L’optimisme des Marocains n’a pas de limites. Chaque année, ils se disent que c’est la dernière. Et pourtant, depuis sept ans, cette tant espérée Der des Ders n’a pas lieu, et le Royaume continue de vivre au rythme du stress hydrique. Ce qui devait être une sécheresse passagère, devient une habitude «cauchemardesque» de consommation bien que quelques pluies viennent, par-ci par-là, redonner espoir sans pour autant régler la situation agricole pour de bon.

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Il y a les chutes du Niagara aux États-Unis, les chutes du Rhin en Suisse et les chutes de chiffres au Maroc. En 2024, les précipitations ont chuté de 53% par rapport à la moyenne des trente dernières années ! Si la situation était critique, elle devient alarmante.

Les conséquences sont dramatiques et visibles à l’œil nu. Les barrages affichent de tristes taux de remplissage. En août 2024, le taux national de remplissage des barrages atteignait seulement 28%, un chiffre presque identique à celui de l’année précédente. La situation est grave et de nombreux secteurs en pâtissent. Mais ceux qui en souffrent le plus seraient, sans aucun doute, les agriculteurs. Pour un pays agricole, ce n’est pas une mince affaire.

Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le secteur agricole constitue à lui seul près de 14% du Produit intérieur brut national (PIB). Il est également le deuxième pourvoyeur d’emploi au Maroc (40%) après les services (48%). Mais en ce moment, ce n’est pas vraiment tout rose pour eux ! Les cultures qui dépendent de la pluie sont en baisse de rendement. Entre 2023 et 2024, la récolte de blé a dégringolé de 40%, selon les chiffres de l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Cette chute vertigineuse a fait que le pays n’a plus que 27% d’autosuffisance pour le blé et qu’il doit donc se rabattre sur de l’import.

Et les céréales ne sont pas seules à souffrir. L’élevage n’est pas en reste et en pâtit de cette sècheresse. Les pâturages secs ne donnent pas assez pour le bétail. D’ailleurs, Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, a déclaré, il y a quelques jours, que les troupeaux bovins et ovins avaient baissé de 38% en neuf ans seulement. Une régression qui provoque une envolée des prix de la viande et du lait qui touche directement les portefeuilles des consommateurs marocains.

Pour faire face à cette crise, le gouvernement tente, tant bien que mal, plusieurs initiatives afin de diminuer les effets de la sécheresse : lancement de programmes d’urgence pour subventionner l’importation de bétail et de viande, ainsi que la construction de nouvelles infrastructures, comme les stations de dessalement, pour renforcer l’approvisionnement en eau.

Seulement, c’est loin d’être suffisant pour résoudre durablement le problème, comme l’explique Fatima Zahrae Lamnassra, agricultrice de la région de Fès-Meknès : « L’impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire du Maroc et sur le système alimentaire mondial est indéniable. En tant qu’agriculteurs, nous sommes conscients de cette réalité et nous utilisons de plus en plus de techniques de production résilientes pour adapter et sauvegarder nos pratiques agricoles ». Ce changement pourrait donc bien passer par une modernisation des pratiques agricoles.

On arrose nos champs comme si l’on vivait dans un pays sans souci d’eau !

Terres assoiffées, récoltes menacées

L’agriculture dite classique, qui a longtemps nourri les Marocains, et ce, de manière suffisante, montre à présent ses premières limites. Elle nécessite l’utilisation de beaucoup d’eau. La plupart des fermes marocaines procèdent encore à l’irrigation par submersion, méthode ancestrale qui consiste à inonder les champs pour hydrater les cultures. Ce procédé est une technique extrêmement chère en matière d’eau et entraîne des pertes importantes par évaporation et infiltration. Alors que le pays souffre de pénuries chroniques, continuer d’utiliser ces pratiques apparaît comme un non-sens. « On arrose nos champs comme si l’on vivait dans un pays sans souci d’eau ! », déclare Mohamed Idhmida, président de la Fimabio, à LeBrief.

