Mbaye Gueye Publié le 20/08/25 à 11:51
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Un rêve de paix

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Un nouvel espoir de paix est-il encore permis en République démocratique du Congo autour du conflit qui ravage l’Est du pays ? Cette question a son pesant d’or. Sous l’égide du Qatar, un projet d’accord a été transmis aux parties prenantes. Le 19 juillet, à Doha, Kinshasa et le M23 avaient déjà signé une déclaration de principes réaffirmant leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent. Cette étape venait s’ajouter à l’accord conclu fin juin à Washington entre la RDC et le Rwanda, censé créer les conditions d’une désescalade.

Les promesses étaient claires : échange de prisonniers, ouverture de négociations formelles le 8 août et signature d’un accord global le 18 août. Mais la réalité du terrain a, une fois encore, contredit ces engagements. À Mulamba, dans le Sud-Kivu, les combats ont repris. L’armée congolaise accuse le M23, soutenu par Kigali, de multiplier les attaques, menaçant un cessez-le-feu déjà fragile. En visite en RDC, le chef de la diplomatie belge, Maxime Prévot, a affirmé que « la situation sur le terrain ne s’est pas améliorée ».

Depuis sa résurgence en 2021, le M23 s’est emparé de larges portions de territoire, jusqu’à occuper Goma puis Bukavu. Ces avancées militaires, nourries par les rivalités régionales et les intérêts autour des ressources minières, réduisent à néant les efforts diplomatiques.

Pendant que les dirigeants négocient, les populations paient un tribut lourd avec plus de deux millions de déplacés depuis janvier, selon l’ONU. Loin des capitales et des médiations, ce sont des familles déracinées, des villages vidés, des vies brisées par une guerre qui n’en finit pas.

Les accords se succèdent, les signatures s’alignent, mais la paix, elle, reste encore un rêve. Peut-être parce qu’elle exige plus que des déclarations mais une réelle volonté politique.