Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Société / Le concours des avocats sur fond de polémique

Le concours des avocats sur fond de polémique

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

La polémique enfle depuis la publication des résultats de l’écrit de l’examen d’aptitude à l’exercice de la profession d’avocat. Des internautes et certains des candidats non retenus jugent que ce concours est entaché de favoritisme et accusent ouvertement le ministère de tutelle de manque de transparence. Appelé à réagir à ces accusations, Abdellatif Ouahbi a fortement démenti. Les détails de cette affaire qui fait rage sur les réseaux sociaux.

Temps de lecture : 4 minutes

Le 31 décembre dernier, le ministère de la Justice a publié la liste des 2.081 candidats au CAPA (certificat d’aptitude à la profession d’avocat) admis à passer les épreuves de l’oral. Depuis, la polémique est lancée et les interrogations et accusations de favoritisme enflamment les réseaux sociaux, mettant en cause l’intégrité de la liste des sélectionnés.

Pourquoi cette polémique ?

Au total, 2.081, parmi plus de 70.000 candidats, ont été admis aux épreuves orales du concours. Les noms de famille et les cartes d’identité nationale des candidats ont été d’ailleurs publiés dans cette liste.

Premier constat : cette liste inclut certains noms qui sont similaires à ceux d’avocats connus, de magistrats ou de personnalités politiques, comme le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi, ce qui laisse croire que certains candidats ont été avantagés.

Il n’en faudra pas donc plus pour déclencher la colère des internautes. Rapidement, la polémique a pris une ampleur inédite sur les réseaux sociaux, avec des publications qui accusent le ministère de tutelle de «favoritisme, clientélisme et népotisme», au motif que le principe de l’égalité des chances n’a pas été pleinement respecté.

Lire aussi : Justice : Abdellatif Ouahbi expose ses priorités stratégiques pour 2023

Abdellatif Ouahbi contre-attaque

Face à la gravité de ces accusations, susceptibles de porter atteinte à l’image et la respectabilité d’une profession faisant partie intégrante du système de la justice, le ministre Abdellatif Ouahbi s’est vu obligé de réagir. Il a tout d’abord affirmé que «cette affaire est artificielle et n’a pas lieu d’être».

Pour se justifier, il a expliqué que l’examen a été supervisé par neuf magistrats dont l’intégrité ne saurait être mise en cause, tout en précisant que les copies d’examen ont été corrigées par une machine, et non pas par des humains

«D’honorables magistrats de différentes catégories ont supervisé les différentes étapes du concours et j’ai confiance en eux. C’est donc impossible qu’il se mettent d’accord pour favoriser tel ou tel candidat», a-t-il fait savoir.

Abdellatif Ouahbi a également précisé qu’il a décidé de porter le nombre d’admis à 2.000, sachant que la liste finale comportait 800 noms seulement. «Malgré les pressions que j’ai subies, j’ai créé plus de 2.000 poste à travers ce concours. Il faut savoir qu’il n’y a pas de limite quant aux postes à pourvoir puisque le métier d’avocat est libéral», a-t-il ajouté.

Le ministre a d’ailleurs estimé que ses détracteurs font preuve «de mauvaise foi», tout en avouant qu’il n’a rien à cacher. «S’ils souhaitent que je publie la liste des admis et des recalés avec les notes, je le ferai», a-t-il poursuivi.

S’agissant des candidats ayant des noms connus dans la profession, Ouahbi a rappelé qu’il s’agit simplement de citoyens ayant les mêmes droits que les autres. «Combien sont-ils ? 60, 70 sur 2000 ! où est le problème ? Si c’était l’inverse, ç’aurait été problématique ! », s’est-il interrogé avant d’ajouter : «Savez-vous combien il y a de Ouahbi dans la profession ? Il y en a 42. Est-ce qu’ils ont tous un lien avec moi ?».

S’il aurait pu éteindre la polémique, Abdellatif Ouabhi n’a fait que remettre le feu aux poudres, après avoir déclaré que son fils, qui figure dans ladite liste, a fait ses études au Canada.

«Il étudie à Montréal. Son père est riche et lui a payé ses études à l’étranger. C’est une question qui se pose ça ? Mon fils n’est-il pas un citoyen ?», a-t-il lâché à la fin. Une déclaration loin d’être anodine et qui suscite déjà des réactions outrées sur les réseaux sociaux.

Des manifestations ont d’ailleurs eu lieu, ce mardi 3 janvier, devant le Parlement pour protester contre les résultats dudit concours et appeler à l’ouverture d’une enquête.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Concours des avocats

Myanmar : l’histoire de ces Marocains séquestrés

Attirés par des offres alléchantes, des jeunes ont suivi un itinéraire qui les a conduits de la Malaisie à la Thaïlande, avant d'atteindre M…
Concours des avocats

AstraZeneca, que devons-nous craindre ? Dr Tayeb Hamdi répond

L’entreprise AstraZeneca a admis que son vaccin pourrait, dans des cas extrêmement rares, entraîner un effet indésirable appelé syndrome thr…
Concours des avocats

ICF Maroc : un regard exclusif sur l’évolution du coaching professionnel

La Fédération internationale du coaching professionnel (ICF), présente dans plus de 140 pays et regroupant environ 60.000 coachs certifiés à…
Concours des avocats

Migration : le Maroc, point de départ… et de chute ! (Rapport)

La migration en Afrique n’est pas toujours celle que l’on croit. Elle ne se fait pas que dans un seul sens. Si le Maroc a accueilli bon nomb…
Concours des avocats

Le CESE trace une voie d’inclusion pour les jeunes NEET Marocains

Dans le cadre d'une récente rencontre dédiée à la présentation des résultats de son avis intitulé "Les jeunes NEET : Quelles perspectives d'…
Concours des avocats

Surpopulation carcérale : le malaise des prisons marocaines

La situation des prisons au Maroc suscite de plus en plus d'inquiétudes en raison d'une surpopulation carcérale persistante. Malgré les effo…
Concours des avocats

Secteur immobilier : bilan et critiques du programme «Daam Sakan»

Dans le contexte économique tendu qui affecte le Maroc, le secteur immobilier montre des signes de ralentissement. Néanmoins, le gouvernemen…
Concours des avocats

Étude : la perception avancée de l’IA chez les consommateurs

Une récente étude intitulée «Les consommateurs ont une connaissance de l’IA plus approfondie que ne l’imaginent les chefs d’entreprise», pub…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire