L’adoption, par la Commission de l’Intérieur de la Chambre des représentants, de l’amendement imposant aux listes indépendantes de jeunes un seuil de 5% des votants pour accéder au financement public marque une étape importante dans la réforme du Code électoral. Mais cette décision, bien qu’inscrite dans une logique de régulation, soulève plusieurs interrogations légitimes sur la place que le système politique entend réellement accorder aux nouvelles générations qui souhaitent s’engager en dehors des structures partisanes.
Le principe posé par la majorité et le groupe socialiste est clair : seules les listes capables de réunir 10.000 voix dans une circonscription de 200.000 inscrits pourront bénéficier d’un remboursement de 75% de leurs dépenses électorales. Les députés PJDistes de leur côté, avaient plaidé pour un seuil de 3%, déjà en vigueur pour les partis politiques. Les membres de la Commission ont donc tranché pour une exigence plus élevée, au nom du renforcement de la crédibilité des candidatures indépendantes.
Dans son intention, la réforme cherche à instaurer un équilibre entre listes partisanes et indépendantes. Elle vise également à éviter la multiplication de candidatures considérées comme peu structurées ou opportunistes. Ces objectifs peuvent s’entendre. La gestion du financement public a toujours nécessité des garde-fous, et l’encadrement des dépenses électorales fait partie d’une politique légitime de transparence et de rigueur.
Cependant, un point mérite réflexion : ce seuil, élevé dans de nombreuses circonscriptions, ne risque-t-il pas de restreindre davantage l’accès des jeunes à la compétition politique ? Les partis disposent d’une organisation, de relais locaux, de financements réguliers et d’une expérience accumulée. Les jeunes indépendants, malgré leur motivation, n’ont ni la même structure, ni la même capacité mobilisatrice. Leur imposer une condition aussi exigeante revient, pour certains observateurs, à rendre l’équation difficile avant même le début de la campagne.
Il ne s’agit pas de contester le principe d’un cadre électoral rigoureux, ni de remettre en cause la nécessité d’assurer un usage responsable du financement public. Mais il est légitime de s’interroger sur la cohérence entre les discours appelant les jeunes à participer davantage à la vie publique et les dispositifs pratiques qui, dans les faits, réduisent la marge de manœuvre de ceux qui souhaitent s’engager hors des partis.
Le risque n’est pas tant d’empêcher quelques candidatures isolées que de décourager une dynamique plus profonde, celle d’une génération qui cherche à trouver sa place dans le débat public. Le Maroc dispose aujourd’hui de jeunes compétents, engagés, prêts à assumer des responsabilités. Leur ouvrir la voie ne signifie pas abolir toutes les conditions, mais veiller à ce que les règles du jeu ne deviennent pas, malgré elles, des obstacles difficiles à franchir.
Cette réforme apporte des clarifications et affirme une intention d’ordre et de régulation. Mais elle rappelle aussi que le véritable enjeu demeure inchangé : comment construire un cadre électoral qui encourage le renouvellement sans fragiliser la crédibilité du processus ? C’est dans cet équilibre, délicat mais nécessaire, que réside l’essentiel du débat au Parlement.
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