Réseaux sociaux : quels sont les vrais usages des Marocains ?

Avatar de Hajar Toufik
Temps de lecture :

Le Danemark veut interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ansImage d’illustration. © DR

A
A
A
A
A

Depuis sa première édition en 2020, le baromètre des réseaux sociaux au Maroc s’est imposé comme un outil précieux pour suivre les habitudes des Marocains en matière d’utilisation des applications. Après des années de croissance exponentielle, l’édition 2023 du rapport de Sunérgia sur cette question présente un ralentissement surprenant. Une baisse de quatre points dans le taux de connexion aux réseaux sociaux. Les détails.

Le Groupe Sunergia vient de publier une nouvelle étude qui jette un éclairage précis sur la manière dont les Marocains interagissent avec les réseaux sociaux. Bien que le Maroc ait été considéré ces dernières années comme un marché en croissance constante pour l’utilisation des applications, les chiffres les plus récents révèlent une tendance légèrement différente.

Selon les données collectées, le taux de connexion aux réseaux sociaux a connu une baisse de quatre points, passant de 86% à 82%. Ce recul pourrait être considéré comme une indication que les Marocains, bien qu’étant toujours de grands utilisateurs de ces plateformes, commencent à montrer des signes de désengagement ou de changement dans leurs habitudes de consommation en ligne.

Lire aussi : Réseaux sociaux : le tberguig 2.0 prend le dessus

Réseaux sociaux : l’évolution de 2020 à 2023

L’étude rappelle d’abord qu’entre 2020 et 2022, le Maroc a vu un bond impressionnant dans le taux de connexion aux réseaux sociaux, passant de 73% à 86%. Cette ascension fulgurante est attribuée en grande partie aux restrictions sanitaires liées à la pandémie de la Covid-19.

En effet, les mesures de confinement, les restrictions de déplacement et la fermeture de nombreux lieux publics avaient confiné les Marocains chez eux, les incitant à se tourner massivement vers les réseaux sociaux pour maintenir un semblant de vie sociale. En d’autres termes, la crise sanitaire a agi comme un catalyseur, accélérant ainsi une tendance déjà existante.

Cependant, l’année 2023 apporte une nuance notable à ce phénomène avec une baisse de 4 points du taux, s’établissant désormais à 82%. Mais en comparaison avec les données de 2020, qui représentent en quelque sorte une référence pré-pandémique, l’augmentation s’établit à 9 points. Malgré la baisse cette année, il semble que le taux de connexion aux réseaux sociaux demeure plus élevé que lors de la période avant la pandémie.

Lire aussi : Réseaux sociaux : comment manipulent-ils nos opinions ? 

Whatsapp et Facebook en tête

Au Maroc, les réseaux sociaux sont en train de devenir le domaine de prédilection de la jeunesse. Cependant, cette règle générale comporte des exceptions intéressantes. Selon l’étude Sunergia, Twitter, TikTok et Pinterest font figure d’outsiders, puisqu’ils ne sont pas particulièrement prisés par les jeunes Marocains.

Si l’on s’attarde sur l’utilisation spécifique de WhatsApp, certaines tendances claires et assez étonnantes se dessinent. Cette plateforme est particulièrement populaire dans les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, où 85% des habitants l’utilisent, et de Fès-Meknès avec un taux d’utilisation de 80%.  Quant aux taux d’utilisation, ils varient considérablement, allant de 84% pour ceux ayant un niveau collège à un impressionnant 96% pour ceux ayant un Bac+4. Dans les catégories socio-professionnelles A et B, le taux est de 80%, alors qu’il atteint 82% dans la catégorie C.

Tout comme WhatsApp, Facebook est extrêmement populaire dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, avec un taux d’utilisation de 87%, ainsi qu’à Souss-Massa où il atteint 80%. Le niveau d’éducation joue également un rôle dans l’utilisation du réseau social de Mark Zuckerberg, avec des taux d’utilisation allant de 75% chez ceux ayant atteint le niveau collège à un pic de 98% chez ceux ayant un Bac+3 ou un Bac+4.

S’agissant des catégories socio-professionnelles qui le consultent, 87% font partie des catégories A et B, 74% de la catégorie C, 94% des employés, 86% des étudiants, 74% des retraités, 81% des fonctionnaires et 90% des commerçants.

