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Soudan : les violences continuent au cinquième jour

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A la demande de la communauté internationale de mettre fin aux violences, les paramilitaires des Forces de soutien rapide avaient annoncé qu’ils s’engageraient pour une trêve de 24 heures.

Mais le Soudan continue de trembler sous les raids aériens et les rafales de tirs des paramilitaires. Au cinquième jour, les combats entre généraux au pouvoir n’ont pas cessé.

L’armée régulière du général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan affronte les Forces de soutien rapide (FSR) restées loyales au général Mohammed Hamdan Dogolo, dit Hemedti. Les deux camps ignorent les appels internationaux à cesser les hostilités, qui ont déjà fait près de 200 morts.

Les appels des ministres des Affaires étrangères du G7, de l’ONU et des Etats-Unis «à mettre immédiatement fin à la violence» n’y font rien: des hommes en treillis, parfois enturbannés comme les nomades du Darfour, continuent de faire régner la terreur à Khartoum, tandis que les raids aériens de l’armée touchent des zones densément peuplées.

Les FSR ont accusé l’armée dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, aux commandes depuis le putsch de 2021, d’avoir «violé la trêve», alors que leurs propres hommes continuaient de tirer à l’arme lourde dans les rues, selon des témoins. Les avions militaires continuent à survoler la ville alors qu’ils ont déjà frappé quatre hôpitaux à Khartoum, s’alarment des médecins. Dans tout le pays, l’un des plus pauvres au monde, «seize hôpitaux sont désormais hors service».

Mardi, le général Daglo a annoncé avoir approuvé «un cessez-le-feu de 24 heures». Cette déclaration «vise à dissimuler sa défaite imminente», a aussitôt dénoncé l’armée, sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane qui dirige le pays depuis le putsch de 2021.

Près de 200 morts

Les violences ont fait depuis samedi plus de 185 morts à travers le pays, selon l’ONU, et poussé plusieurs ONG et agences onusiennes à suspendre toute aide. L’ONU recense 1.800 blessés, et sûrement beaucoup plus tant les accès sont difficiles, pour les patients comme pour les médecins.

La Croix-Rouge et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont appelé les belligérants à garantir l’accès aux personnes dans le besoin, alors que les combats se concentrent à Khartoum et dans la région du Darfour, dans l’ouest du pays. Le patron de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a de son côté dénoncé «le pillage de certains établissements de santé et l’utilisation d’autres à des fins militaires».