Nouveau système d’admission en master : enjeux et objectifs
Un étudiant en uniforme de master célèbre sa réussite (illustration) © DR
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Après des années de scandales touchant certaines universités marocaines (de l’affaire du «sexe contre notes» aux faux diplômes), le ministère de l’Enseignement supérieur a décidé de mettre fin aux concours écrits et oraux pour l’accès aux masters. L’admission se fera désormais uniquement sur étude de dossier, en prenant en compte les notes et moyennes obtenues.
Cette décision s’inscrit dans le cadre du nouveau cahier national des normes pédagogiques du cycle master, publié au Bulletin officiel le 14 août dernier. L’arrêté ministériel n° 1891.25 du 25 juillet 2025 précise que les doyens ou leurs représentants présideront les commissions de sélection, renforçant ainsi la transparence et la légitimité du processus.
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Les principales nouveautés du nouveau système du master
Le nouveau dispositif prévoit une augmentation progressive du nombre de places disponibles en master. Cette mesure vise à élargir les opportunités d’accès et à répondre à la demande croissante des étudiants souhaitant poursuivre leurs études supérieures. La gratuité des inscriptions sera maintenue pour les étudiants, tandis que les fonctionnaires continueront à s’acquitter de frais dans le cadre du modèle du «temps aménagé».
Parmi les principales nouveautés, le texte reconnaît la «licence d’excellence» comme une passerelle directe vers le master. Les étudiants devront désormais réaliser un mémoire de fin d’études en lien avec l’environnement socio-économique ou une structure de recherche, tandis que la culture entrepreneuriale sera intégrée aux programmes pour renforcer leur pertinence et leur impact sur le marché du travail.
Le décret précise aussi que l’obtention du diplôme de master sera conditionnée à la validation de 120 crédits. Il introduit également l’alternance linguistique et la possibilité de combiner enseignement présentiel et à distance, offrant ainsi plus de flexibilité et d’adaptabilité aux parcours des étudiants. Les jurys de soutenance devront être composés d’au moins trois enseignants, garantissant la rigueur académique des évaluations.
Cette réforme, qui entrera en vigueur dès cette rentrée universitaire 2025/2026, marque une nouveauté dans le système d’enseignement supérieur. Elle vise à moderniser les modalités d’accès aux masters, à renforcer la transparence et à mieux préparer les étudiants aux exigences du marché du travail et aux défis professionnels futurs.
Un défi pour harmoniser les notes et les évaluations
Interrogé sur cette nouveauté, Pr. Salah Eddine Kartobi, vice-président en charge du pôle des affaires académiques et estudiantines à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, a précisé qu’il s’agit de modifications et non d’une réforme à proprement parler. Selon lui, ces changements sont le fruit d’une réflexion menée depuis environ une année, avec la participation active des chefs d’établissements. Ces derniers, présents sur le terrain, ont transmis les difficultés rencontrées et proposé des ajustements afin d’améliorer le système existant.
Le choix de classer les étudiants sur la base de leurs performances académiques s’inscrit, selon Pr. Kartobi, dans une volonté de réduire les scandales et les problèmes liés aux anciens concours. L’objectif est d’assurer plus de transparence et de crédibilité dans le processus de sélection, tout en s’appuyant sur des critères objectifs comme les notes et moyennes obtenues.
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Toutefois, le responsable universitaire souligne que cette nouvelle approche pose des défis importants. Parmi eux figurent les disparités intra-université et inter-université au niveau des notes. «Par exemple, un étudiant basé à El Kelaâ des Sraghna et un autre à Marrakech peuvent obtenir des résultats différents dans des conditions similaires, rendant la comparaison et le classement plus complexes», explique-t-il.
Les disparités inter-université représentent également un challenge majeur. Les méthodes d’évaluation varient d’un établissement à un autre, et il est difficile de départager les candidats provenant d’universités différentes sur la seule base des notes. La question de l’équité se pose donc au cœur de ce nouveau dispositif.
Comme solution possible, Pr. Kartobi évoque comme exemple l’instauration d’un système de quotas afin d’assurer davantage d’égalité entre les candidats et de compenser ces disparités. L’idée est de garantir que tous les étudiants, quelle que soit leur université d’origine, aient des chances équitables d’accéder aux masters.
Enfin, le vice-président indique que la réaction des acteurs concernés à ces modifications est globalement positive. Selon lui, l’ensemble des parties prenantes accueillent favorablement ces ajustements, qui visent avant tout à renforcer l’égalité des chances et la transparence dans le système de sélection aux masters.
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