Le siège de Bank Al-Maghrib à Rabat © DR
Le troisième Conseil de Bank Al-Maghrib, au titre de l’année 2023, se tiendra, mardi 26 septembre, pour décider de la conduite de la politique monétaire.
Rappelons que le Conseil de BAM a décidé, le 20 juin dernier, à l’issue de sa deuxième réunion au titre de cette année, de maintenir le taux directeur (TD) à 3%. Ce maintien du TD, après trois hausses successives d’un total de 150 points de base (pbs), tient compte, selon BAM, des délais de transmission des décisions du Conseil à l’économie réelle. Cette décision est également basée sur l’ensemble des évolutions récentes sur les plans national et international, marqués notamment par une inflation qui s’est inscrite en décélération tout en restant à des niveaux élevés.
À l’heure actuelle, force est de constater que le troisième Conseil de la Banque centrale intervient dans un contexte marqué par la diminution de la masse monétaire et la décélération de la croissance de la circulation fiduciaire. Les données récentes de BAM indiquent que l’agrégat monétaire M3 a enregistré, en glissement annuel, une réduction, passant de 7,6% en juin à 7,1% en juillet. Cette évolution est principalement due au ralentissement de la croissance de la circulation fiduciaire, qui est passée de 16,3% à 11,2%.
De plus, l’inflation, en variation annuelle, a connu une quasi-stabilisation à 5% en août, après avoir été de 4,9% en juillet. La composante sous-jacente de l’inflation continue de suivre une trajectoire à la baisse, passant de 5,1% en juillet à 4,7% en août.
Toutes ces considérations, auxquelles s’ajoute l’impact du récent séisme d’Al Haouz sur la situation nationale, conduisent les experts du marché à anticiper le maintien du taux directeur à son niveau actuel.
Lire aussi : Situation des TPE-PME : la Confédération lance un cri d’alarme
Vers un taux directeur inchangé
Joint par nos soins, Abdelghani Youmni, économiste et spécialiste des politiques publiques, souligne que «l’inflation est devenue structurelle provoquant une érosion du pouvoir d’achat dans de nombreuses zones monétaires, UE comme États-Unis surtout». Il rappelle que pour lutter contre la spirale inflationniste, «la Banque centrale européenne (BCE) a relevé son taux directeur de 0,25 point en septembre tout comme la Réserve fédérale des États-Unis (FED) l’ayant relevé de 0,25 point aussi en juillet 2023».
Côté marocain, poursuit-il, le dirham évolue en régime de change flottant flexible en étant rattaché à un panier de devises composé de l’euro et du dollar américain avec une pondération de 0,6 et 0,4. Cependant, «tout cela n’implique pas que le Maroc doit s’inscrire dans un suivisme monétaire sans corrélation avec ses objectifs de politique monétaire et de politique budgétaire accommodantes et macro-prudentielles et de la spécificité de son économie de type intermédiaire et dépendante de la facture énergétique et des campagnes agricoles en particulier», relève l’économiste.
Et, d’ajouter : «Sur le plan national, la conjoncture économique, les projections macroéconomiques et les effets et coût macro-budgétaires du récent séisme devront conduire Bank-Al Maghrib à maintenir le taux directeur à 3%».
En outre, notre intervenant soutient que «l’hypothèse d’une baisse substantielle de l’inflation à moins de 4% et d’une croissance de 3,7% en 2024 devrait convaincre le wali de BAM de maintenir le taux à son niveau actuel de 3%, afin d’encourager l’investissement public et privé, de soutenir la croissance et la consommation de ménages et les crédits financiers et non financiers ainsi que ceux dans le secteur immobilier et productif».
Par ailleurs, l’expert estime que les décisions des banques centrales quant à la manipulation du taux directeur comme arme pour l’emploi et la croissance et contre l’inflation «n’ont jamais d’effets immédiats». Pour lui, cela demande des délais de transmissions variant de 6 à 18 mois. Il s’agit de trois phases : une transmission par anticipation qui concerne les marchés financiers et le taux de change, «elle ne concerne pas vraiment le Maroc». Une seconde qui agit sur la sphère réelle de l’économie comme les coûts de production et la consommation des ménages, puis la dernière de type macroéconomique impactant les agrégats et les ressorts de l’économie du pays comme le taux d’inflation, le taux de chômage, le taux d’épargne et la demande des biens et services, détaille-t-il.
Lire aussi : Investissements étrangers au Maroc : ce que recommande le CMC
BKGR table sur un statu quo
Selon une analyse de BMCE Capital Global Research (BKGR) publiée dans un «Flash Strategy» en prévision du prochain Conseil de BAM, il est prévu que la Banque centrale maintienne une politique monétaire accommodante en laissant inchangés ses taux d’intérêt. Cette décision s’explique par la nécessité pour les pouvoirs publics de mobiliser des fonds afin de venir en aide aux populations sinistrées et de financer la reconstruction de la région touchée.
En outre, les analystes estiment que BAM pourrait réviser à la baisse ses prévisions de croissance une nouvelle fois. Ils rappellent que lors de la précédente réunion du Conseil, la Banque avait été contrainte de réduire ses prévisions de croissance économique pour 2023 à +2,4% (contre +2,6% précédemment) en raison d’une récolte céréalière moins abondante que prévu, d’une demande étrangère envers le Maroc moins dynamique, et d’une anticipation de baisse du pouvoir d’achat des ménages marocains dans un contexte d’inflation.
