Libération de Brahim Saadoun : une médiation saoudienne et un suivi personnel du Roi

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Libération de Brahim Saadoun : une médiation saoudienne et un suivi personnel du RoiLe Marocain Brahim Saadoun (en bas à droite) à sa descente d'avion en Arabie saoudite après sa libération, le 21 septembre 2022 © DR

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Brahim Saadoun est libre. Emprisonné puis condamné à mort par les séparatistes pro-russes de Donetsk, le jeune Marocain est arrivé, mercredi soir, en Arabie saoudite à bord d’un avion privé, grâce à une médiation saoudienne coordonnée par le prince héritier Mohammed Ben Salman. Toutefois, aucune date sur son retour au Maroc n’a été révélée. Retour sur cette affaire qui a suscité de nombreuses réactions.

La bonne nouvelle a été annoncée par le ministère saoudien des Affaires étrangères. Un communiqué publié, mercredi 21 septembre, a indiqué que dix prisonniers de guerre de plusieurs pays ont été transférés de Russie en Arabie saoudite, dans le cadre d’un échange entre Moscou et l’Ukraine. Parmi-eux, le Marocain Brahim Saadoun. La même source ajoute que «cet échange a été favorisé par les efforts du prince héritier Mohammed Ben Salmane, qui continue d’entreprendre des initiatives humanitaires dans le cadre de la crise russo-ukrainienne».

Outre Saadoun, l’avion a transporté cinq Britanniques, deux Américains, un Suédois et un Croate. Ils sont arrivés à Ryad en provenance de la Russie. Après les avoir accueillis, les autorités saoudiennes œuvrent actuellement à faciliter les procédures pour leur retour en toute sécurité dans leurs pays respectif.

Lire aussi : Le Marocain Brahim Saâdoun est désormais libre

La famille soulagée

C’est l’aboutissement d’un long combat qui a connu une forte mobilisation de l’opinion publique. En réaction, la famille de Brahim Saadoun s’est dite soulagée.

Tahar, son père, a tenu à exprimer sa gratitude au roi Mohammed VI, qui a suivi de près la situation. «C’est grâce à une intervention personnelle du Roi que notre enfant sera de retour parmi nous», a-t-il déclaré, tout en se montrant reconnaissant vis-à-vis des autorités saoudiennes et du prince Mohammed ben Salamne.

https://twitter.com/Moghrabiya/status/1572893727605293061

Arrivé hier soir à Ryad, Brahim Saadoun devra y rester le temps d’effectuer une série de tests médicaux. Et pour pouvoir rentrer chez lui, il devra bénéficier d’un laissez-passer.

Mobilisation pour sauver Brahim

Dès l’arrestation de Brahim Saadoun, des ONG marocaines avaient demandé aux autorités d’intervenir pour le sauver. Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) avait, pour sa part, contacté le Haut-Commissariat pour les droits de l’Homme en Russie afin qu’il «entreprenne les démarches nécessaires pour assurer à Brahim Saadoun un procès équitable lors de son jugement en appel».

Sur les réseaux sociaux, le hashtag #SaveBrahim est devenu viral. Une mobilisation inédite des internautes qui espéraient que le jeune homme puisse être rapidement réuni avec sa famille.

Lire aussi : Guerre en Ukraine : la condamnation injuste de Brahim Saadoun

Réactions internationales

Plusieurs réactions ont été enregistrées suite à la libération de Brahim Saadoun et des autres prisonniers. Du côté marocain, la présidente du CNDH, Amina Bouayach, a fait part de sa joie, tout en réclamant le lancement d’une réflexion sereine sur la peine de mort. Elle est la seule à réagir pour le moment.

L’annonce a été suivie de réactions internationales, notamment de la part de la nouvelle première ministre britannique, Liz Truss. «Une nouvelle extrêmement bienvenue : cinq ressortissants britanniques détenus par des pro-Russes dans l’est de l’Ukraine ont été rapatriés sains et saufs», a-t-elle tweeté.

Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s’est aussi réjoui sur le réseau social en remerciant Zelensky et son gouvernement d’avoir inclus deux citoyens américains dans l’échange de prisonniers avec la Russie.

Rappelons que Saadoun avait été condamné, le 9 juin dernier, par la Cour suprême de la République populaire autoproclamée de Donetsk, dans l’Est de l’Ukraine. On lui reprochait d’avoir combattu aux côtés de l’armée ukrainienne en qualité de mercenaire.

Âgé de 21 ans, il a effectué les premières années de sa scolarité à Agadir puis à Casablanca. Après y avoir obtenu son baccalauréat en 2018, il a quitté le Royaume pour rejoindre l’Ukraine, plus précisément la ville de Poltava, où il a passé sa première année à l’Université d’économie et de commerce.

Il a ensuite appris le russe avant d’intégrer l’Institut polytechnique de Kiev. En décembre 2021, il a signé un contrat d’une durée de trois ans avec les Forces armées ukrainiennes et intégré la 36? Brigade des Marines. La signature de son contrat avait eu lieu deux mois avant l’offensive russe en Ukraine, le 24 février, ce qui laisse d’ailleurs penser que l’armée ukrainienne tentait d’enrôler massivement de nouveaux soldats, y compris parmi les étudiants étrangers présents sur son territoire.

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