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Chronique CADENCE
Sabrina El Faiz Publié le 18/07/25 à 10:33
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Rabat tripes à l’air

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C’est l’été, il fait beau, il fait chaud, un temps idéal pour prendre un train bondé et absolument pas climatisé. Non, s’il vous plaît, la clim’ laissez la pour les jours pluvieux. Bref, dans ce brouhaha total, où tout un chacun prend une direction différente, il se peut que vous ayez envie de jeter un œil à Rabat.

Arrivée gare de Rabat ville, monument architectural et hautement historique, dénaturé depuis des années par ces travaux interminables ! Ça fait des années que les travaux ont commencé. Années. Pas semaines. Pas mois. Années. Et rien n’est fini. Chaque visiteur monte ses bagages à bout de bras, en jurant contre l’absence d’escalateur. Les voyageurs descendent les escaliers les plus bruyants de la ville avec la peur de finir en bas les fesses premières.

Quel chantier ! Et pas un chantier moderne et organisé, non, non, non. Un truc bricolé, en mode palette de bois, clous apparents et escaliers qui grincent comme des dents cariées.

Et à côté de ça, on parle CAN 2025. Coupe du Monde 2030. On maquille les avenues, on repeint les murs, on installe des jets d’eau lumineux. Mais cette gare, deuxième chose que les visiteurs verront, après l’aéroport (d’ailleurs ne nous lancez pas sur cet aéroport), est encore en miette. Des années que les habitants de la ville attendent cette « rénovation » qui a vite pris un œil au beurre noir.

On aurait pu en faire une merveille. Une gare digne de son histoire. C’est LA gare par excellence, celle que tout le Maroc enviait à la capitale. Mais non. On l’a laissée là, demi-morte, les tripes à l’air.

On rêve de stades, encore faudrait-il finir l’escalier.

Bienvenue chez nous.
Pardon, trébuchez chez nous.

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