Par conséquent, certaines cultures dominantes, comme les agrumes, les tomates, ou encore le maïs, ne conviennent plus aux conditions semi-arides du Maroc. Ces végétations demandent beaucoup trop d’eau et engendrent, de ce fait, une pression sur les nappes phréatiques déjà surexploitées. Et l’utilisation massive de pesticides et d’engrais chimiques qui altèrent les sols vient empirer les choses.

Des sols altérés causent une réduction de la fertilité et par ricochet une réduction de la capacité de la terre à retenir l’eau.

En effet, selon un rapport du Haut-Commissariat au Plan, nommé « Prospective Maroc 2030, gestion durable des ressources naturelles et de la biodiversité au Maroc » : la protection des terres contre la dégradation est un objectif exprimé par les politiques, mais les actions effectives pour l’atteindre restent limitées. Il est donc légitime d’évaluer la contribution des terres de parcours aux phénomènes de dégradation en cours, pour orienter l’action, si nécessaire, dans une perspective de gestion conservatoire. Près de 30% des terres arables marocaines sont dégradées à cause de pratiques agricoles non durables. Ces sols épuisés demandent toujours plus d’intrants pour maintenir les rendements, piégeant les agriculteurs dans un cercle vicieux.

Ce dernier point expose les agriculteurs aux aléas économiques. Les fluctuations des prix des intrants, combinées aux caprices climatiques, rendent l’agriculture de plus en plus risquée.

L’agriculture se perdra-t-elle sur la route de la soif ?

Pour résumer la situation : l’agriculture traditionnelle est à bout de souffle sur certains points et a parfois du mal à s’adapter aux fluctuations climatiques. Une étude de l’Université Ibn Tofail, menée en août 2023, a analysé la rentabilité de la culture de l’oignon au Maroc, particulièrement dans la région de Fès-Meknès. Avec une production annuelle de 700.000 à 900.000 tonnes sur 25.000 à 30.000 hectares, l’étude menée auprès de 80 producteurs révèle une rentabilité très disséminée : jusqu’à 9 fois plus élevée selon les pratiques adoptées. Le type d’irrigation et le niveau d’instruction des exploitants sont très déterminants. 36% utilisent encore l’irrigation gravitaire, augmentant ainsi leurs coûts.

D’ici 2030, le stress hydrique fera partie du passé

Pourtant l’une des meilleures solutions, déjà présente au Maroc, est l’une des plus prometteuses. Avec le goutte-à-goutte, l’eau va directement aux plantes et peut baisser les besoins en eau de 30 à 50% par rapport aux anciennes méthodes d’arrosage. Cette technologie, bien que coûteuse à installer, est subventionnée par l’État marocain, avec des aides couvrant jusquà 80% du coût total pour les petits agriculteurs. Toutefois, il ne faut pas oublier que cet arrosage goutte-à-goutte ne se fait pas sans une bonne gestion de l’eau à l’aide de puits. Et le souci au Maroc, c’est que de nombreux puits ne sont pas autorisés, entraînant une surexploitation des nappes phréatiques qui sont déjà en danger.

Et puis il y a la solution du dessalement. À fin novembre 2024, 15 stations étaient en activité, produisant 192 millions de m³ d’eau par an. Six autres étaient en cours de réalisation, avec une capacité prévue de 438,3 millions de mètres cubes par an et 13 nouvelles infrastructures sont programmées. D’ici 2030, la capacité totale du pays atteindra 1,7 milliard de mètres cubes par an, « D’ici à 2030 le stress hydrique fera partie du passé », explique Fouad Amraoui, Professeur-chercheur en hydrologie à l’Université Hassan II de à Casablanca, à LeBrief. Plus de la moitié des besoins en eau potable, seront couverts.

D’ailleurs, un projet phare est en construction à Casablanca. La plus grande station de dessalement d’Afrique et la deuxième au monde alimentée entièrement par des énergies renouvelables. Réalisée en partenariat public-privé, elle représente une enveloppe budgétaire de 6,5 milliards de dirhams.

À l’aube de la Coupe du Monde, le Maroc mise sur la réutilisation des eaux usées traitées, visant 100 millions de mètres cubes par an d’ici 2027, principalement pour l’arrosage des espaces verts et des golfs.

