Rail marocain : cap sur 2030 avec une révolution ferroviaire

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Rail marocain : cap sur 2030 avec une révolution ferroviaireRail Industry Summit. DR Lebrief

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Le rail marocain se prépare à une transformation majeure. Avec des investissements colossaux et une stratégie ambitieuse, l’ONCF trace les contours d’un réseau ferroviaire moderne et durable. Au cœur de ces changements, une vision tournée vers l’innovation, l’industrialisation locale et une capacité accrue pour répondre aux besoins croissants de mobilité. Les enjeux sont nombreux, mais l’horizon est clair, faire du rail l’épine dorsale des transports au Maroc d’ici 2030, en vue de l’événement majeur qu’accueillera le royaume, la Coupe du Monde de football.

L’avenir du rail marocain s’annonce prometteur. Lors du Rail Industry Summit, des responsables et experts ont dévoilé un plan ambitieux pour révolutionner le réseau ferroviaire national. Tripler la capacité de la flotte voyageurs, moderniser les infrastructures, étendre la ligne à grande vitesse et créer un écosystème industriel sont autant d’objectifs stratégiques. Ces efforts s’inscrivent dans un contexte où la mobilité durable et l’innovation sont des priorités pour répondre aux défis de demain.

Une modernisation du matériel roulant pour relever les défis de demain

Avec un chiffre d’affaires annuel de 4,5 milliards de dirhams, l’ONCF affiche de grandes ambitions pour les prochaines années. L’objectif est clair, réaliser en cinq ans ce qui a été accompli en 25 ans. Pour atteindre cet objectif, l’office prévoit un programme d’investissement dépassant les 20 milliards de dirhams, structuré en deux phases, une transition d’ici 2026, puis un déploiement massif jusqu’en 2030.

L’un des axes majeurs de ce plan est le renouvellement et le renforcement de la flotte ferroviaire. D’ici 2030, plus de 150 rames automotrices seront acquises, en plus de la modernisation de trains existants. Les trains à grande vitesse (RGV), actuellement au nombre de 12, passeront à 30 unités. En parallèle, des technicentres modernes seront construits à Zenata, Marrakech et Fès, pour assurer la maintenance et optimiser les opérations.

Lire aussi : ONCF : 9,78 MMDH d’investissements prévus d’ici 2027

Le programme Itkane 4.0, centré sur l’innovation et la digitalisation, jouera un rôle important dans cette transformation. Ces initiatives devraient positionner le Maroc comme un leader ferroviaire régional, avec un taux d’intégration locale ciblé de 60 % et la création de plus de 10.000 emplois.

Une extension stratégique des infrastructures ferroviaires

Pour accompagner la croissance économique et démographique, l’ONCF s’engage dans une extension ambitieuse de son réseau de lignes à grande vitesse (LGV). Avec un budget total de 103 milliards de dirhams, le projet prévoit de relier Kénitra à Marrakech, puis Marrakech à Agadir, avec une éventuelle extension vers le Sud, jusqu’à Laâyoune et Dakhla.

Cette infrastructure permettra de réduire considérablement les temps de trajet à 1h15 entre Casablanca et Marrakech, et seulement 55 minutes entre Marrakech et Agadir. Parallèlement, des réseaux express régionaux (RER) seront développés autour de Casablanca, Rabat et Marrakech, avec des départs fréquents toutes les 7 à 15 minutes, améliorant ainsi la connectivité périurbaine.

Lire aussi : Alstom décroche le contrat pour les rames de la LGV Kénitra à Marrakech

Ces initiatives sont conçues pour répondre à des échéances clés, surtout la Coupe du Monde 2030, une opportunité stratégique pour positionner le Maroc comme une référence en matière de mobilité durable et de transport de masse.

Un écosystème industriel au service de la compétitivité

L’ONCF ne se limite pas à moderniser ses infrastructures et son matériel roulant. Elle vise également à créer un écosystème industriel ferroviaire, à l’image des réussites enregistrées dans les secteurs automobile et aéronautique. Une unité de fabrication locale sera mise en place pour produire des trains destinés au marché national, tout en visant les marchés africains et européens.

Lire aussi : Voyager vert avec l’ONCF

Ce projet, en partenariat avec des constructeurs internationaux tels qu’Alstom et Talgo, prévoit également la création de joint-ventures pour assurer la maintenance des trains sur le long terme. Cette initiative permettra de maximiser la valeur ajoutée locale et de renforcer la souveraineté industrielle du Maroc.

Un rail au service du développement durable

Le rail est destiné à devenir l’épine dorsale de la mobilité verte au Maroc. En misant sur des modes de transport propres et massifs, l’ONCF entend diversifier son offre tout en améliorant la qualité des services. Ces projets s’inscrivent pleinement dans les priorités du Nouveau Modèle de Développement, qui promeut une mobilité durable, efficiente et inclusive.

Avec ces investissements et cette vision, le Maroc est en passe de faire du rail un levier essentiel de son développement économique et social, tout en se positionnant comme un acteur majeur de la mobilité en Afrique et au-delà.

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