Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Depuis les années 80, l’entrepreneuriat féminin ne cesse d’évoluer au sein de la société marocaine. Cela démontre ainsi la présence courante de la femme dans le secteur économique et son apport en matière de création d’emplois.
Grâce au rôle très important qu’elle joue dans le développement économique et son intégration aux sphères politiques et autres, la femme marocaine a réussi à se faire remarquer dans la société par sa détermination. Ceci en dépit des inégalités sexospécifiques qui sont manifestes dans la sphère économique.
Cependant, bien que les femmes prennent de nombreuses initiatives dans l’entrepreneuriat, plusieurs d’entre elles se trouvent encore sous le spectre de l’informel. Une situation qui empêche de les identifier, de valoriser leur réelle contribution à l’économie et limite leur évolution.
16,2% des entreprises actives au Maroc dirigées par des femmes
Faire émerger les activités entrepreneuriales des femmes, qui restent encore largement invisibles, constitue un défi de poids, selon la présidente du Réseau international des femmes dirigeantes « Wimen » (Women International Management & Executive Network », Laila El Andaloussi. Celle-ci estime que les femmes prennent un grand nombre d’initiatives dans l’entrepreneuriat, mais restent invisibles, car elles s’activent beaucoup dans l’informel qui n’est ni structuré, ni comptabilisé, ni valorisé et ni accompagné.
En termes de chiffres, une étude réalisée par l’Observatoire marocain de la TPME (OMTPME) sur l’entrepreneuriat féminin, incluse dans son rapport d’activité des exercices 2020-2021, révèle que 16,2% des entreprises actives au Maroc sont dirigées par des femmes. Ce taux est beaucoup plus élevé que celui révélé jusque-là par les principales études effectuées, notamment celle de l’enquête nationale de 2019 du Haut-Commissariat au plan, qui indique que le taux des entreprises dirigées par des femmes n’est que de 12,8%.
Néanmoins, l’étude de l’Observatoire ne concerne pas le secteur informel où la population féminine est «assez représentative», a expliqué El Andaloussi. Selon elle, le challenge est de pouvoir faire émerger toutes ces énergies et les soutenir de façon à ce que les projets puissent grandir et se développer.
Lire aussi : Ouverture des candidatures pour la 2e édition du Prix « Moubdiaat »
Principaux facteurs de blocage
El Andaloussi, également expert-comptable et vice-présidente de l’Ordre des experts-comptables du Maroc, estime que parmi les facteurs de blocage figure la persistance de «l’ancrage culturel selon lequel diriger son entreprise peut entrer en compétition avec le fait de diriger son foyer, sa famille, alors que ce sont des alliés complémentaires et légitimes».
Concernant le monde rural, elle a précisé que le frein majeur est le manque de qualification et d’instruction des femmes qui ne leur confère pas une véritable culture d’entrepreneuriat. Et de noter que l’écart en termes d’éducation tend à s’estomper.
Lire aussi : Femmes et développement : quels défis et solutions ?
Nécessité d’enclencher de véritables stratégies
Sur le plan sectoriel, il ressort de l’étude que les sections de la « Santé humaine et action sociale » (Activité des médecins généralistes, Pratique dentaire, etc.), des « Autres activités de services » (Coiffure et soins de beauté, Blanchisserie-teinturerie, etc.) et de l’ « Enseignement », enregistrent les parts les plus importantes de l’entrepreneuriat féminin, soit environ 40%, 32% et 30% respectivement.
À ce propos, l’experte a soulevé qu’il est temps d’enclencher de véritables stratégies et dynamiques pour renforcer la présence des femmes dans d’autres secteurs clés. Elle a notamment cité l’industrie, les nouvelles technologies et les métiers d’ingénierie.
Pour elle, bien que la coiffure, les soins de beauté et la blanchisserie soient certes des activités indéniablement importantes, ils ne drainent pas beaucoup de valeur ajoutée et de création d’emplois. Et d’ajouter que l’orientation des femmes en majorité vers les professions libérales, notamment la médecine et les professions de santé, ainsi que l’enseignement, est due d’abord à la souplesse dans la gestion du temps de travail que ces métiers permettent par rapport à une activité de salariée.
Importance de développer certaines infrastructures et services de base
Par ailleurs, la présidente de « Wimen » fait savoir que se lancer dans l’entrepreneuriat nécessite, de même pour les hommes que pour les femmes, de travailler d’abord sur sa confiance en soi, croire en soi, être en mesure d’accepter les échecs, et d’aller au-devant des difficultés.
Sauf que pour la femme, au nom d’obligations familiales qui pèsent toujours sur elle en particulier, ce droit lui est confisqué parfois, alors que cela demande forcément un encouragement de la famille proche et un soutien du conjoint. Cet appui changera certes la donne et pourrait faire émerger en elle, la flamme d’entrepreneur qui l’anime, selon la responsable.
Aussi, elle a indiqué que pour stimuler l’entrepreneuriat féminin, il est important de développer certaines infrastructures et services de base, tels que des structures de gardes d’enfants, ou des transports publics sécurisés.
Enfin, promouvoir l’entrepreneuriat féminin se veut une priorité nationale. Cela peut commencer à petite échelle, par la famille, en apportant les soutiens moral et matériel nécessaires, sans oublier le rôle de l’État à une grande échelle, pour un développement inclusif et durable.
Temps de lecture : 5 minutes
Classe moyenne marocaine : mirage ou réalité ? Pr. Nabil Adel répondDans son étude « Classes moyennes au Maroc : au-delà des perceptions, que disent les chiffres ? » le Policy center for the new South rapport… |
Vision 2024 : le Maroc investit massivement dans son réseau ferroviaire et aéroportuaireFace aux défis croissants de la mobilité et au besoin d'innovation dans les infrastructures de transport, le Maroc dévoile un projet colossa… |
Croissance au Maroc : les prévisions optimistes de la BERDLe dernier rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) décrit les dynamiques économiques des régions q… |
Banque mondiale : investissements de 117 millions de dollars dans les infrastructures privéesLa Banque mondiale a publié son rapport annuel pour l'année 2023 sur les investissements privés dans les infrastructures des pays à revenu f… |
Tourisme : la perspective d’une nouvelle année record se confirmeCette année, le Maroc s'apprête à battre un nouveau record touristique après celui de 2023, où 14,5 millions d'arrivées avaient été enregist… |
Maroc et cybersécurité : la quête d’une place de leader sur la scène internationaleEn 2024, la cybersécurité reste au cœur des préoccupations mondiales alors que l'environnement en ligne devient de plus en plus complexe et … |
Chômage au Maroc : des chiffres qui inquiètentLe Fonds monétaire international n’a pas fermé les yeux sur la situation du marché de l’emploi marocain. L’institution a d’ailleurs tiré la … |
Horizon 2030 : ces grands chantiers qui transformeront CasablancaCette dynamique de construction et de rénovation que connaît Casablanca n’est non seulement un moteur de modernisation, mais c’est surtout u… |