Et si réellement aucune de ces solutions ne peut aider les agriculteurs, certains pourraient se pencher sur des solutions moins gourmandes en eau : le quinoa, certains cactus, ou encore… un certain genre de production bio.

L’agriculture bio est-elle durable ?

Depuis quelques années, l’agriculture bio intéresse de plus en plus de Marocains. Alors qu’il y a encore dix ans, il fallait se rendre dans un magasin dédié, aujourd’hui, il est possible d’en trouver dans les grandes surfaces. Les points de vente spécialisés se sont multipliés et des salons internationaux viennent renforcer l’exportation.

Présentée comme une solution durable, les producteurs de bio revendiquent le fait qu’ils protègent les sols et s’ajustent aux défis environnementaux. Mais qu’en est-il réellement ? Le bio peut-il vraiment être une alternative dans une situation de stress hydrique constant ?

L’agriculture bio utilise des méthodes respectueuses de l’environnement, c’est un fait, comme la rotation des cultures, le compostage ou encore le paillage pour réduire l’évaporation de l’eau. Ces techniques aident à diminuer l’utilisation d’eau et à rendre les sols plus résistants à la sécheresse. « Si le bio est bien mis en place, il peut diminuer notre dépendance à l’eau et donner une agriculture plus durable et rentable à long terme », nous précise le président de la Fimabio.

Mais malgré ce potentiel, l’agriculture bio reste faible au Maroc. Les chiffres montrent que moins de 20.000 hectares des terres agricoles sont dédiées au bio, ce qui place le Royaume derrière certains pays voisins tels la Tunisie ou l’Égypte. Mais le pays vise 100.000 hectares de terres bio d’ici 2030 grâce à un investissement de 1,5 milliard de dirhams.

La problématique pour les petits agriculteurs

Malgré un fort intérêt pour la culture bio, certains agriculteurs peuvent être rebutés par un certain nombre de points à prendre en considération avant de se lancer dans cette aventure.

À commencer par les longues procédures pour obtenir des subventions et des certifications bio. Elles sont souvent lourdes et découragent les agriculteurs, surtout ceux ayant un faible niveau d’instruction et qui ne connaissant pas forcément les étapes juridiques à suivre. Pour ceux-là, faire partie d’un regroupement d’agriculteurs et distributeurs bio peut aider.

Il y a ensuite l’exigence de fournir des preuves de propriété qui pose problème, car de nombreux agriculteurs ne possèdent pas de titres fonciers officiels, une terre milkiya en arabe.

« Il est aussi difficile de se procurer des semences certifiées bio au Maroc », nous détaille Idhmida. Leur importation est compliquée en raison de l’absence de ces semences dans les listes officielles du ministère et la production locale est insuffisante pour répondre à la demande.

Par ailleurs, la transition vers l’agriculture biologique nécessite d’importants investissements, notamment pour l’installation de systèmes d’irrigation adaptés et l’achat de semences plus coûteuses. Et les pratiques bio peuvent entraîner des rendements plus faibles, surtout au début, ce qui peut affecter la rentabilité des exploitations, mais avec de la patience, le résultat ne peut être que meilleur.

La rareté de l’eau aussi, revient dans ce volet bio. Bien que l’agriculture biologique ne consomme pas nécessairement plus d’eau, la gestion efficace des ressources hydriques reste importante pour la viabilité de ces cultures.

Il y a un autre souci relatif aux agriculteurs habitués à l’agriculture traditionnelle : la logistique et la distribution. Les agriculteurs doivent souvent surmonter des obstacles liés à la distance par rapport aux centres de consommation et au manque de structures de collecte et de distribution adaptées.

Un des principaux problèmes, souvent soulevé par les agriculteurs, l’obtention du Label bio. Un agriculteur qui s’est essayé au bio, mais n’a malheureusement pas eu les moyens de poursuivre l’aventure nous explique qu’ : « obtenir le label bio est difficile. Il y a trop d’audits, de démarches administratives et ça coûte trop cher pour nous, petits agriculteurs ». On peut dire que le Plan Génération Green tombe à pic.