Instagram, TikTok et Snapchat : les femmes en premier plan

Selon l’étude, Instagram a trouvé une audience fervente parmi les femmes qui composent 44% de ses utilisateurs. Cette plateforme a aussi un fort attrait régional, étant particulièrement populaire à Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec un taux d’utilisation de 56%, suivi de Fès-Meknès à 45%, Grand Casablanca-Settat à 50%, Oriental à 45% et Souss-Massa à 67%.

En ce qui concerne TikTok, il est également très utilisé par les femmes, avec un taux d’utilisation de 18%. De plus, il semble que TikTok ait un attrait particulier pour les personnes ayant des niveaux d’éducation plus bas, avec 25% des utilisateurs ayant atteint le niveau collège et 22% ayant atteint le niveau lycée.

Snapchat suit une trajectoire similaire en ce qui concerne le genre et l’âge. Les données de l’étude montrent que ce réseau social est particulièrement populaire parmi les femmes (17%) et extrêmement populaire parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, qui constituent 36% de ses utilisateurs au Maroc.

De son côté, LinkedIn est particulièrement prisé chez les étudiants, qui forment 38% de ses utilisateurs. Cette forte concentration pourrait s’expliquer par la nature professionnelle de cette plateforme, ainsi qu’au désir des étudiants de bâtir un réseau professionnel, tout en effectuant en parallèle des recherches d’emploi.

Enfin, l’étude s’est attaquée aux personnes qui ne sont pas connectées aux réseaux sociaux. Elles sont en grande majorité des individus âgés, résidant dans des régions rurales et possédant un faible niveau d’éducation.

Dernier articles
Les articles les plus lu
Lancement de la plateforme nationale de surveillance des décès maternels

Société - Découvrez la nouvelle plateforme pour le suivi des décès maternels, lancée par le ministère de la Santé à Rabat.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
Le Procureur général du Roi communique sur les nouvelles dispositions du Code de procédure pénale

Politique - Le Procureur général du Roi présente des changements clés pour les parquets du Royaume. Découvrez les implications essentielles.

Mouna Aghlal - 20 novembre 2025
CNSS : lancement du contrôle de scolarité 2025-2026 pour les enfants bénéficiaires

Société - Les parents ou tuteurs doivent impérativement déposer un certificat de scolarité dans un délai d’un mois via le service en ligne « Taawidaty ».

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
Vidéo virale d’un enfant agressé : le démenti de la DGSN

Société - La DGSN dément une vidéo montrant un enfant agressé, faussement attribuée à une école marocaine, et confirme qu’elle provient d’un pays asiatique.

Hajar Toufik - 20 novembre 2025
Affaire chlorure de potassium : carte de la transparence… ou diversion ?

Société - La tutelle plaide la pénurie de chlorure de potassium, l'opposition veut les détails de chaque appel d'offre octroyé par l'AMMPS.

Rédaction LeBrief - 20 novembre 2025
La coordination syndicale de la santé conditionne son retour au dialogue

Société - La coordination syndicale du secteur de la santé refuse toute rencontre avec le ministère tant qu’un calendrier précis n’est pas fixé pour valider les décrets liés à l’accord du 23 juillet 2025.

Ilyasse Rhamir - 19 novembre 2025
Voir plus
Manifestations de la « GenZ 212 » : 60 personnalités marocaines exhortent le Roi à engager des réformes profondes

Société - Soixante figures marocaines appellent le roi Mohammed VI à lancer des réformes profondes en phase avec les revendications de la jeunesse.

Hajar Toufik - 8 octobre 2025
Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !

Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.

Sabrina El Faiz - 12 avril 2025
Manifestations de la « GenZ 212 » : appel à boycotter les entreprises liées à Akhannouch

Société - Les manifestations de la « GenZ 212 », poursuivent leur mobilisation à travers un appel au boycott des entreprises liées à Aziz Akhannouch.

Ilyasse Rhamir - 7 octobre 2025
Mariages marocains : l’amour au prix fort

Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !

Sabrina El Faiz - 23 août 2025
La classe moyenne marocaine existe-t-elle encore ?

Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.

Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025
Faux et usage de faux, la dangereuse fabrique de l’illusion

Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.

Sabrina El Faiz - 24 mai 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire