BAM : l’inflation a chuté en 2024
Illustration inflation © Depositphotos
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Selon le rapport annuel 2024 de Bank Al-Maghrib, le taux d’inflation mesuré par l’indice des prix à la consommation (IPC) est passé de 6,1% en 2023 à seulement 0,9% en 2024. Cette chute spectaculaire marque un retour à la stabilité des prix, porté par plusieurs facteurs déterminants : la baisse des cours internationaux de l’énergie et des denrées alimentaires, le rétablissement progressif des chaînes d’approvisionnement, ainsi que les effets différés de la politique monétaire restrictive enclenchée dès 2022.
À cela s’ajoute le rôle non négligeable joué par les politiques publiques. Le gouvernement a renforcé ses dispositifs de soutien, notamment à travers des subventions ciblées et un appui à la production agricole, contribuant ainsi à soulager la pression sur les prix des produits de base.
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Le recul des prix des produits alimentaires à prix volatils a été central dans le processus désinflationniste. Ces derniers, après avoir bondi de 18,8% en 2023, ont connu une baisse de 2,9% en 2024. Cette évolution s’est traduite par une contribution négative de 0,4 point à l’inflation globale, contre une contribution positive de 2,4 points un an auparavant, souligne le document.
Les baisses les plus marquées concernent les agrumes (-26,9%) et les légumes frais (-16,3%), grâce à une amélioration notable des récoltes. En revanche, certains produits ont continué à augmenter, comme les poissons frais (+9,7%), les fruits (+8,6%) ou les légumineuses sèches (+8,9%).
Des disparités sectorielles à surveiller
Malgré la tendance générale à la baisse, les prix des produits à tarifs réglementés ont connu une accélération modérée à 1,2%, contre 0,8% en 2023. Cette hausse s’explique notamment par la décompensation partielle du gaz butane, initiée en mai 2024, qui a entraîné une hausse de 15,3% de son prix. La hausse de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur le tabac et l’augmentation de certains services médicaux ont également contribué à cette évolution.
À l’inverse, les produits pharmaceutiques ont connu une baisse de 5%, grâce à la suppression de la TVA décidée dans la loi de finances 2024, ainsi qu’à des baisses tarifaires appliquées par le ministère de la Santé.
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Les prix des carburants et lubrifiants ont poursuivi leur repli (-3,4%), dans le sillage de la baisse du baril de Brent, passé de 82,6 à 80,7 dollars. L’appréciation du dirham (+1,9% face au dollar) et la réduction de la marge brute de raffinage ont également favorisé cette détente. Leur contribution à l’inflation globale reste négative, à -0,1 point.
Vers une normalisation progressive, mais encore fragile
L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix les plus volatils, est tombée de 5,6% en 2023 à 2,2% en 2024, confirmant un retour progressif à la normale. La baisse des prix des produits transformés a fortement contribué à cette évolution, avec un ralentissement net pour les huiles alimentaires (+1,7%) et le lait (+0,4%), contre respectivement +17,9% et +12,4% en 2023.
En parallèle, les produits à base de céréales ont vu leurs prix reculer de 0,8%, alors qu’ils étaient en hausse l’année précédente. Toutefois, certains produits comme les viandes fraîches restent soumis à des hausses persistantes (+11%), en dépit des efforts d’approvisionnement.
Inflation : l’IPC en hausse de 1,6% en mars, recul mensuel de 0,3%
Les prix des biens durables et des services ont évolué plus lentement. Les meubles et articles de ménage (+0,9%), l’enseignement (+2,1%) et l’habillement (+2%) enregistrent des hausses contenues. De manière générale, la contribution de l’inflation sous-jacente à l’IPC global est passée de 3,5 points à 1,4 point, attestant d’un repli significatif des tensions internes.
L’évolution de l’inflation tout au long de l’année 2024 s’est faite en trois temps : un premier pic en janvier au-dessus de 2%, suivi d’un repli brutal en février à 0,3%, puis un rebond transitoire entre juin et août (1,6% en moyenne) avant une décrue progressive jusqu’à 0,7% en décembre. L’inflation sous-jacente, quant à elle, est restée relativement stable, oscillant entre 1,9% et 2,5%.
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Autre signal positif : les prix à la production industrielle ont diminué de 1% en 2024, après une hausse de 1,6% en 2023. Cette baisse s’explique notamment par la détente des prix dans l’industrie alimentaire (-1,1%) et surtout dans l’industrie chimique (-5,3%). Ce repli accompagne celui des prix à la consommation et conforte l’hypothèse d’un ralentissement généralisé de l’inflation.
L’année 2024 aura permis au Maroc de reprendre le contrôle sur l’évolution des prix, grâce à une politique monétaire réactive, un environnement international plus favorable et des mesures budgétaires bien ciblées. Toutefois, les disparités sectorielles, la hausse résiduelle de certains produits et la prudence persistante des ménages rappellent que la stabilité doit encore être consolidée.
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