Il est également possible, compte tenu de la catastrophe naturelle ayant frappé le Maroc, qu’une nouvelle rallonge budgétaire soit octroyée d’ici la fin de l’année pour faire face aux premières conséquences de la catastrophe. Cela pourrait entraîner une révision à la hausse du déficit budgétaire afin d’inclure le coût de la reconstruction, qui s’étalera sur plusieurs années.
Ainsi, BKGR anticipe un statu quo lors de la réunion de BAM de demain, avec un maintien du taux de réserve obligatoire à 0%.
Lire aussi : BAM : l’essentiel du rapport 2022 sur la situation économique, monétaire et financière
AGR : consensus «quasi-unanime» quant à une stabilité du TD
De même, Attijari Global Research (AGR) a observé, dans son récent «Research Report-Strategy», un consensus pratiquement unanime parmi les investisseurs financiers au Maroc en faveur d’une stabilité du taux directeur de BAM.
Selon les résultats de l’enquête menée en septembre par la filiale d’Attijariwafa Bank auprès d’un échantillon de 35 acteurs financiers considérés parmi les plus influents sur le marché marocain, la probabilité d’un maintien du TD s’élève à 96%. En revanche, la probabilité d’une hausse de +25 pbs est de seulement 3%, tandis que la probabilité d’une baisse du TD est presque négligeable.
Plus spécifiquement, AGR souligne que les «Investisseurs étrangers et les Acteurs de référence» sont unanimes dans leur prévision d’une stabilité du taux directeur en septembre 2023. Les «Institutionnels Locaux» accordent, quant à eux, une probabilité de 93% au maintien du taux directeur, contre seulement 3% pour une hausse de +25 pbs.
Enfin, pour ce qui est des «Personnes physiques», AGR indique qu’elles attribuent une probabilité de 97% au scénario du statu quo du taux directeur en septembre 2023, avec une probabilité de 3% pour une baisse de 25 pbs.
Le petit commerçant domine 80% du marché national du commerce de proximité (Ryad Mezzour)
Économie - Ryad Mezzour; a indiqué que le petit commerçant domine 80% des parts de marché national du commerce de proximité.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Al Barid Bank réalise un PNB de plus de deux milliards de dirhams
Économie - Cette forte progression est due à la performance de ses activités de marché, qui ont enregistré un résultat en hausse de +218,6%.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Chambre des conseillers : plénières mercredi et jeudi pour examiner et voter le PLF 2025
Économie - La Chambre des Conseillers tiendra mercredi et jeudi des séances plénières dédiées à l'examen et au vote du Projet de Loi de Finances (PLF) n°60.24 pour l'exercice budgétaire 2025.
Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024Importations de céréales : les chiffres de 2024
Économie - Entre janvier et novembre 2023 et la même période en 2024, les importations totales de produits ont augmenté de 9 %.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Aluminium du Maroc : hausse de 19% de son CA
Économie - Le chiffre d’affaires d’Aluminium du Maroc a atteint 935,1 millions de dirhams (MDH) à fin septembre 2024, enregistrant une hausse de 19% par rapport à la même période l’année précédente.
Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024Prix des carburants : une fin d’année stable
Économie - La fin de l’année 2024 semble marquée par une stabilité appréciable des prix des carburants causé par des fluctuations limitées des cours internationaux du pétrole raffiné.
Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri
Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.
Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024Agadir : entre tourisme et défis climatiques
Économie - Agadir est devenue en quelques années un havre de paix pour des milliers de retraités français. Cependant, cette douceur de vivre s’accompagne de défis environnementaux et sociaux, notamment la crise de l’eau.
Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri
Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.
Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024Agadir : entre tourisme et défis climatiques
Économie - Agadir est devenue en quelques années un havre de paix pour des milliers de retraités français. Cependant, cette douceur de vivre s’accompagne de défis environnementaux et sociaux, notamment la crise de l’eau.
Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance
Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) s'apprête à révolutionner le secteur bancaire marocain en mettant en place un marché secondaire des créances en souffrance.
Farah Nadifi - 29 novembre 2024Importations de céréales : les chiffres de 2024
Économie - Entre janvier et novembre 2023 et la même période en 2024, les importations totales de produits ont augmenté de 9 %.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Port de Tarfaya : une extension de la halle aux poissons pour 5 millions de dirhams
Économie - Le port de Tarfaya a renforcé son infrastructure avec l’extension de la halle aux poissons comprenant un espace de vente.
Rédaction LeBrief - 19 novembre 2024Air Arabia Maroc inaugure deux nouvelles lignes domestiques
Économie - Air Arabia Maroc annonce le lancement de deux nouvelles liaisons reliant Rabat à Nador et Oujda.
Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024Lancement de Chamal, la nouvelle marque touristique du Nord
Khansaa Bahra - 14 juillet 2021AGR prévient un besoin brut de 68 MMDH pour le trésor
Économie - Attijari Global Research (AGR) estime que le besoin de financement brut du trésor marocain pour 2024 atteindra 68 MMDH.
Rédaction LeBrief - 2 août 2024