Chronique CADENCE
Sabrina El Faiz Publié le 31/10/25 à 10:35
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L’homme le plus recherché de Casablanca

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A Casablanca, tous les jours, il se passe un truc ! D’ailleurs l’histoire d’aujourd’hui, c’est une histoire comme seule Casablanca sait les inventer. Elle est à la fois absurde et drôle, mais pas tant que ça quand on y pense.

Mercredi dernier, au stade d’honneur, dit Donor, le derby Wydad-Raja bat EVIDEMENT son plein. Première mi-temps terminée. Des familles, des parents avec leurs enfants, décident de partir avant les traditionnels dérapages humains qui accompagnent souvent cette rencontre mythique. Très bonne idée, mais au moment de sortir, surprise, la porte est fermée. Fermée, verrouillée, hermétique. Et personne, absolument personne, ne semble détenir la clef. Pourquoi ? Parce que le « concierge en chef » du stade, le gardien du temple, le maître des clefs, passe partout, appelez-le comme vous voulez, a pris la mouche. Vexé par une remarque, il a tout simplement disparu. Evaporé dans le béton du stade.

Le voilà donc, l’homme le plus recherché de Casablanca. Un employé de sécurité, vexé, alors que policiers, forces auxiliaires, responsables de sécurité et spectateurs tentent de le localiser.

C’est vraiment une scène surréaliste digne de Adel Imam ! Une marée humaine coincée derrière une porte, pendant que les forces de l’ordre cherchent… le type avec le trousseau !

L’affaire aurait pu tourner au sketch, si ce comportement ne nous rappelait pas tous les autres auxquels nous avons tous eu droit. Cet agent à la porte de l’hôpital qui sait mieux qu’un médecin qui peut entrer en urgence et qui ne peut pas. Ce concierge, ou que sais-je, face à la mo9ata3a vous demandant avec aplomb ce que vous venez faire ici, même si vous ne lui avez à aucun moment demandé votre chemin. Ca, Mesdames et Messieurs, c’est de l’abus de pouvoir opportuniste.

Un abus de pouvoir miniature, certes, mais révélateur d’un complexe à échelle nationale. Ce réflexe de « puisque j’ai la clef, je décide ». Ce plaisir malsain de bloquer, juste pour montrer qu’on existe.

Et puis, il est réapparu. Qui ça ? Eh bien l’homme le plus recherché de Casablanca. Réapparu comme par hasard, au moment où un homme interpellé devait être emmené en fourgonnette, après dix bonnes minutes de cris, de bousculades, de risques de dérapage, d’enfants effrayés…

L’homme le plus recherché de Casablanca a fini par ouvrir, avec lenteur bien sûr, afin de glorifier son geste de sauveur et de profiter des supplications de citoyens fatigués.

A défaut d’avoir eu un beau match, on aura profité d’un super spectacle en-dehors des gradins !

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