Des œufs © DR
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Après plusieurs jours marqués par des températures record, une partie de la population marocaine avait littéralement élu domicile à la plage. Et dites-vous bien que nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Rassurez-vous, il ne sera pas question de météo, mais plutôt de consommation. Depuis quelques jours, les prix des œufs ont soudainement grimpé. Si vous ne l’aviez pas remarqué, c’est sans doute parce que la vague de chaleur du chergui a eu raison de votre vigilance… monétaire. Le prix à l’unité oscille entre 1,50 et 1,70 dirham dans les marchés
Face à cette hausse des prix, le président de l’Association nationale des producteurs d’œufs, Khalid Zaim, a apporté quelques éléments d’explication. Dans un contexte de canicule généralisée dans une grande partie du Royaume, les effets se font sentir sur la production avicole. Mais au-delà des conditions climatiques, l’expert souligne qu’un changement de perception et d’habitudes chez les consommateurs contribue durablement à cette tension sur le marché.
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Selon Khalid Zaim, les fortes températures enregistrées ces derniers jours ont directement affecté la productivité des poules pondeuses. « Lorsque la température augmente, les poules réduisent leur consommation d’aliments et augmentent leur consommation d’eau, ce qui entraîne une baisse de la production », explique-t-il. Ce phénomène, bien connu dans le secteur avicole, provoque une diminution du nombre d’œufs produits par poule, ce qui impacte directement l’offre sur le marché.
Parallèlement, la demande reste soutenue, voire en hausse. L’œuf demeure l’une des sources de protéines les plus abordables pour les ménages marocains, surtout dans un contexte où les prix des viandes rouges atteignent des sommets. « Même si les prix des œufs augmentent légèrement, ils restent parmi les produits les plus compétitifs en matière de protéines animales », souligne-t-il. Cette combinaison d’une offre en baisse et d’une demande stable ou croissante alimente inévitablement la hausse des prix. Toutefois, les professionnels se veulent rassurants : si les températures redescendent dans les semaines à venir, la production devrait revenir à la normale et les prix se stabiliser, a confié le président de l’ANPO.
Une transformation profonde de la demande
Au-delà de cet épisode climatique, Khalid Zaim observe une tendance de fond. Longtemps accusés de faire grimper le taux de cholestérol, les œufs sont aujourd’hui plébiscités par les professionnels de santé. « Médecins, nutritionnistes, cardiologues, mais aussi sportifs vantent désormais la qualité des protéines contenues dans les œufs », affirme-t-il.
Ce changement de discours a profondément modifié les habitudes alimentaires. Il n’est plus rare d’entendre des recommandations allant jusqu’à deux œufs par jour, alors qu’auparavant la limite se situait à trois par semaine. Khalid Zaim ajoute que certains athlètes professionnels vont même bien au-delà : « Certains sportifs consomment jusqu’à six œufs entiers par jour, et d’autres jusqu’à 24 blancs d’œufs », précise-t-il. Cette évolution contribue à une hausse structurelle de la demande, ce qui accentue la pression sur les prix.
Autre facteur non négligeable : le coût de production. L’alimentation des poules repose en grande partie sur des matières premières importées, soumises à la volatilité des marchés internationaux. Or, ces dernières années, l’inflation mondiale, liée notamment aux perturbations logistiques et géopolitiques, a fortement renchéri les intrants. Même lorsque les prix baissent sur les marchés, ils ne reviennent jamais totalement aux niveaux antérieurs.
Un produit encore accessible, malgré tout
Malgré ces pressions multiples, l’œuf demeure l’un des produits les plus accessibles pour les Marocains. Sa polyvalence en cuisine, sa valeur nutritionnelle et son prix relativement stable en font un incontournable de l’alimentation quotidienne. Toutefois, la dépendance du secteur aux conditions climatiques et aux marchés internationaux invite à repenser la résilience de la filière avicole, à l’heure où les changements climatiques et l’évolution des habitudes de consommation continueront de peser sur les équilibres du marché.
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Sabrina El Faiz - 3 mai 2025
Il n’y a qu’une seule explication valable : spéculation ! Le reste ce n’est que de l’enfumage pour justifier l’injustifiable. D’ailleurs comme dans beaucoup d’autres secteurs de l’alimentaire !
À quand un contrôle stricte et sévère des divers intervenants de la filière qui se gavent sur le dos des consommateurs ?
Cette flambée est causée par le flux des exportations vers l’Afrique sans prendre en compte les besoins des citoyens chose qui génére un manque de ce produit sur le marché. Le gouvernement est seul responsable de cette pénurie et cette flambée de prix.