Cover chronique HARMONIE
Anass Hajoui Publié le 04/09/25 à 10:21
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Plume sous contrat

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Il semblerait que l’on appelle ça une enquête. Un récit qui se déploie en épisodes, avec des titres choc et des phrases calibrées pour marquer les esprits. On dit que c’est du « journalisme ». C’est fou tout ce que l’on peut mettre dans ce mot, car ce qui se lit comme une enquête pour les uns, ressemble surtout à une campagne !

Derrière la plume, il y a un agenda. Derrière l’agenda, souvent un marché. Quand la politique s’habille en récit et que l’économie s’y invite en filigrane, on n’est plus dans l’information, mais dans la mise en scène qui oriente volontairement le lecteur. Presque une feuille de route à suivre au pied de la lettre.

Mais le lecteur n’est pas dupe, il sait lire entre les lignes. Trop de coïncidences, trop de formules répétées, trop de conclusions qui tombent comme des verdicts. Le style est soigné, certes, mais la liberté paraît contractuelle. La volonté de ce supposé journalisme, que nous nommerons ici propagande, semble claire… fragiliser… point !

Mais tout Monde que peut être un journal, ne fragilise pas qui le désir.

Faudrait-il donner une leçon de première année de journalisme à l’un des plus grands de la toile ? Il semblerait bien que oui. Sous couvert d’indépendance, ils façonnent l’opinion en fonction de l’investissement du moment.

C’est ironique, on dénonce l’influence d’un pouvoir, tout en exerçant soi-même une influence. On prétend éclairer quand on oriente. On proclame la vérité, mais on distribue celle qui nous arrange. Et au bout du compte, l’information devient produit. Pas pour le lecteur, mais un produit à vendre au plus offrant.

Elle est pas belle la liberté de la presse ?