Amazon envisage la suppression de 30.000 postes aux États-Unis, principalement des managers et cadres intermédiaires. Intel, Salesforce, Lufthansa, Microsoft, UPS… tous semblent emboiter le pas dans les prochains mois. Motif : l’intelligence artificielle. Elle permet désormais d’automatiser des tâches autrefois confiées aux cadres, tout en réduisant les coûts. Et pour la première fois, les “cols blancs” deviennent la variable d’ajustement d’un progrès qu’ils pensaient piloter. Le progrès avance, mais pour qui ?
Le progrès technologique n’a rien de nouveau. De la révolution industrielle à l’informatique, en passant par la médecine et Internet, chaque saut technologique a fini, à long terme, par bénéficier à l’ensemble de la société. Alors pourquoi redouter cette révolution-ci ? Parce qu’elle ne bouleverse pas seulement nos outils, mais notre place dans le système productif. L’IA ne remplace pas la force physique comme les machines à vapeur, elle remplace l’intelligence humaine, la décision, la réflexion. Et cette fois, c’est la classe moyenne qui vacille.
Aristote affirmait que « la classe moyenne est le meilleur garant de la stabilité des États ». Les grands économistes – Smith, Ricardo, Marx, Keynes – ont tous confirmé que la prospérité durable dépendait de la vitalité de cette catégorie. Or, partout, elle s’effrite.
Aux États-Unis, les écarts de rémunération se sont envolés : les dirigeants des grandes entreprises gagnaient 20 fois le salaire médian à la fin des années 1990; aujourd’hui c’est 300 fois. Un docteur gagnait quatre fois le salaire d’une infirmière, à présent, c’est huit. Les associés de grands cabinets d’avocats gagnaient cinq fois le revenu de leurs secrétaires, contre 40 fois actuellement. Et les patrons de banques touchent mille fois le salaire d’un employé moyen. En France, les 500 personnes les plus riches concentrent désormais 42% du revenu national – deux fois plus qu’au début du mandat Macron, il y a tout juste 8 ans. La richesse ne ruisselle plus : elle s’évapore vers le haut. Pourtant, de partout, l’on continue d’appliquer des politiques attractives pour les riches, prétextant que leur capacité d’investissement bénéficiera in fine aux classes populaires.
Dans le même temps, les jeunes diplômés découvrent que le mérite ne paie plus. Partout dans le monde, le chômage des jeunes diplômés augmente. Aux États-Unis, il dépasse désormais celui de la population générale. Même à Stanford, seuls 80% des diplômés trouvent un emploi en trois mois, contre 91% en 2021. En Chine, le taux réel d’emploi des jeunes diplômés tourne autour de 30%. En France, le diplôme protège encore, mais de moins en moins. Une génération suréduquée mais déclassée émerge : l’économie ne punit plus l’ignorance, mais la conformité. Les esprits formatés deviennent substituables aux algorithmes.
Derrière la promesse d’efficacité, c’est le partage des richesses qui se joue. Les gains de productivité issus de l’IA seront-ils équitablement répartis ? Le choc sur l’emploi sera-t-il absorbé par la capacité de chacun à trouver la résilience de s’adapter et à redéfinir sa place dans cette nouvelle organisation ? Si l’IA devient l’arme des puissants pour creuser encore l’écart, elle achèvera d’affaiblir la classe moyenne, ce socle sans lequel aucun État ne dure. Le progrès n’est pas une menace en soi; l’injustice, si. Et c’est peut-être elle, l’inégalité la plus artificielle de toutes.
La question n’est plus seulement de savoir ce que l’IA peut faire, mais ce qu’elle fera de nous.
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