Les Etats-Unis sanctionnent le Soudan pour usage présumé d’armes chimiques

Les États-Unis ont imposé des sanctions économiques au gouvernement soudanais, accusé d’avoir utilisé des armes chimiques en 2024 dans le conflit qui l’oppose aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Selon une note officielle du département d’Etat américain, ces sanctions, valables pour une durée d’au moins un an, visent à sanctionner une violation présumée de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, ratifiée par Khartoum en 1999.
Les mesures américaines incluent des restrictions d’accès aux crédits publics, des limitations à l’exportation, tout en préservant l’aide humanitaire et les produits agricoles. Le gouvernement soudanais a rejeté ces accusations, les qualifiant de « sans preuve » et de « sans fondement ».
Des accusations récurrentes
Ces soupçons ne sont pas nouveaux. En janvier dernier, le New York Times rapportait que l’armée soudanaise aurait utilisé du chlore à au moins deux reprises contre les FSR, avec l’aval supposé du général Abdel Fattah Al-Bourhane. Des précédents existent : en 2016, Amnesty International avait dénoncé l’usage d’armes chimiques au Darfour sans qu’aucune enquête de l’ONU ne soit menée. Déjà en 1998, les États-Unis avaient bombardé l’usine pharmaceutique Al-Shifa à Khartoum, l’accusant sans preuve de produire des composants chimiques pour Al-Qaïda.
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Ce regain de tensions intervient dans un contexte de guerre civile destructrice. Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à une guerre sanglante entre le général Al-Bourhane et son ex-allié, le général Mohammed Hamdan Daglo. Ce conflit a causé la mort de dizaines de milliers de personnes et entraîné plus de 13 millions de déplacés, selon l’ONU, qui parle de la plus grave crise humanitaire actuelle.
Longtemps tendues sous la présidence d’Omar Al-Bachir, les relations américano-soudanaises avaient connu un léger apaisement après sa chute en 2019, avant de se détériorer de nouveau. En 2024, les États-Unis représentaient près de la moitié de l’aide humanitaire internationale au Soudan, un soutien désormais fragilisé par cette nouvelle série de sanctions.