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Togo : une nouvelle constitution taillée sur mesure pour Faure Gnassingbé

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L’Assemblée nationale Togolaise a validé le nouveau texte instaurant un régime parlementaire et non plus présidentiel. Ce changement constitutionnel a créé une vague d’indignation allant de la classe politique, à la société civile en passant par les religieux.

L’opposition craint que ce nouveau texte ne laisse la voie libre à la prolongation du président Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005. « Trop, c’est trop. Nous sommes déterminés à engager la lutte. Nous allons leur livrer la bataille », a déclaré Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, l’un des principaux partis de l’opposition).

La société civile invite la communauté internationale et les organisations sous-régionale à prendre leur responsabilité. « Nous demandons à la communauté internationale et à la Cedeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) de prendre leurs responsabilités. C’est un combat qui va durer des mois. Il faudrait que la population se mobilise pour mettre fin à cette forfaiture », a martelé David Dosseh, porte-parole du Front citoyen Togo debout (FCTD, regroupement d’organisations de la société civile).

Pour sa part, la Conférence des évêques du Togo a appelé le président Faure Gnassingbé à « surseoir la promulgation de la nouvelle constitution et à engager un dialogue politique inclusif, après les résultats des prochaines élections législatives et régionales ».

Le président sera choisi « sans débat » par le Parlement

Avec cette nouvelle constitution, le président de la République sera élu par le Parlement togolais. Le président sera choisi « sans débat » par le Parlement réuni en congrès « pour un mandat unique de six ans », selon le texte lu à l’Assemblée nationale et validé avec 89 voix pour, un contre et une abstention.

Les défenseurs de la nouvelle constitution estiment que le pays y gagnera en stabilité, dans une Afrique de l’Ouest secouée par des coups d’Etat au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger, la crise politique qui a agité le Sénégal, ou le jihadisme également présent dans le nord du Togo.

Le régime togolais est régulièrement décrié par les ONG de défense des droits humains pour ses atteintes aux libertés de la presse, de réunion et d’expression. L’opposition dénombre une centaine de détenus politiques.

Pour rappel, le dernier grand changement constitutionnel remonte en 1992. Celui de lundi intervient à moins d’un mois des prochaines législatives, prévues le 20 avril.