PLF 2026 : le Maroc est-il prêt pour les catastrophes naturelles ?

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PLF 2026 : le Maroc est-il prêt face aux catastrophes naturelles ?Catastrophes naturelles (illustration) © DR

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Le Royaume poursuit sa stratégie d’adaptation environnementale et de gestion des risques naturels. Plusieurs programmes structurants soutiennent cette démarche, notamment le Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles (FLCN) et le Fonds de développement énergétique (FDE).

Dans le cadre de la dépollution et de la valorisation des déchets industriels, une convention de partenariat a été signée en 2020. Elle vise la modernisation environnementale du secteur oléicole. L’accord couvre la période 2020-2024 et implique plusieurs départements ministériels. Il structure les actions de collecte, de traitement et de valorisation des déchets oléicoles, dont l’accumulation peut accentuer les risques liés aux catastrophes naturelles en exerçant une forte pression sur les écosystèmes hydriques.

Le bilan 2022-2024 montre des initiatives concrètes dans le plan d’urgence de dépollution du bassin du Sebou. Cette région est particulièrement touchée par les effluents des huileries. Ces actions s’inscrivent dans la continuité de la politique nationale de gestion intégrée des ressources en eau et de protection des milieux naturels.

Le FLCN : un levier majeur de résilience

Le Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles joue un rôle central dans la prévention et la gestion des risques. Selon le rapport sur les Comptes spéciaux du trésor accompagnant le PLF 2026, ses recettes ont atteint 4.950 millions de DH (MDH) en 2024, contre 3.552 MDH en 2023 et 2.659 MDH en 2022. Les dépenses, orientées vers la prévention, la réhabilitation et les secours d’urgence, se sont élevées à 1.619 MDH en 2024.

Depuis sa création, le FLCN intervient dans le cadre du Programme de gestion intégrée des risques catastrophiques naturels et de la résilience (PGIR). À fin 2024, 395 projets ont été cofinancés pour un montant total de 5,3 milliards de DH (MMDH), dont 1,88 MMDH provient du FLCN.

Ces actions couvrent tout le territoire. Elles visent à réduire la vulnérabilité des populations et des infrastructures. Ainsi, 301 projets concernent la prévention des inondations, pour un coût global de 4,33 MMDH, dont 1,46 MMDH financé par le Fonds.

D’autres risques sont également pris en compte. 63 projets ciblent les glissements de terrain, la sécheresse ou les vents violents, pour 433,13 MDH, dont 239,26 MDH apportés par le Fonds. 12 projets portent sur les risques littoraux et les tsunamis, pour 195,94 MDH. 10 projets concernent la prévention des glissements de terrain, pour 293,29 MDH. Enfin, 9 projets visent la prévention sismique, pour 46,95 MDH.

Une programmation ambitieuse pour 2025

Le FLCN prépare déjà ses interventions pour 2025. 163 nouveaux dossiers ont été déposés par les départements ministériels, les collectivités territoriales, les établissements publics et les associations. Ils sont actuellement à l’étude par la Commission nationale de sélection (CNS). Cette programmation renforce la planification préventive et étend la couverture territoriale du dispositif de résilience.

La sécheresse persistante a conduit le gouvernement à mobiliser le FLCN pour financer des projets d’urgence en eau potable. En 2024, 2,26 MMDH ont été alloués pour sécuriser l’approvisionnement. L’installation de stations monoblocs et l’acquisition de camions-citernes ciblent les zones les plus vulnérables. Ces projets s’inscrivent dans la stratégie nationale de gestion de la rareté hydrique, un défi majeur pour le Maroc dans les prochaines décennies.

Lire aussi: Catastrophes naturelles : le PPS demande une mobilisation urgente du FSEC

En réponse aux crues exceptionnelles de 2024 dans le sud-est du Royaume, un programme de réhabilitation d’envergure a été lancé conformément aux orientations royales. Doté d’un budget de 2,60 MMDH, il vise à restaurer les infrastructures endommagées et à renforcer la résilience des territoires touchés. Le financement est assuré par le FLCN, en partenariat avec plusieurs acteurs publics et institutionnels.

Pour 2025, la priorité sera la réhabilitation du Sud-Est avec 2.085 MDH prévus. Les projets de sécurisation de l’eau potable suivront avec 1.077 MDH, puis 647,48 MDH pour le PGIR. Les actions de secours et d’assistance mobiliseront 73,96 MDH.

Le FDE : un outil au service de la transition énergétique

Le Fonds de développement énergétique (FDE) soutient la transition verte. Ses recettes ont atteint 383,26 MDH en 2024, contre 826,26 MDH en 2023 et 1.170 MMDH en 2022, principalement issues des soldes reportés. Les dépenses, en baisse, ont atteint 125,11 MDH en 2024, après 443 MDH en 2023 et 350,50 MDH en 2022.

Ces chiffres reflètent un recentrage stratégique. Le Fonds réoriente ses interventions vers la sécurité énergétique, la promotion des énergies renouvelables et la modernisation des infrastructures énergétiques.

À travers ces dispositifs financiers, le Maroc confirme son engagement pour la durabilité. Qu’il s’agisse de lutte contre les catastrophes naturelles, de gestion de l’eau ou de dépollution industrielle, ces initiatives renforcent la résilience nationale. Elles accompagnent surtout la vision royale d’un développement équilibré, inclusif et respectueux de l’environnement.

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