Le Twin Center sort de l’oubli, mais à quel prix ?
Le Twin Center au cœur de Casablanca © DR
A
A
A
A
Symbole de la modernité casablancaise au début des années 2000, le Twin Center s’apprête à tourner une nouvelle page de son histoire. Ce complexe emblématique situé au cœur du quartier Maârif, qui abrite deux tours jumelles de bureaux, d’hôtels et de commerces, va faire l’objet d’importants travaux de rénovation dans les mois à venir. Objectif : redonner un second souffle à son centre commercial, longtemps laissé à l’abandon.
Lire aussi : Travaux : les Casablancais n’en peuvent plus !
Twin Center : déserté par les marques, occupé par les petits commerces
Construit à la fin des années 1990, le Twin Center a connu une période faste durant la première décennie des années 2000. Au début, le centre attirait alors de grandes enseignes, des clients aisés ainsi que des touristes séduits par son architecture avant-gardiste et son positionnement central à Casablanca. Pendant plusieurs années, le Twin Center s’est imposé comme un lieu incontournable du commerce et des affaires dans la métropole.
Cependant, au fil de la dernière décennie, le centre commercial a progressivement perdu de son attractivité. Plusieurs commerces ont fermé leurs portes, victimes d’une désorganisation croissante et surtout de l’absence d’un gestionnaire officiel pour superviser les opérations du centre. Cette carence a laissé les copropriétaires seuls face à la gestion de l’entretien, de la sécurité et de la location, chacun devant agir selon ses propres moyens et ressources.
Dans ce contexte de vide laissé par les grandes enseignes, une nouvelle dynamique commerciale s’est développée, portée principalement par une communauté de femmes subsahariennes. Ces dernières ont profité des nombreux locaux vacants, souvent loués à bas prix, pour y installer des salons de coiffure et d’esthétique. Aujourd’hui, ces activités représentent la majorité de la vie commerciale du Twin Center.
Lire aussi : Derb Omar et Derb Ghallef au cœur du projet de restructuration de Casablanca
Rénovation majeure, mais à quel coût ?
L’activité de ces milliers de personnes installées au Twin Center est aujourd’hui menacée. Récemment, les propriétaires et locataires ont été informés du lancement imminent de vastes travaux de rénovation du centre commercial. Ce projet ambitieux vise à transformer l’espace en un centre moderne, organisé autour de grandes marques internationales et de franchises reconnues. L’objectif est clair : redonner au Twin Center son éclat d’antan et en faire un pôle commercial attractif, comparable aux grands malls de la métropole.
Pour autant, cette perspective ne fait pas l’unanimité. Du côté des locataires, et plus particulièrement des coiffeuses subsahariennes qui occupent de nombreux locaux vacants, l’annonce des travaux suscite une forte inquiétude. Beaucoup redoutent de devoir fermer leurs boutiques pendant la période estivale, qui constitue pour elles la haute saison après des mois d’hiver calmes et peu rentables.
«On nous demande de partir en juillet ou en août, alors que c’est justement le moment où nous réalisons le plus de chiffre d’affaires», témoigne une coiffeuse installée au Twin Center depuis cinq ans. Elle ajoute : «Nous ignorons combien de temps dureront les travaux, ni si nous pourrons revenir après la rénovation».
Les propriétaires des locaux concernés partagent aussi leurs préoccupations. Bien qu’ils saluent le projet de rénovation, longtemps attendu, ils craignent une interruption prolongée des loyers pendant les travaux. Pour certains, les revenus réguliers générés par la location aux salons de coiffure sont devenus indispensables, assurant une certaine stabilité financière. «Nous souhaitons que le Twin Center retrouve son prestige, mais pas au prix de perdre tout notre revenu pendant une année ou plus», explique un copropriétaire.
Pour l’heure, les commerçants poursuivent leur activité comme à l’accoutumée. Les salons de coiffure et autres petits commerces restent ouverts, dans l’attente de clarifications sur le calendrier précis des travaux. Tous espèrent qu’un terrain d’entente pourra être trouvé entre les copropriétaires, les locataires et les parties prenantes au projet.
Société - Depuis 2017, des habitants de Gauthier dénoncent l’usage illégal d’un appartement par un restaurant asiatique. Entre nuisances décrites et démentis du restaurant, le conflit perdure sans issue claire.
Ilyasse Rhamir - 22 septembre 2025Société - La radio conserve sa place de média de masse au Maroc en 2025, avec près de 15 millions d’auditeurs quotidiens et une écoute stable.
Hajar Toufik - 22 septembre 2025Société - Début de semaine marqué par des orages sur l’Atlas et des vents violents dans le Sud-Est. Les températures, en baisse mardi, remonteront progressivement dès vendredi.
Ilyasse Rhamir - 22 septembre 2025Société - Un incendie s’est déclaré dimanche 21 septembre au siège régional de Maroc Telecom à Marrakech, provoquant des perturbations techniques avant d’être rapidement maîtrisé par les secours.
Hajar Toufik - 22 septembre 2025Société - De fortes averses orageuses accompagnées de rafales sont attendues ce dimanche dans plusieurs provinces du Maroc.
Ilyasse Rhamir - 21 septembre 2025Société - À 16 ans, Abderrahim Ouhida, rescapé du séisme d’Al Haouz, a donné le coup d’envoi de Real Madrid-Espanyol au Bernabéu.
Ilyasse Rhamir - 20 septembre 2025Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.
Sabrina El Faiz - 12 avril 2025Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !
Sabrina El Faiz - 23 août 2025Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.
Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.
Sabrina El Faiz - 24 mai 2025Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !
Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025Société - Les mails de Casablanca traversent une période de transformation, entre défis liés à l’entretien, évolution des attentes et adaptation à un nouveau contexte économique.
Hajar Toufik - 8 août 2025