Les politiques publiques

Quand la crise de l’eau devient une habitude à laquelle il faut s’adapter, les efforts des agriculteurs ne suffisent plus. Les politiques publiques sont nécessaires pour changer une agriculture en difficulté en un système durable. Où en est le Maroc ?

Depuis 2020, le Maroc a un plan nommé Génération Green 2020-2030, qui remplace l’ancien Plan Maroc Vert. L’un des objectifs de ce plan est de moderniser les systèmes d’irrigation. Le but étant de mettre en place des systèmes goutte-à-goutte sur 1 million d’hectares d’ici à 2030. En 2024, environ 700.000 hectares étaient déjà concernés. Bien, mais pas assez.

Pour résoudre le manque d’eau, il y a eu des dépenses importantes pour construire des usines de dessalement. À titre d’exemple, l’usine d’Agadir alimente désormais 275.000 hectares en eau potable et en irrigation agricole. Bien que ces constructions soient nécessaires, elles coûtent chères et se nourrissent énormément en énergie, ce qui limite leur déploiement massif.

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Les agriculteurs, surtout les petits, sont ceux qui souffrent le plus de la crise hydrique. Cependant, obtenir des aides est souvent compliqué. En plus, les coopératives, qui pourraient rassembler les ressources et les savoir-faire, manquent souvent de soutien. Alors que des pays voisins comme la Tunisie misent massivement sur l’organisation coopérative pour faire face aux défis climatiques, le Maroc reste en retrait sur ce point.

Malgré les ambitions des politiques publiques, leur mise en œuvre semble manquer parfois d’organisation et de vision à long terme. Il ne faut pas ignorer les petites actions locales, souvent plus appropriées et moins coûteuses, pour se concentrer sur les grandes infrastructures comme les barrages et les stations de dessalement. Chaque région a ses besoins et il est important que les solutions soient adaptées à ces réalités.

Pour s’attaquer à la crise hydrique, les politiques publiques doivent pouvoir soutenir des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement. Cela comprend : offrir des subventions pour des techniques d’économie d’eau, comme le goutte-à-goutte ou l’utilisation de capteurs d’humidité. Promouvoir des cultures adaptées à un climat semi-aride, comme le quinoa, le cactus, ou certaines herbes aromatiques. Fournir un soutien pour passer à l’agriculture bio, avec des aides pour la certification, la formation et l’accès aux semences locales. Enfin, une réforme importante de la gestion des nappes phréatiques s’impose.

Actuellement, l’extraction illégale d’eau reste un gros problème, aggravant l’épuisement des ressources souterraines. Une régulation stricte, combinée à des incitations pour l’adoption de pratiques responsables, pourrait inverser la tendance.

Toutefois, si l’État est essentiel, il ne peut tout faire seul. La crise hydrique exige et mérite une coopération entre secteur public, privé et société civile. Des partenariats public-privé pourraient financer des projets innovants, comme des fermes pilotes utilisant des technologies pour économiser l’eau. Par exemple, des entreprises au Maroc investissent dans le recyclage des eaux usées pour irriguer leurs cultures. Bien que ces initiatives soient rares, elles doivent être soutenues et développées.

Cette crise de l’eau qui grandit à vue d’œil donne au Maroc une chance de rendre son agriculture plus durable et plus résiliente. Cela nécessitera des efforts collectifs. Comme dit Ahmed El Bouari, « il faut collaborer pour surmonter cette crise et assurer un avenir durable pour notre agriculture ».

Quel futur agricole ?

La crise hydrique touchant le Maroc depuis des années est aussi un signal climatique fort, mais c’est aussi une chance de revoir le modèle agricole. Quels sont les scénarios à prendre en considération ?

Il faut arrêter de compter sur les pluies. Ce qui nous sauvera, ce sont des actions efficaces à mettre en place maintenant

Pour commencer une transition vers une agriculture durable, le grand défi est de changer les mentalités. De nombreux agriculteurs ou décideurs ont souvent une vision à court terme. Chaque année, l’espoir du retour des pluies retarde les solutions durables. Mohamed Idhmida, président de la Fimabio, nous a d’ailleurs déclaré : « Il faut arrêter de compter sur les pluies. Ce qui nous sauvera, ce sont des actions efficaces à mettre en place maintenant ». Cette prise de conscience doit toucher tous les acteurs du secteur, grands et petits producteurs, ainsi que les consommateurs. Les agriculteurs doivent apprendre qu’investir dans des pratiques économiques en eau ou des techniques modernes est une nécessité, pas un luxe.

