Réforme du Code de la famille : la société civile reste sur sa faim
Manifestation à Rabat pour réformer la Moudawana. © Rachid Tniouni / Telquel
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Depuis son accession au trône, le roi Mohammed VI a toujours œuvré pour poser les jalons d’une justice plus équitable. C’est dans ce sens qu’il a lancé la deuxième révision du Code de la famille sous son magistère. Le premier a eu lieu en 2004. Vingt ans plus tard, une nouvelle réforme est en cours, proposant des changements importants.
Ce projet vise à répondre aux défis actuels tout en préservant les fondements culturels et religieux du pays. Les modifications envisagées concernent des sujets sensibles comme l’héritage, le mariage et la tutelle des enfants entre autres. Ces mesures divisent l’opinion publique. Les progressistes les saluent comme un pas en avant pour l’égalité entre les genres et les droits des enfants. Les conservateurs, eux, craignent qu’elles remettent en question certains fondements juridiques et religieux.
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Cette réforme s’inscrit dans une dynamique plus large pour construire un État social moderne et inclusif. Elle reflète l’engagement du Maroc pour les droits humains et la justice sociale, tout en respectant ses traditions.
Le roi Mohammed VI a toujours placé ces réformes dans une vision équilibrée, cherchant à concilier modernité et tradition. Ce processus ambitieux marque un tournant décisif pour le cadre juridique et social du Royaume. Le débat actuel illustre une société marocaine en pleine transition, tiraillée entre son attachement à ses valeurs traditionnelles et son aspiration à un avenir plus équitable. Comme en témoigne la posture de la coordination féminine pour le changement global et profond du code de la famille qui plaide pour une révision plus ambitieuse et inclusive du texte. Elle regroupe plus de 33 associations féminines et de droits humains à travers le pays. La coordination a suivi cette coalition a suivi de près toutes les étapes du processus de consultation initié par le gouvernement et la commission chargée de la révision du Code de la famille.
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Dans son communiqué, elle salue les avancées de la réforme du Code de la famille. Parmi elles, on peut noter la suppression de la condition des deux témoins musulmans pour les Marocains vivant à l’étranger. La réforme prévoit aussi des cadres pour partager les biens communs entre conjoints, la création d’un mécanisme indépendant de médiation et de conciliation, et la reconnaissance des travaux domestiques dans la contribution des femmes à la richesse familiale. De plus, les mères pourront obtenir la tutelle légale sur leurs enfants et se remarier sans perdre leur garde.
Une réforme qui présente des lacunes
Cependant, la coordination féminine pour le changement Global et profond du code de la famille estime que la réforme présente encore des lacunes majeures. La polygamie reste autorisée, bien qu’encadrée par des conditions strictes. Le système d’héritage continue d’appliquer le principe du « ta’sib », privant les filles d’un héritage équitable. La reconnaissance des droits des enfants nés hors mariage est limitée, car l’expertise génétique pour établir la filiation n’est pas acceptée.
La question du mariage des mineures reste également un problème. Malgré une tendance à un mariage plus tardif, des exceptions permettent encore de marier des jeunes filles mineures. Par ailleurs, les contributions des femmes à la richesse familiale restent centrées sur les tâches domestiques, ignorant leur participation financière.
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La Coordination critique également le maintien du principe de « qiwâma », qui confère à l’homme le rôle de chef de famille. Ce principe reflète une vision traditionnelle qui ne correspond plus à la diversité des familles marocaines actuelles.
Selon elle, la révision du Code de la famille est une occasion historique de garantir aux femmes marocaines une vie digne et égalitaire. Elle invite tous les défenseurs des droits humains à participer activement au débat public et au processus législatif pour élaborer un Code répondant aux aspirations des familles marocaines.
« Il est essentiel d’adopter une loi sans discrimination, assurant justice et égalité pour tous les membres de la famille », souligne la coordination. Elle rappelle que cette réforme doit respecter les engagements internationaux du Maroc et s’adapter aux profondes transformations de la société marocaine. Ce chantier législatif est une opportunité pour construire un avenir plus juste et inclusif.
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