Reporters sans frontières : la presse cadenassée au Maroc
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La presse marocaine manque de pluralité et ne reflète pas la diversité des opinions politiques du pays, selon le dernier rapport publié par Reporters sans frontières (RSF). Les médias et les journalistes indépendants font face à des pressions importantes, avec un droit à l’information étouffé par une puissante machine de propagande et de désinformation qui sert l’agenda politique des proches du pouvoir. Le dernier support indépendant du Maroc, le quotidien Akhbar Al Yawm, a cessé de paraître en avril 2021, face aux pressions.
La principale source d’information pour la population vient désormais des réseaux sociaux et des sites en ligne. Pour cause : le Parti de la justice et du développement (PJD), qui était au pouvoir depuis 2011, qui a perdu les élections législatives de 2021. C’est le Rassemblement national des indépendants (RNI) qui a pris sa place. Aziz Akhannouch, chef de gouvernement, RNIste, multiplie de son côté les pressions et les plaintes contre les journalistes qui se montrent critiques envers lui ou son action.
La censure
De plus, les journalistes marocains sont entravés par de nombreuses lignes rouges implicitement fixées par le Royaume. Il s’agit de la question du Sahara, la monarchie, la corruption et l’islam, auxquelles se sont ajoutées la gestion de la pandémie de Covid-19, la répression des manifestations et les services de sécurité.
Par ailleurs, bien que la Constitution marocaine garantisse la liberté d’expression et le droit à l’information, ainsi que l’interdiction de toute censure préalable, la faible indépendance de la justice, la multiplication des poursuites contre les journalistes et le manque de garanties légales pour la liberté d’expression et de la presse poussent les professionnels à l’autocensure. Même si un nouveau Code de la presse a été adopté en juillet 2016 supprimant les peines de prison pour les délits de presse, une publication jugée critique peut faire l’objet de poursuites judiciaires en s’appuyant sur le Code pénal.
La crise économique
Les journalistes opèrent également dans un contexte économique difficile, où les médias ne parviennent pas à attirer les annonceurs et où les organes de presse indépendants, qui deviennent de plus en plus rares, peinent à avoir une stabilité financière leur permettant de se développer. Les médias fidèles au pouvoir bénéficient de modèles plus stables grâce à des ressources financières plus accessibles.
Les arrestations sans mandat et les détentions provisoires prolongées sont courantes au Maroc, avec des affaires de mœurs telles que des accusations de viol, de traite d’êtres humains, d’adultère et de pratique d’avortement illégal qui touchent les journalistes indépendants. Les procès qui s’ensuivent sont souvent accompagnés de campagnes de calomnie orchestrées par les médias proches des autorités. En 2020, 110 journalistes ont saisi le Conseil national de la presse (CNP) pour qu’il prenne des sanctions disciplinaires contre les médias de diffamation.
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