Aussi, le climat semi-aride du Maroc exige des choix de cultures adaptées. Certaines cultures, traditionnellement louables, ne conviennent plus. Par exemple, les agrumes et les tomates, qui demandent beaucoup d’eau, pourraient être remplacés par des plantes comme le cactus, le quinoa ou des herbes. Ces cultures, qui consomment moins d’eau, peuvent rapporter beaucoup sur les marchés internationaux. Certaines coopératives de la région de Marrakech-Safi commencent d’ailleurs à opérer ce changement, avec de bons résultats. Face aux effets du changement climatique sur les cultures céréalières au Maroc, la province de Rhamna a introduit le quinoa. Grâce à un partenariat entre l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), le Centre de recherches pour le Développement international (CRDI) et le Centre international pour l’agriculture Biosaline (ICBA), les agriculteurs ont bénéficié de formations et d’un accès à des semences améliorées.

Les résultats sont très encourageants. L’OCP annonçait déjà en juillet 2020 : « en cinq ans, le rendement en graines de quinoa a augmenté de 150%, offrant ainsi une alternative viable aux cultures traditionnelles. L’initiative ne se limite pas à la production, elle accompagne également les agriculteurs dans la commercialisation du quinoa, en développant des produits adaptés à la cuisine marocaine, comme le couscous et le pain ».

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Les coopératives sont les premiers personnages de cette pièce, permettant aux producteurs de mieux négocier leurs prix et d’accroître leurs revenus. Hafida El Filahi, agricultrice et Secrétaire générale d’une coopérative, explique que ce projet a renforcé l’autonomie des femmes rurales. Et cela ouvre un marché de niche en forte croissance !

L’innovation technique est aussi très importante pour adapter l’agriculture marocaine aux nouvelles conditions. Des outils comme des capteurs d’humidité, systèmes d’irrigation goutte-à-goutte ou encore des drones pour surveiller les cultures permettent d’utiliser les ressources, surtout l’eau, de façon plus efficace. Cependant, ces technologies sont souvent chères et peu accessibles pour les petits agriculteurs. Des partenariats entre le secteur public et le privé pourraient aider à rendre ces technologies accessibles, avec des subventions pour celles-ci.

Parallèlement, il faut améliorer les recherches agronomiques. Les instituts marocains, avec l’aide d’autres pays, pourraient créer des variétés de cultures adaptées au climat local. Par exemple, certaines céréales résistantes à la sécheresse sont en essais.

Actuellement, de nombreuses ressources en eau au Maroc sont perdues, surtout à cause de l’irrigation traditionnelle qui inonde les champs. Cette méthode est peu efficace et nuisible pendant les sécheresses. Il est important d’établir des règles plus strictes pour contrôler l’extraction de l’eau des nappes phréatiques, car beaucoup sont illégales. En même temps, l’irrigation au goutte-à-goutte doit être favorisée, avec plus de soutien financier pour les petits agriculteurs.

Le rôle des consommateurs est tout aussi important dans ce changement. En sélectionnant des produits locaux, de saison et durables, ils achètent une agriculture qui préserve les ressources. Cependant, les produits bio et économiques en eau coûtent souvent plus cher, ce qui limite leur accès. Pour encourager leur consommation, des campagnes de sensibilisation et des aides fiscales pour les producteurs pourraient être mises en place.

Enfin, la solidarité entre les acteurs du secteur est nécessaire pour une agriculture forte. Les coopératives agricoles, qui fournissent à partager les ressources et les connaissances, doivent être soutenues. Elles peuvent faciliter l’accès aux technologies, l’organisation des marchés et la formation des agriculteurs. De plus, des initiatives locales, comme des fermes communautaires ou des banques de semences, pourraient aider les agriculteurs vulnérables. Ces structures, déjà testées dans certaines régions, montrent que l’union est une force, même en période de crise.

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