Quelques jours avant l’Aïd, l’université marocaine était en ébullition. À la faculté pluridisciplinaire de Selouane, dans la région de Nador, des affrontements violents ont éclaté entre les étudiants basistes progressistes et les militants du Mouvement culturel amazigh. Plusieurs blessés ont été enregistrés. À Oujda, la tension s’est propagée, les accusations de harcèlement et de provocations se sont multipliées, et les communiqués des deux camps alimentaient un climat déjà délétère.
Les basistes dénoncent un « chauvinisme ethnique » visant à détourner la lutte des classes. Le mouvement amazigh rétorque avoir été victime d’attaques violentes. Derrière cette guerre de versions, une réalité s’impose : l’université devient le théâtre d’un conflit identitaire ouvert, bien loin de sa mission première. Le souvenir des rixes meurtrières enregistrées ces dernières années dans les campus de Marrakech, Fès et Agadir est encore vivace. Depuis les années 1960, l’université a été le creuset des luttes politiques les plus intenses. Mais là où s’affrontaient autrefois marxistes, radicaux et nationalistes sur des bases idéologiques claires, les tensions actuelles glissent vers des logiques d’appartenance, qu’elles soient ethniques, culturelles ou régionales.
Ce repli n’est pas un accident. Il est le fruit d’une longue désagrégation. La paralysie de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) après l’échec de son 17ᵉ congrès en 1981 a laissé un vide. En l’absence de cadre fédérateur, une myriade de courants est née : basistes, amazighs, sahraouis, radicaux… Chacun avec ses références, son territoire, ses codes. L’université s’est fragmentée, perdant toute capacité à organiser un débat national.
Face à cette situation, les autorités semblent dépassées, ou indifférentes. Pourtant, laisser pourrir la situation, c’est ouvrir la voie à une escalade. Car l’université ne peut devenir un lieu d’affrontement ethnique sous couvert de militantisme.
Il fut un temps où l’UNEM formait les cadres politiques du pays, toutes tendances confondues. Aujourd’hui, cette fonction est en ruines. Et les campus, vidés de leur vocation intellectuelle, s’enfoncent dans une logique de blocs antagonistes. Il ne s’agit pas de nier les revendications culturelles ni les tensions identitaires qui traversent le Maroc. Mais il faut rappeler avec force que l’université n’est ni un champ de bataille, ni un laboratoire de divisions. C’est, ou cela devrait être, un lieu de dépassement des clivages, de construction d’un avenir commun.
Il est encore temps d’agir. Mais pour cela, il faut restaurer des espaces de dialogue, redonner du sens au débat, et surtout, sortir du déni. Car une société qui laisse ses universités se fracturer sur des lignes identitaires se condamne à la répétition du pire.
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