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En marchant devant un lycée marocain, à l’heure de sortie de ses élèves, vous pourrez sentir de douces odeurs qui raviront vos narines. Certaines vous rappelleront même les doux parfums d’antan. Tantôt gâteau, tantôt cerise, en vous concentrant un peu vous pourriez même trouver des panachés !
Ne vous y trompez pas, il n’y a aucun vendeur de glace devant ces lycées. Non, ce ne sont plus les années 1990 voyons ! En vous approchant, vous constaterez que ces enfants âgés, en moyenne, d’une quinzaine d’années, amènent vers leur bouche une sorte de stylos fluorescents, ou de carrés ressemblants à une minie souris d’ordinateur fixe… voilà une référence que cette génération ne comprendrait pas !
Eh bien, ces petits stylos de toutes les couleurs sont des cigarettes électroniques, dites aussi vape. Elles sont de plus en plus présentes dans les mains des jeunes adolescents. Et, selon une étude nationale citée par le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, ce sont les adolescentes marocaines qui sont le plus victimes de ce marketing coloré. Les adolescentes âgées de 15 à 17 ans représentent le groupe d’utilisateurs le plus important, à hauteur de 5%. Les garçons du même groupe d’âge ne sont pas en reste, avec un taux de 2%.
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Il faut dire qu’elles sont faciles d’atteinte. Il suffit de se rendre sur une plateforme de livraison, de cliquer sur le bouton « Je confirme que je suis majeur(e) » et sans aucune vérification le tour est joué. L’enfant a accès à une multitude de produits à des prix dérisoires.
Selon l’étude « MEDSPAD » de 2021 :
Près de 7,7% des élèves ont déjà essayé la cigarette électronique avant l’âge de dix ans !
Mais ce n’est pas tout. Avec l’âge, le chiffre augmente pour atteindre les 9,6% pour le groupe des 10-12 ans, 23,4% pour les 13-14 ans et 60% chez les 15 ans et plus !
Même si c’est rose bonbon, cela reste très néfaste pour la santé. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne cesse de dénoncer ce type de campagne promotionnelle qui cible directement les enfants, en sponsorisant des posts sur les réseaux sociaux les plus utilisés par les plus jeunes, comme TikTok. Outre cela, les marques ne reculent devant aucune dépense pour vendre. Elles ont, en effet, souvent recourt à l’aide des influenceurs pour donner une ‘’bonne ‘’ image à cette cigarette électronique.
Une couleur ne couvrira pas les risques de cancers, de problèmes pulmonaires ou cardiaques, de soucis au niveau du développement cérébral…
La prévention contre la cigarette électronique
Une mise en garde étant importante pour sensibiliser le jeune public aux risques sanitaires, le ministère de tutelle a mis ce sujet au cœur du programme national de santé scolaire et universitaire pour la période 2022-2030. Le ministre relève qu’avant toute chose, le plus important étant de se focaliser sur la psychologie des adolescents. Il déclare vouloir prévenir les troubles de la dépendance à la nicotine, ainsi qu’aux cigarettes électroniques.
Il est donc prévu de consolider les compétences des acteurs du secteur en leur octroyant des formations spécialisées. Par ailleurs, la tutelle finalise un partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale afin de mettre en place un plan d’action sur la santé scolaire, pour la période 2024-2026.
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Autre avancée très intéressante, le ministère va mettre en place une ligne d’assistance pour accompagner les adolescents le souhaitant, en les suivant durant leurs comportements addictifs ou leurs souffrances psychologiques.
Une souffrance continentale
Si le monde compte plus d’un milliard de fumeurs, 80% sont originaires des pays pauvres ou en voie de développement. Selon les chiffres de l’OMS de 2017, l’Afrique compte au moins 77 millions de fumeurs. Et en sept ans, les chiffres ont certainement explosé.
Même si la tendance est à la baisse partout dans le monde, les fabricants de tabac se frottent continuellement les mains sur le continent africain. Selon les chiffres de Tobacco Atlas, entre 1980 et 2016, la consommation de cigarette en Afrique a augmenté de 52%.
Cette hausse amène à un total de 250 milliards de cigarettes fumées en Afrique.
Les estimations de l’OMS ne garantissent rien de bon pour l’avenir sanitaire du continent. Un adolescent sur 5 consommerait du tabac ou un dérivé, à savoir de la chicha, de la cigarette électronique… Les enfants en Afrique, sont d’autant plus concernés par la consommation de tabac. Et lorsque l’on parle d’enfants, il s’agit de petits êtres de moins de 10 ans.
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