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IDE : les flux vers l’Afrique en baisse mais, des signes prometteurs

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Bien que les flux d’IDE aient décroché de 44% en 2022 (-12% au niveau mondial), le nombre croissant de nouveaux projets et les performances notables de certains pays démontrent que l’Afrique est une destination attrayante pour les investisseurs. Cependant, pour tirer pleinement parti de son potentiel, les gouvernements doivent continuer à mettre en œuvre des réformes économiques audacieuses et à améliorer l’environnement des affaires.

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Le chevauchement des crises a contribué à la baisse de 12% des investissements directs étrangers mondiaux en 2022 selon le dernier rapport du Cnuced. Les flux vers l’Afrique ont chuté de 44% passant de 80 à 45 milliards de dollars. Pourtant, l’effondrement des flux captés par les pays africains masque de fortes disparités.

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L’Afrique du sud et les pays d’Afrique de l’ouest les plus impactés

En Afrique australe, les flux d’IDE sont revenus à des niveaux plus normaux après une année exceptionnelle en 2021, notamment en Afrique du Sud. Bien que les chiffres soient inférieurs à ceux de l’année précédente, la deuxième économie continentale a attiré 9 milliards de dollars, deux fois plus que la moyenne de la dernière décennie. En outre, la Zambie a renoué avec la croissance des IDE après deux années de valeurs négatives. En Afrique de l’Ouest, le Nigéria a enregistré des flux d’IDE négatifs (183 millions de dollars) en raison de cessions d’actions. Cependant, le pays a enregistré une augmentation de 24% du montant de créations de projets annoncés. Les capitaux à destination du Sénégal sont restés stables, tandis que le Ghana a connu une baisse de 39%.

L’Afrique du Nord a capté plus de 15 milliards de dollars en 2022 contre 9,5 milliards de dollars l’année précédente. Les flux vers le pays des Pharaons ont plus que doublé pour atteindre 11 milliards de dollars, principalement en raison de l’augmentation des ventes transfrontalières de fusions et d’acquisitions. Avec 161 nouveaux projets annoncés, l’Égypte montre la voie à suivre pour attirer des investissements stratégiques dans la région. Dans la partie Est du continent, l’Éthiopie est demeurée le second bénéficiaire d’IDE sur le continent malgré une légère baisse. Cependant, l’Ouganda a enregistré une augmentation remarquable de 39% de ses flux d’IDE, grâce aux investissements dans les industries extractives. La Tanzanie a également affiché une croissance positive de 8%. En Afrique centrale, la République démocratique du Congo (RDC) a maintenu des flux d’IDE stables grâce à l’exploitation de ses champs pétroliers offshore et de ses ressources minières.

Au milieu de cette situation mitigée, des signes prometteurs émergent. Malgré la baisse des flux d’IDE, l’Afrique a connu une augmentation significative de 39% du nombre de nouveaux projets annoncés en 2022, avec un total de 766 projets. Cela témoigne d’un intérêt croissant des investisseurs pour le continent. De plus, six des quinze mégaprojets d’investissement « greenfield » annoncés l’année dernière se trouvaient en Afrique, démontrant le potentiel du continent.

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L’investissement régional en plein essor

Au-delà des chiffres globaux, il est important de noter que les investissements intra-régionaux sont en augmentation constante. Les IDE ont augmenté de manière significative dans des groupements économiques régionaux tels que le Marché commun de l’Afrique orientale et australe, la Communauté de développement de l’Afrique australe, l’Union économique et monétaire ouest-africaine et la Communauté de l’Afrique de l’Est. Cela démontre la volonté des pays africains de renforcer leurs liens économiques et d’exploiter les opportunités régionales. Cela dit, les pays africains doivent encore relever des défis majeurs pour attirer davantage d’IDE. Des réformes économiques et structurelles, ainsi qu’une amélioration du climat des affaires et de la gouvernance, sont nécessaires pour renforcer l’attractivité du continent. La diversification économique, l’investissement dans les infrastructures et l’amélioration des compétences sont également essentiels pour maximiser le potentiel de croissance de l’Afrique.