte au créneau
La CDT critique vivement la politique du gouvernement, accusé de négliger les aspirations légitimes du personnel soignant tout en prétendant réformer le système de santé dans le cadre de l’extension de la couverture sociale et sanitaire. L’organisation syndicale reproche au gouvernement de ne pas améliorer les conditions de travail ni de répondre aux attentes des professionnels, ce qui mine leur confiance et leur motivation à contribuer aux réformes attendues.
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Face à cette impasse, la CDT affirme sa détermination à intensifier son combat par des moyens légitimes de protestation, refusant toute négociation sur l’application des nouvelles lois relatives au système de santé tant que leurs revendications matérielles n’auront pas été satisfaites. L’appel à l’unité syndicale et à la mobilisation continue du personnel de santé vise à contraindre le gouvernement à reconnaître et à répondre aux demandes légitimes des travailleurs, dans un esprit de respect mutuel et de dialogue constructif.
Revendications salariales
Après les protestations des enseignants, c’est au tour des syndicats du secteur de la santé d’exiger des augmentations de salaire et des indemnisations pour diverses catégories professionnelles. Ce secteur, longtemps négligé, est aujourd’hui au cœur d’un processus de réforme.
Pour prévenir une crise similaire à celle rencontrée dans l’éducation, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a initié des discussions préventives avec les syndicats concernés. Ces rencontres ont abouti à la signature de procès-verbaux qui, bien qu’inclusifs de certaines remarques syndicales, ont souligné des divergences sur l’application des accords. Les décisions attendues devaient être soumises à l’appréciation du chef du gouvernement pour arbitrage. Toutefois, l’absence de réponse concrète du ministère de la Santé et du gouvernement a poussé les syndicats à intensifier leurs actions.
Vers une quatrième grève
Les huit syndicats vont procéder à leur quatrième action de grève depuis la conclusion d’accords préliminaires avec le ministère de la Santé fin janvier 2024. Le mouvement de grève, qui a débuté par une journée d’arrêt de travail le 29 février, s’est intensifié avec des actions les 6 et 7 mars, et a été suivi d’une autre les 20 et 21 mars. Ces actions font suite à des négociations tenues fin décembre 2023, impliquant des représentants des ministères des Finances, de la Fonction publique et du Secrétariat général du gouvernement.
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Les accords en question prévoient une revalorisation salariale pour le personnel soignant, avec une augmentation de 1.500 DH pour les infirmiers et de 1.200 DH pour les techniciens de santé. Ils incluent également une hausse de certaines indemnités et l’introduction d’un nouveau grade pour l’ensemble des catégories professionnelles du secteur à partir de 2026.
Toutefois, deux points majeurs restent en suspens : la date effective de ces augmentations et la mise en place du nouveau grade. Les syndicats réclament une application immédiate des revalorisations dès janvier 2024 et l’instauration du nouveau grade en 2025. Face à l’inaction gouvernementale sur ces demandes, le Syndicat indépendant des infirmiers et des techniciens de la santé exprime son mécontentement, déplorant le manque de réponses concrètes à leurs revendications.
Inquiétudes dans les facultés de médecine et de pharmacie
La grogne persiste aussi au sein des facultés de médecine et de pharmacie à travers le Royaume, où étudiants et corps enseignant expriment leur frustration face à l’incertitude entourant la réforme de la formation médicale. Malgré trois mois de protestations, y compris grèves et boycotts d’examens, les réclamations concernant la clarté du programme de la nouvelle 6e année de médecine et le détail des spécialisations restent sans réponse.
Il y a plus d’un an, une réforme visant à réduire le cursus médical de sept à six ans a été adoptée. Cependant, la mise en œuvre effective de la 6e année demeure ambiguë, soulevant des questions sur l’accompagnement des étudiants dans ce changement et le retard dans la diffusion d’un cahier des charges pédagogique détaillé pour le troisième cycle. Cette absence de clarté continue d’alimenter les tensions et les actions de protestation au sein des établissements.
Les médecins résidents et internes
Le 13 mars dernier, les médecins résidents et internes ont, à leur tour, manifesté leur mécontentement à travers une grève nationale d’une journée, exprimant leur frustration face au manque de communication du ministère concernant leurs sollicitations pour des discussions. Les revendications de ces professionnels de la santé incluent une augmentation de leurs indemnités, passant de 3.500 DH à 12.000 DH pour les résidents volontaires et à 10.000 dirhams pour les internes. Ils appellent également à une réduction substantielle de la durée de leur engagement contractuel envers l’État, de huit ans à seulement deux.
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Une autre exigence majeure de ces médecins est l’accès à une protection sociale adéquate, une prérogative dont ils se disent actuellement privés. De plus, ils critiquent leur exclusion des discussions stratégiques liées à la réforme en cours du secteur de la santé, un domaine en pleine évolution avec des initiatives majeures telles que la généralisation de la protection sociale. Les professionnels de la santé soulignent leur rôle essentiel dans la mise en œuvre réussie de ces réformes et réclament une reconnaissance et une inclusion appropriées dans le processus décisionnel.
Engagement du gouvernement en faveur du dialogue social
Le gouvernement, par la voix de son porte-parole Mustapha Baïtas, réaffirme son engagement en faveur du dialogue social, tant au niveau global que sectoriel. Lors d’une conférence de presse Mustapha Baïtas a mis en avant l’expérience positive du gouvernement dans la conduite de dialogues dans divers secteurs, notamment avec les syndicats de l’éducation, soulignant l’importance accordée au dialogue par le gouvernement actuel.
Baïtas a également mis en avant la volonté du gouvernement de s’attaquer aux problématiques de longue date avec une attitude positive, en promettant de poursuivre sur cette voie. Cependant, il n’a pas fourni de clarifications quant aux raisons pour lesquelles les accords conclus avec les syndicats du secteur de la santé, notamment sur les aspects financiers, n’ont pas été pleinement mis en œuvre.
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