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Hajar Toufik Publié le 30/09/25 à 10:49
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Une jeunesse à deux visages

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Le week-end dernier, le match opposant l’Olympique Dcheira au Kawkab de Marrakech a été marqué par des scènes de hooliganisme au Grand Stade d’Agadir, fraîchement rénové pour la CAN. Les tribunes se sont transformées en champ d’affrontements entre supporters, avec des dégradations et des sièges brisés. Une violence qui refait surface alors que l’on croyait ces comportements relégués au passé, d’autant plus choquante au regard de l’investissement consenti pour offrir aux spectateurs un cadre moderne et sécurisé.

Ces images contrastent fortement avec la mobilisation de la « GenZ 212 » dans les rues, où des jeunes manifestent pour réclamer des réformes dans l’éducation, la santé et la justice sociale. Dans la rue, la colère s’exprime par des revendications pacifiques ; dans les tribunes, elle se transforme trop souvent en chaos. Ce parallèle illustre deux visages de la jeunesse : l’un tourné vers la contestation constructive, l’autre vers la destruction.

Le lien est évident : l’éducation et la formation citoyenne jouent un rôle essentiel. Quand le système éducatif échoue à inculquer le respect des règles, le sens des responsabilités et la maîtrise de soi, la frustration peut dériver vers la violence. Certains jeunes canalisent leur énergie dans des manifestations, tandis que d’autres, délaissés ou désabusés, trouvent dans les débordements un exutoire. Les tribunes deviennent ainsi le théâtre d’une colère mal orientée, tout comme certains espaces publics risquent de se transformer en points de tension si la jeunesse ne se sent pas écoutée.

Aujourd’hui, investir dans une éducation de qualité, la transmission de valeurs citoyennes et la création d’espaces d’expression encadrés apparaît plus que jamais indispensable. La rue et les stades nous rappellent la même réalité : la jeunesse a un potentiel immense qui peut s’exprimer de manière constructive… ou destructrice. Le choix reste entre les mains des décideurs : former, écouter et accompagner pour que cette énergie devienne une force de construction, et non de dévastation.