Côte d’Ivoire : les militants du PDCI-RDA exigent la réintégration de leur candidat sur la liste électorale

Près d’un millier de jeunes militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont battu le pavé à Abidjan, ce dimanche, pour réclamer le retour de leur leader, Tidjane Thiam, dans la course à la présidentielle d’octobre. Rassemblés devant le siège du parti à Cocody, ils ont exprimé leur détermination. « Il est temps de passer à l’action. Pour nous, s’il n’y a pas Tidjane Thiam sur la liste électorale définitive, il n’y aura pas d’élection en Côte d’Ivoire », a martelé Henri Joël Kouadio, président de la jeunesse estudiantine et scolaire du PDCI.
La veille déjà, le parti avait réussi à mobiliser des milliers de partisans dans la capitale économique, appelant à une « mobilisation nationale » contre ce qu’il qualifie d’« injustice, de tyrannie et de peur ». Un nouveau rassemblement est prévu ce jeudi au Plateau, quartier des affaires d’Abidjan, alors que la justice doit se prononcer sur un dossier sensible : la possible destitution de Tidjane Thiam de la présidence du PDCI, à la suite d’une contestation interne liée à sa nationalité.
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Tidjane Thiam, 62 ans, banquier international, a été radié de la liste électorale le 22 avril, après qu’un tribunal a estimé qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription en 2022. La liste définitive des candidats sera publiée le 20 juin. D’autres figures majeures de l’opposition, dont l’ex-président Laurent Gbagbo, restent également exclues en raison de condamnations judiciaires. De son côté, le gouvernement affirme ne faire qu’appliquer les décisions de justice et rejette toute accusation d’ingérence politique.
Le président sortant, Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, n’a toujours pas révélé ses intentions pour la prochaine échéance électorale, bien qu’il ait exprimé son souhait de « continuer à servir son pays ». Pour Yohou Dia Houphouët Augustin, député et responsable de la mobilisation au sein du PDCI, la tension est à son comble : « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. » Dans un pays encore marqué par les violences post-électorales de 2010-2011, la période s’annonce à haut risque, malgré une décennie de stabilité et de croissance ayant fait de la Côte d’Ivoire un pilier régional.