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Russie : le patriarche Kirill, du KGB à la tête de l’Église orthodoxe
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Milliardaire au passé trouble, anciennement du KGB, le patriarche Kirill de Moscou, soutien inconditionnel de Poutine, n’est pas tout à fait l’image qu’on se fait d’un saint homme.
De son vrai nom Vladimir Mikhaïlovitch Goundiaïev, celui que l’on nomme « Kirill » est, depuis 2009, le seizième patriarche de l’Église orthodoxe russe. Ces derniers temps, il s’est régulièrement retrouvé sous le feu des projecteurs en raison de ses prises de position en faveur de l’offensive russe en Ukraine.
Jeudi 5 janvier, le patriarche de l’Église orthodoxe russe de Moscou, Kirill (ou Cyrille, en français), appelait à un cessez-le-feu sur le front russo-ukrainien à l’occasion du Noël orthodoxe. Quelques heures plus tard, le président Vladimir Poutine ordonnait une trêve de 36 heures, la première décrétée depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine – bien que les tirs d’artillerie se poursuivaient finalement, vendredi, des deux côtés.
Le patriarche Kirill a-t-il une telle influence en Russie qu’il peut imposer un cessez-le-feu à Vladimir Poutine ? Portrait et éléments de réponse.
«Si l’argent permettait d’acheter sa place au paradis, ça ne serait pas un problème pour lui. Soutien inconditionnel de poutine, est un milliardaire au passé trouble, pas tout à fait l’image d’un saint homme, on vous explique. Le pape François l’avait qualifié « d’enfant de cœur de Poutine« , à ceci près qu’il n’est absolument pas un enfant de cœur, le patriarche Kirill, formé par le KGB, a fait fortune dans le tabac.» Trois bonnes raisons d’écouter ce podcast :
Guerre et paix
Aujourd’hui âgé de 76 ans, Kirill a su se faire une place au sein de l’establishment russe. «Il n’a pas de pouvoir au sein de l’État russe à proprement parler. Ce n’est pas le guide spirituel du régime. Il fait toutefois partie du système parce qu’il représente la principale religion traditionnelle en Russie», note Antoine Nivière, professeur à l’université de Lorraine, spécialiste de l’histoire culturelle et religieuse de la Russie.
La carrière du patriarche Kirill est nourrie de longue date d’un soupçon de liens étroits avec le KGB, les services secrets soviétiques, qui s’appuyaient sur l’institution pour espionner les fidèles du temps de l’URSS.
Dans les années 1990, il est éclaboussé par un scandale : l’Église étant alors accusée de profiter de ses exemptions fiscales pour revendre à profit des cigarettes. Cette affaire lui vaudra le surnom de « métropolite (évêque, ndlr) du tabac ».
Kirill voit pourtant son influence récompensée notamment en 2020 où une référence à Dieu est inscrite dans la Constitution de la Russie. Une réforme validée en même temps que celle autorisant Vladimir Poutine à rester au pouvoir jusqu’en 2036.
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