Chronique CADENCE
Sabrina El Faiz Publié le 05/12/25 à 10:25
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CAN ou pas CAN ?

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Le Maroc accueille l’Afrique… mais est-ce qu’il est au courant au moins ? Il ne reste que quelques jours pour la CAN, on devrait sentir la chaleur monter. Mais non, on entend, on ne voit et on ne sent rien. Ah les Marocains, toujours adeptes de la « da9i9a 90 » ! Ils vont tout faire la veille, bloquer toutes les routes pour nettoyer et repeindre rapido, ni vus, ni connus.

Normalement, une CAN, c’est tout un pays qui s’échauffe. Un événement continental, c’est censé faire travailler tout le monde, du plus petit au plus grand, de sorte à ce que chacun dise « j’y ai participé ». Ca développerait au moins un peu de nationalisme !

Mais non, chez nous, on a l’impression que la CAN est gérée par un club fermé. Pourquoi, vous, pauvres citoyens, voudriez-vous vous en mêler ? Non, mais !

La CAN c’était pourtant l’occasion rêvée de faire travailler tout le Maroc. Les imprimeurs de Tanger. Les couturiers de Salé. Les ateliers de peinture de Fès. Les graphistes de Mohammédia. Les cinéastes de Ouarzazate. Les agences de Com’ de Casa… Tous ces gens qui vivent de commandes ponctuelles, qui auraient pu sentir qu’un événement continental, ça veut aussi dire « On a besoin de toi. Toi aussi, tu fais partie de la fête ».

Et parlons de la publicité. Ah, la publicité… Heureusement qu’on a nos télécoms. Sinon, pas de campagne grandiose, de « Attention, on arrive ! ». Au passage, merci aux Africains d’avoir fait vibrer TikTok, sans vous, on ne saurait pas qu’on vous accueillait !

Les médias, eux, ont fait leur part. Ils ont monté des équipes spéciales, mobilisé des journalistes, prévu des formats, des analyses, des émissions. Tout ça en espérant que, quelque part, un annonceur se souviendrait que la CAN existe. Parce que du côté de l’organisation, personne n’a jugé utile de créer l’élan.

Et que dire des rues ? On n’a pas l’impression que quelque chose se prépare. Soyons honnêtes, le jour J, le Maroc livrera SANS L’OMBRE D’UN DOUTE quelque chose de très bien. On connaît notre pays et on connaît surtout sa capacité à briller sous pression. On sait que quand les caméras s’allument, on devient tous magnifiquement beaux.

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